Extrait :
Avant-propos de Henri-Pierre Grolleau
Avec cet ouvrage, j'ai l'immense plaisir de vous présenter une grande variété de chasseurs modernes sur lesquels j'ai effectué des dizaines de vols, tant en France qu'à l'étranger depuis plus de dix ans. Ainsi, j'ai eu la chance d'accumuler 600 heures de vol sur appareils militaires, dont 150 sur avions à sièges éjectables. Ces missions m'ont permis de rassembler une large collection de clichés air-air dont je vous fais ici partager les plus spectaculaires. Ce livre n'est pas un «catalogue» de tous les modèles en service dans le monde, mais plutôt le fruit d'une expérience personnelle riche et passionnante.
Un vol photo en avion d'armes est un exercice à la fois mental et physique. Mental, car il faut se hisser au niveau des pilotes de chasse et s'adresser à eux dans leur langage si particulier pour leur transmettre en un minimum de temps vos desiderata. Une fois en l'air, il n'est pas question de se louper : le cerveau travaille à toute vitesse pour s'adapter aux conditions du jour ou aux imprévus (météo qui se dégrade, équipier de la patrouille qui «casse» au démarrage, etc.). Pendant la mission, il est essentiel de prévoir en permanence les caps d'entrée et de sortie des manoeuvres pour que le bon côté de l'avion visé reste exposé au soleil le plus longtemps possible. Cela nécessite de repérer rapidement sur la planche de bord les instruments qui donnent les bonnes informations. Il faut aussi savoir éviter les contre-jours ou, à l'inverse, les provoquer pour capter les belles lumières.
Un vol photo est aussi un challenge physique. Le cockpit d'un avion de chasse à hautes performances constitue un environnement hostile pour l'être humain. On doit s'y adapter sans perturber le déroulement de la sortie et supporter les accélérations et les manoeuvres agressives sans jamais se sentir nauséeux. C'est la condition pour progresser afin d'aller rechercher des cadrages typiques de l'aviation de combat, souvent dans le plan vertical. Le chasseur n'est pas un avion de ligne et on souhaite toujours trouver des attitudes inusuelles pour obtenir des images originales, ce qui impose de travailler sous facteur de charge, souvent la tête en bas, tout en continuant à cadrer au mieux en conservant, autant que possible, l'horizon... horizontal. Cela peut sembler évident pour le profane, mais une simple boucle nécessite systématiquement des basculements de l'appareil photo : horizontal en début figure, vertical pendant la phase ascendante, horizontal à nouveau à l'apogée de la manoeuvre, vertical encore pendant la partie descendante, avant de reprendre l'horizontale pour la ressource.
Toutes les photos présentées dans cet ouvrage ont été prises à l'aide de boîtiers argentiques Canon EOS 33 et EOS 50, puis d'appareils numériques Canon EOS 5D couplés à des optiques professionnelles Canon Série L : 16-35 mm f/2.8,17-40 mm f/4, 24-70 mm f/2.8 et 70-200 f/2.8.
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