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Leçons indiennes - Couverture souple

 
9782362791390: Leçons indiennes
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Extrait :
Extrait de l'introduction

«Plus on voyage loin, moins on en sait», écrivait George Harrison, au beau temps des Beatles, dans l'une de ses chansons les plus faibles. Le musicien anglais avait vingt-quatre ans quand il composa The Inner Light (La Lumière intérieure). À cette époque, il n'était pas du genre à goûter les paradoxes. Pour l'enregistrement, il avait lui-même fait le voyage d'Angleterre jusqu'à Bombay où il s'était entouré, en studio, de musiciens indiens, dont le flûtiste virtuose Hariprasad Chaurasia. Le reste de sa vie, il voyagea énormément pour mourir à cinquante-huit ans, non pas dans sa cité natale de Liverpool, mais dans sa grande demeure de la lointaine Los Angeles (précisément à Beverly Hills). En fait, il voyagea jusque dans la mort. Une méchante polémique posthume prétendit qu'il s'était éteint en Suisse, dans une chambre d'hôtel. Du moins, c'est ce qu'affirmait le site Slate.com. Ces attaques s'accompagnaient de coups bas sur «la bêtise de Paul McCartney, la malveillance de Lennon et la fausse jovialité de Starr».
Les voyages de Harrison et de ses amis en Inde, dans les années 1960, sont censés avoir fait découvrir la culture indienne en Europe sous une forme neuve et plus sympathique, par exemple grâce à l'introduction du sitar dans des chansons comme Norwegian Wood ou Paint it Black. Mais il faut aussi rappeler que les Beatles et leurs contemporains ont exporté la culture occidentale en Inde sous un visage renouvelé et sympathique, alors que la domination coloniale s'était conclue par des bains de sang à la fin des années 1940. Ayant grandi à Delhi et, dans une moindre mesure, à Bangalore dans la décennie 1960, mes frères, ma soeur et moi fûmes initiés à cette musique grâce à Ail India Radio, mais aussi par les émissions sur ondes courtes de la BBC. Même s'il nous est parfois arrivé d'entendre les morceaux les plus connus et les plus accessibles de la tradition classique occidentale, comme la Symphonie pastorale ou Le Lac des cygnes, c'est cette musique pop des années 1960 et 1970 qui nous ouvrit sur le plus vaste monde. Le jazz que diffusaient alors les radios de Delhi se limitait à des airs comme Take Five de Dave Brubeck ou aux essais de bossa nova de Stan Getz. À la maison bien évidemment, nous étions massivement soumis à la musique carnatique, dont ma mère et ses soeurs étaient imprégnées. Malheureusement, aucun membre de la jeune génération familiale ne se forma dans cette tradition. Par la suite, mon père voyagea en Égypte et rapporta chez nous la musique de la grande diva Oum Kalthoum : nous écoutions des chansons comme Inta Omri, fascinés mais sans en comprendre grand-chose.
Le politologue et historien Partha Chatterjee, qui a environ quinze ans de plus que moi, a écrit quelque part que c'est au travers de sa collection de timbres, à Calcutta, qu'il commença à explorer le vaste monde. Pour moi, la collection de disques joua le rôle de sa collection de timbres. En entrant au lycée, je me liai à un garçon qui avait beaucoup voyagé hors de l'Inde, car son père travaillait pour les Nations unies. Moyennant quoi, il avait ce qui nous semblait une énorme collection de disques avec des chansons plus énergiques et, parfois, plus provocatrices que celles que je viens de citer. C'est chez lui que j'entendis pour la première fois Bob Dylan chanter Like a Rolling Stone, ainsi que la musique de Jimi Hendrix, Pink Floyd et Frank Zappa. Enfin, dans les années suivantes, nous découvrîmes le jazz-rock fusion de Chick Corea et Weather Report, puis le jazz plus pur de Coltrane, le Miles Davis des débuts, Sonny Rollins, Art Pepper, Charles Mingus et tant d'autres.
Revue de presse :
Eminent représentant d'une histoire globale libérée d'une vision centrée sur l'Europe, Sanjay Subrahmanyam balaie avec maestria le monde, des Grandes Découvertes à l'égoïsme du "voisin parisien"...
Mais l'intérêt réside autant dans la méthode que dans l'énumération. L'"histoire connectée", l'"histoire globale", la "World History", dont Sanjay Subrahmanyam est l'un des plus illustres représentants, est d'abord une manière d'aborder les sujets en s'écartant de l'Europe et de ses archives, pour mieux se nourrir de toutes les autres sources, jusqu'ici en jachère, dans d'autres langues. Cette gymnastique suppose de maîtriser un large éventail d'idiomes. Subrahmanyam parle tamoul, sa langue maternelle, hindi, ourdou, persan, anglais, français, portugais, espagnol, italien, allemand, danois, néerlandais... "Le goût de l'archive est polyglotte", répète-t-il...
L'histoire globale n'a rien de théorique. La géographie et les destins individuels sont ses meilleurs alliés. Lorsque Sanjay Subramanyam s'interroge sur la nature de l'empire, il le fait par le truchement du voyageur ottoman Al-Baghdadi au Brésil. S'il s'interroge sur l'identité et la posture de l'étranger au XVIe siècle, il prend en exemple les destins d'un prince indien musulman retenu en otage par les Portugais, d'un Vénitien, authentique marchand et médecin autoproclamé, d'un diplomate et théoricien politique anglais méconnu. Et sans doute songe-t-il à son itinéraire personnel entre trois continents et quatre villes, Delhi, Lisbonne, Paris, Los Angeles pour mieux percer à jour l'"altérité culturelle". (Emmanuel Hecht - L'Express, février 2015)

Sanjay Subrahmanyam, professeur au Collège de France, est le chef de file de «l'histoire globale». Dépassant les divisions géographiques et les périodisations héritées de la vision occidentale, cet historien indien, érudit et polyglotte, propose une vision multipolaire de notre monde. (Les Inrocks, avril 2015)

Et ainsi Subrahmanyam est-il aujour­d'hui présenté comme l'historien polyglotte par excellence. Ces déplacements d'un continent ou d'un univers linguistique à l'autre ont façonné une voix originale, «dedans et dehors». Nourri du refus de tout «nombrilisme méthodologique» et «d'une histoire régionale enfermée sur elle-même», il porte un regard polycentrique sur les enjeux de la recherche...
En laissant de côté la «nation», souvent artificielle et peu pertinente pour les périodes antérieures au XIXe siècle, il faut se départir des conventions historiographiques spatiales ou temporelles tout en prenant garde de ne pas banaliser le projet : «Dès que l'histoire connectée devient une histoire conventionnelle, alors il faut trouver autre chose.» Sanjay Subrahmanyam aime les discordes intellectuelles et n'est pas avare de ses jugements. Dans Leçons indiennes, avec humour et parfois férocité, il raconte ses expériences d'enseignement et de recherche, s'amusant des effets de décalage entre un milieu académique et un autre. C'est la richesse de son propos d'historien, comme d'intellectuel engagé dans le débat public. Un style, une écriture et une pensée qui font se rencontrer des points de vue et des héritages, prenant souvent le lecteur à contre-pied et l'obligeant à penser sans paresse. (Le Monde du 16 avril 2015)

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  • ÉditeurAlma Editeur
  • Date d'édition2015
  • ISBN 10 2362791394
  • ISBN 13 9782362791390
  • ReliureBroché
  • Nombre de pages354

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Description du livre Etat : Assez bon. Livre 2015, Alma, in-8 broché de 350 pages, Leçons indiennes - Itinéraires d'un historien, Delhi, Lisbonne, Paris, Los Angeles | Etat : assez bon état, couverture abîmée (Ref.: ref86129). Livre. N° de réf. du vendeur 2916360644

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Description du livre Couverture souple. Etat : Très bon état. In-8 broché 21,6 cm sur 15,6. 353 pages. Très bon état d occasion. in-8°. N° de réf. du vendeur 116050

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