Extrait :
Extrait de l'introduction :
Comment est né le sentiment religieux ? Quelles sont les toutes premières religions de l'humanité ? Comment sont apparues les notions de sacré, de sacrifice, de salut, de prière, de rites, de clergé ? Comment est-on passé de la croyance en plusieurs dieux à la foi en un Dieu unique ? Pourquoi la violence est-elle souvent liée au sacré ? Pourquoi y a-t-il plusieurs religions ? Qui sont les fondateurs des grandes traditions religieuses et quel est leur message ? Quelles sont les ressemblances et les différences fondamentales entre les religions ? Assiste-t-on aujourd'hui à un choc des religions ?
Ces questions, et bien d'autres, préoccupent nombre de nos contemporains. Car la crise des institutions religieuses en Occident a pour corollaire un intérêt accru pour la religion, envisagée comme un phénomène culturel. Or, la croyance en un monde invisible (une réalité supra-empirique) et la pratique de rituels collectifs qui s'y rapportent - c'est ainsi que je définirais la religion - accompagnent l'aventure humaine depuis des dizaines de milliers d'années. La religion est en effet intimement liée, depuis l'origine, aux différentes cultures humaines. Ce qui est doublement remarquable, c'est non seulement qu'aucune société humaine dont on ait la trace ne soit exempte de croyances et de rituels religieux, mais aussi que ceux-ci aient évolué selon des schèmes similaires à travers une grande diversité géographique et culturelle.
C'est cette histoire religieuse de l'humanité que je vais tenter de raconter ici. J'entends le faire de la manière la plus neutre possible, sans porter de jugements, adoptant la casquette du philosophe et de l'historien. Autrement dit, je ne me pose pas directement la question du «pourquoi» de la religion, question qui renvoie de manière ultime à des partis pris idéologiques, se résumant à une position croyante (parce que Dieu existe) ou à une position athée (parce que l'homme a peur de la mort). Cela ne signifie pas qu'on ne puisse pas s'interroger sur le rôle social de la religion ou se demander à quels besoins individuels elle peut répondre. Mais dire le besoin de religion ne signifie pas, pour un esprit non partisan, réduire nécessairement le phénomène religieux à une fonction psychique ou sociale conditionnée par l'instinct ou, à l'inverse, considérer sa permanence et son universalité comme les signes de l'existence de forces supérieures. Comme nous le verrons au fil des pages, l'histoire montre que le religieux relève de tendances psychiques diverses et contradictoires - désir, peur, amour, idéal... - et participe de manière aussi diverse à la construction des sociétés : lien social, éthique, normes, violence, solidarité, exclusion... Il est donc vain de chercher à prouver l'existence ou l'inexistence d'une réalité suprasensible (appelée Dieu par les monothéismes) à partir de l'observation du fait religieux. Celui-ci traduit bien une aspiration humaine universellement répandue, mais ne peut nous renseigner de manière certaine sur la source ultime du sentiment religieux.
Revue de presse :
Le philosophe et néanmoins journaliste et romancier Frédéric Lenoir est un formidable passeur. Pour preuve, cet ouvrage ambitieux qui se lit tel un passionnant récit, où les concepts les plus ardus deviennent limpides. L'auteur brasse l'histoire de l'humanité et des civilisations de par le monde, de la préhistoire à aujourd'hui, pour y traquer l'empreinte du sentiment religieux. (Fabienne Pascaud - Télérama du 26 novembre 2008)
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