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Vendetta - Bandits Et Crimes D'Honneur En Corse Au Xixe - Couverture souple

 
9782363580603: Vendetta - Bandits Et Crimes D'Honneur En Corse Au Xixe
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Extrait :
Extrait de l'introduction

Le crime d'honneur peut se définir comme l'homicide commis en réparation d'une offense faite à l'honneur d'un individu ou de sa famille. Il comprend un large éventail de situations et de valeurs et reste une composante incontournable de la société insulaire du XIXe siècle. Élargi à la vendetta (enchaînement d'homicides opposant au moins deux familles ou deux clans et ayant pour but de laver par le sang les offenses) et au banditisme (phénomène relatif à la fuite, puis à la survie dans le maquis du hors-la-loi ayant tué par vengeance), le crime d'honneur recouvre tout un pan de l'histoire corse. L'administration française n'a eu de cesse d'endiguer ce mal, de réduire à néant ce que le continent, et une partie de l'île elle-même, considéraient comme une coutume honteuse, une maladie barbare.
Dès la fin du XVIIIe siècle, les Français du continent produisent un discours stéréotypé sur la Corse, ses habitants et leurs moeurs sanguinaires. La littérature officielle, nourrie des rapports de commissaires de police, de préfets et de parlementaires en mission sur l'île, véhicule cette sombre image et définit le crime d'honneur comme le droit coutumier des peuples barbares. Mais ce discours stéréotypé a désormais pour lui la rigueur et l'objectivité mathématiques de la statistique criminelle. Tout au long du XIXe siècle, la Corse est en tête pour la criminalité générale en France, et détient, avec la Sicile et la Papouasie, le taux de meurtres le plus élevé au monde. En 1870, le département compte 31 meurtres et assassinats (ou tentatives), soit près de deux fois plus que celui de la Seine, alors que la population est huit fois moindre sur l'île. Avec un taux d'homicides de 12 pour 100000 habitants, la Corse est quinze fois plus criminelle que le continent. Près d'un demi-siècle après, dans les années qui précèdent la Première Guerre mondiale, le nombre annuel moyen de meurtres et d'assassinats (ou de tentatives) s'élève encore à 44 dans le département. Le relevé systématique des homicides commis dans le département et leur mise en tableau ont permis la comparaison et ont rendu visible aux contemporains un phénomène resté jusque-là légendaire.
Sur l'île, on prétend que cette violence est souvent liée à l'honneur, au refus catégorique de laisser un déshonneur impuni. Certes, des différences d'intensité et de nature dans la criminalité et le banditisme corses peuvent être observées entre les régions et selon le niveau social, l'âge et le sexe ; mais il est vrai que la vendetta continue de concerner au XIXe siècle, à des degrés divers, une grande partie de la population et des espaces de l'île. L'action des autorités y est globalement peu efficace.

«Le Corse oublie rarement le bien qu'il a reçu, jamais le mal. Comptant peu sur la justice des tribunaux, il ne se fie qu'à lui-même du succès de sa vengeance : il y croit son honneur intéressé. Que l'injure lui soit personnelle, ou qu'elle ait été faite à quelqu'un de ses parents jusqu'au quatrième degré, ou même jusqu'au cinquième, il faut également qu'il la venge. Toute famille serait déshonorée si elle ne prenait pas fait et cause pour chacun de ses membres.»
Présentation de l'éditeur :
Le 29 février 1880, contrevenant aux ordres reçus, le pâtre G. laisse la chèvre de Charles-Pierre R. à l'étable. Furieux, ce dernier se rend aussitôt chez G. et, sans sommation, le tue d'un coup de fusil. En Corse, tout au long du XIXe siècle, la criminalité atteint des niveaux record, que l'on ne retrouve sur aucune partie du territoire national. Dès 1833, le procureur général nommé sur l'île s'inquiète de ce « fléau ». Pour lui, « la régénération de la Corse est plus qu'utile, elle est indispensable et urgente ». Mais si les différents gouvernements ont tenté de traiter le « cas corse » par tous les moyens, de l'interdiction du port d'armes par Napoléon III à l'envoi de brigades de gendarmerie et aux cérémonies de réconciliation officielles entre familles, ils n'ont jamais pu venir à bout de ce particularisme. De fait, le code de l'honneur qui anime les habitants de l'île, comme la plupart des sociétés méditerranéennes, demeure largement incompréhensible pour les contemporains. En 1932, André S., bandit activement recherché par les autorités, clôturait encore sa lettre à La Jeune Corse en ces termes : « Plutôt cent mille fois la mort qu'une seule fois le déshonneur »...

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  • ÉditeurVendemiaire
  • Date d'édition2015
  • ISBN 10 2363580605
  • ISBN 13 9782363580603
  • ReliureBroché
  • Nombre de pages384
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Caroline Parsi
Edité par Editions Vendémiaire (2015)
ISBN 10 : 2363580605 ISBN 13 : 9782363580603
Neuf Paperback Quantité disponible : 1
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Description du livre Paperback. Etat : Brand New. 192 pages. French language. 7.80x5.67x0.47 inches. In Stock. N° de réf. du vendeur zk2363580605

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