Extrait :
«MA MÉTHODE, C'EST VINGT ANS D'EXPÉRIENCE !»
Perdu pour le sport ! Même pas bon pour le service militaire ! Voilà ce que j'étais. Et pourtant, grâce à la rencontre avec des entraîneurs exceptionnels et la découverte passionnée de l'athlétisme, j'ai trouvé en moi-même les ressources pour vivre de ma passion. C'est ainsi que, plus tard, sur tous les stades du monde, et au côté des meilleurs athlètes, j'ai pu composer, au fil des années, la méthode d'entraînement que je vous propose. Loin de la théorie pure et des recettes toutes faites, ce recueil est avant tout le fruit de ma pratique et de mon expérience.
Introduction
JE ME REVOIS ASSIS face à ce médecin allergologue du centre-ville de Rennes. Ma mère est à mes côtés, c'est elle qui a pris le rendez-vous. J'ai 15 ans et mes crises d'asthmes sont de plus en plus fréquentes. Je suis K.-O. Un uppercut de Mike Tyson m'aurait fait moins mal que le coup que vient de me balancer ce docteur : «Il va falloir arrêter le sport mon petit bonhomme ! Et si ça ne s'améliore pas on envisagera un lycée climatique.»
Arrêter le sport... À quoi pourrait ressembler la vie sans le sport ? C'est ce que je me demande en sortant du cabinet. Je ne le saurai jamais. Le soir même, j'arrive au stade de Courte-manche, où je pratique l'athlétisme au quotidien. J'explique mes problèmes à Jean Huitorel, l'homme qui a développé l'athlé en Bretagne et entraîné de nombreux champions sur 400 mètres. Il me regarde et me dit : «On va les ouvrir, tes bronches, va au départ du 120 mètres, tu en feras six pour ce soir !»
Aujourd'hui, les temps ont changé et les thérapeutes sont désormais les premiers à conseiller l'activité physique comme puissant «médicament» pour prévenir l'obésité, le diabète, l'asthme ou la dépression.
J'ai 20 ans et je me présente au centre de sélection de Limoges face à un médecin orienteur de l'armée pour envisager le service militaire. Il est catastrophé : comment ce jeune avec un dossier médical aussi épais : asthme, pieds plats et problème vertébral (spondylolisthésis stade 3), peut-il sauter 5 mètres au saut à la perche et se classer finaliste des Championnats de France Espoirs ? Pire, le jeune en question demande d'être affecté au bataillon de Joinville pour s'engager encore plus dans le sport de compétition ! «Vous êtes exempté de service militaire monsieur, l'armée n'a pas prévu de cas comme le vôtre.» Tant pis.
(...)
Un mot de l'auteur :
Réformé ! J'ai été réformé du service militaire pour inaptitude physique alors que, finaliste des championnats de France Espoirs de saut à la perche, je postulais pour le Bataillon de Joinville : asthme, pieds plats, problème vertébral (spondylolisthésis stade 3)... Mais comment ai-je pu faire du sport mon quotidien avec un tel dossier médical ? Parce que j'ai eu la chance de rencontrer des entraîneurs qui ont su me transmettre le plaisir qu'il y avait dans chaque performance sportive. Un plaisir que je recherche systématiquement, que je coure un marathon ou que je dispute un match de foot entre copains, et que je cherche à mon tour à transmettre à mes athlètes et, désormais, à mes lecteurs.
Si des milliers de runners investissent les rues tous les week-ends pour courir puis pour améliorer leur niveau, si des milliers de personnes fréquentent les salles de musculation pour leur bien-être ou pour développer leur corps c'est qu'il y a dans ces accomplissements une jubilation intérieure dont nous tirons tous une fierté légitime que les psys du sport appellent le sentiment de compétence. Mon ami Stéphane Diagana le dit mieux que moi, ce qui compte, c'est d'être le champion de soi-même avant d'être le champion du monde.
Renaud Longuèvre
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