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14-18 insolite: Albums-photos des soldats au repos - Couverture souple

 
9782365839693: 14-18 insolite: Albums-photos des soldats au repos
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Extrait :
Extrait de l'introduction

De l'utilité historique des albums d'amateurs

Comme l'«ogre de la légende» et sur les traces de Marc Bloch qui reniflait la «chair humaine» derrière chaque source, ce livre se lance à la découverte d'une histoire faite d'instants de vie contés par les photographies des soldats de 14-18.
La Grande Guerre. Que peut-on apprendre aujourd'hui sur cette période qu'on ne sache déjà ? Qu'est-ce qu'un énième recueil de photographies apportera de plus que ceux qui abondent décidément en ce centenaire de l'éclatement du conflit ? Les documents présentés dans ce livre sont tous insolites, inédits, exhumés des albums des soldats photographes amateurs qui reposent aux archives du Service historique de la Défense. Des centaines de milliers de photographies composent des centaines de collections privées, plaques de verre ou clichés papier, empilés sans ordre ou organisés dans des albums en tissu et carton. Déposés par des familles soucieuses de perpétuer le souvenir que leur ancêtre avait soigneusement composé, la plupart de ces documents n'avaient jusque-là guère intéressé les historiens.
À l'heure des commémorations du centenaire du conflit, la photographie est devenue indispensable à tout propos sur la Grande Guerre. De nouvelles images apportent du neuf, venant illustrer un thème de guerre bien connu ou permettant de saisir des atmosphères particulières ; de nouveaux corpus émergent. Mais il n'existe aucune étude des clichés de soldats qui réinsère chaque image dans la globalité du projet photographique que l'amateur avait patiemment élaboré. Tel est donc le but de ce livre. En s'inscrivant dans la démarche des soldats eux-mêmes, il veut aborder les clichés comme un acte social, c'est-à-dire le moyen d'expression du photographe, pour mieux en restituer la signification individuelle et collective. À la fois recueil d'images inédites et clé interprétative des albums-photo de la Grande Guerre, ce livre propose une promenade historique dans la psyché des soldats au repos. 14-18 est le premier conflit où les soldats peuvent, par la magie de ce qui apparaît à l'époque comme une nanotechnologie, emporter leur appareil photographique partout avec eux, même dans les combats. Chaque album est ainsi un égo-document, une archive de l'intime où les images, augmentées parfois d'une légende, mettent en scène l'individualité d'hommes - épisodiquement de femmes - aujourd'hui disparus. Étonnamment, c'est la paix qu'ils racontent; une immense soif de paix et de normalité; une délectation du quotidien. Ces archives éclairent ainsi d'un jour nouveau un pan opaque du conflit : le temps hors des combats. Que sait-on précisément des moments de pause et des phases de décompression entre les norias en première ligne ? Les soldats en ont livré des récits, mais ils restent dispersés dans les témoignages. Surtout, le tamis de la mémoire s'est focalisé sur les aspects émotionnellement les plus forts, le plus souvent les ondes de choc dans les tranchées ou les faits marquants de l'arrière-front. On connaît donc bien la vie des hommes dans la violence extrême mais peu de choses sur les moments de moindre relief. Condamnés par l'écrit, l'insipide, le morne, l'anecdotique, le transitoire ou l'épiphénomène restent alors enfouis dans les limbes du souvenir.
Pourtant, les albums d'amateurs révèlent qu'il existe une autre dimension dans la manière dont le conflit formate ces hommes, une dimension aussi puissante que la violence. Elle est immortalisée par les photographies des soldats qui l'estiment digne de passer à la postérité. Chaque image de ces albums doit donc être interrogée à l'aune d'une même question : en quoi ce cliché comptait-il pour son auteur ? Quelle signification essentielle revêtait-il à ses yeux ?
Présentation de l'éditeur :
Que sait-on précisément des moments de pause et de décompression durant la guerre de 14-18 ? Des soldats photographes amateurs ont immortalisé des clichés du repos, loin des combats. Constitués en albums, ils montrent la face cachée d'une guerre célèbre pour sa violence totale. Ils évoquent des moments collectifs dédiés à la lessive et la toilette, à la musique ou aux repas, qui disent une immense soif de paix et de normalité. Tous fonctionnent comme autant de rituels qui soudent les individus en les agrégeant les uns aux autres.
Pour qui cherche à comprendre le caractère exceptionnel de l'endurance à la violence extrême, omettre la banalité du repos parce qu'elle n'est pas sensationnelle conduirait à un contresens historique. La résistance, le courage et le sacrifice ne sont possibles que parce qu'ont existé, dans les interstices de la brutalité totale, des espaces de moindre relief et de relâchement, repas collectifs, divertissements puérils et parties de pêche entre hommes. Cette dimension, seuls les clichés d'amateurs en délivrent une image. Ils restituent alors la complétude des «bonshommes» de 14-18, dont les expériences intenses ne se limitèrent pas à l'insoutenable. Constitués comme des albums de famille aux codes visuels spécifiques, ces recueils témoignent combien le rire, le plaisir et le jeu fondèrent l'identité combattante autant que la mort.

Agrégée d'histoire et docteure de l'Institut universitaire européen de Florence, Joëlle Beurier enseigne à l'université de Reims. Spécialiste des images de la Grande Guerre, et plus particulièrement des photographies de presse, elle a publié Images et violence. Quand Le Miroir racontait la Grande Guerre (Nouveau Monde éditions, 2007). Ses recherches se poursuivent sur le photojournalisme moderne dans une perspective transnationale.

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  • ÉditeurNouveau Monde Editions
  • Date d'édition2014
  • ISBN 10 236583969X
  • ISBN 13 9782365839693
  • ReliureBroché
  • Nombre de pages256
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Beurier, Joëlle
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Description du livre Paperback. Etat : NEUF. Que sait-on précisément des moments de pause et de décompression durant la guerre de 14-18 ? Des soldats photographes amateurs ont immortalisé des clichés du repos, loin des combats. Constitués en albums, ils montrent la face cachée d'une guerre célèbre pour sa violence totale. Ils évoquent des moments collectifs dédiés à la lessive et la toilette, à la musique ou aux repas, qui disent une immense soif de paix et de normalité. Tous fonctionnent comme autant de rituels qui soudent les individus en les agrégeant les uns aux autres.Pour qui cherche à comprendre le caractère exceptionnel de l'endurance à la violence extrême, omettre la banalité du repos parce qu'elle n'est pas sensationnelle conduirait à un contresens historique. La résistance, le courage et le sacrifice ne sont possibles que parce qu'ont existé, dans les interstices de la brutalité totale, des espaces de moindre relief et de relâchement, repas collectifs, divertissements puérils et parties de pêche entre hommes. Cette dimension, seuls les clichés d'amateurs en délivrent une image. Ils restituent alors la complétude des "bonshommes" de 14-18, dont les expériences intenses ne se limitèrent pas à l'insoutenable. Constitués comme des albums de famille aux codes visuels spécifiques, ces recueils témoignent combien le rire, le plaisir et le jeu fondèrent l'identité combattante autant que la mort.Agrégée d'histoire et docteure de l'Institut universitaire européen de Florence, Joëlle Beurier enseigne à l'université de Reims. Spécialiste des images de la Grande Guerre, et plus particulièrement des photographies de presse, elle a publié Images et violence. Quand Le Miroir racontait la Grande Guerre (Nouveau Monde éditions, 2007). Ses recherches se poursuivent sur le photojournalisme moderne dans une perspective transnationale. - Nombre de page(s) : 256 - Poids : 738g - Genre : Photo Vidéo HISTOIRE. N° de réf. du vendeur N9782365839693

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