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Extrait de la présentation :
Le projet d'un Dictionnaire culturel de la France au XXe siècle pouvait sembler démesuré, compte tenu de la multitude des bouleversements de notre temps, ou superflu, compte tenu du nombre de dictionnaires et d'ouvrages de synthèse, plus ou moins spécialisés, qui sont aujourd'hui proposés au lecteur. Queneau n'avait-il pas déjà déclaré inconcevable de céder à la tentation de l'encyclopédisme (ce qui ne l'empêcha pas de créer, avec un médiocre succès, au demeurant, l'Encyclopédie de la Pléiade) ?
Le terme «culturel» s'est en effet banalisé, au point de concerner chaque instant de notre vie quotidienne et de déborder des domaines traditionnellement réservés à la culture, perçue comme un concept chimiquement pur, à préserver de toute contamination. En fait, tout est devenu prétexte aux débordements culturels, les jeux télévisés, le tourisme de masse, la culture physique, la press people, etc. Le temps n'est plus celui où un Pic de la Mirandole espérait être savant de omni re scibili, ni même celui où Diderot et d'Alembert formaient le projet, pourtant si moderne, d'«exposer autant qu'il est possible l'ordre et l'enchaînement des connaissances humaines, [de] contenir sur chaque science et sur chaque art, soit libéral, soit mécanique, les principes généraux qui en sont la base et les détails les plus essentiels qui en font le corps et la substance».
Plutôt que de chercher à baliser tous les chemins d'une connaissance en constant devenir ou de proposer le panorama des apports culturels d'un siècle, il nous a paru stimulant d'ouvrir des voies, de découper des territoires, de façon aussi objective que possible et d'inviter le lecteur à une réflexion générale, voire critique, fondée sur des réseaux d'informations de tous ordres.
Encore fallait-il s'entendre sur le sens à donner au terme de «culture». Oubliant les cloisonnements traditionnels souvent normatifs, nous nous inspirons de l'exemple et de la démarche des ethnologues et sociologues du début du siècle, des Lévy-Bruhl ou des Mauss. Notre objectif est de refléter comme dans un miroir toutes les appartenances de l'individu à une société, à ses rites, à ses traditions et, aussi bien, de traduire les tâtonnements du présent. Témoignant d'un état de faits non hiérarchisés, non soumis à un critère de qualité, toujours transitoires, nous nous bornons à constater, sans chercher à juger ni à nous référer à un quelconque «modèle» civilisationnel.
L'accélération de l'histoire, les constantes révolutions du progrès technique, la multiplication des échanges à l'échelle mondiale, les crises successives de la pensée, l'effacement des repères ont fait qu'à l'empilement des savoirs, fût-ce sous forme de synthèses ou de vulgarisation, on est en droit de préférer une attitude critique permettant de valider l'information et de se repérer dans l'espace géographique, historique, artistique, institutionnel et moral du monde contemporain.
Aussi avons-nous choisi de donner à ce livre le dynamisme d'un «dictionnaire de la vie culturelle», plutôt que d'en faire un témoin un peu figé, et vite sclérosant, de la «culture contemporaine». Il fallait, pour cela, élargir, sans la rejeter, la perception de la culture traditionnelle - qui implique les lettres, les arts et quelques grands courants de pensée - et prendre en considération, en même temps, des aspects fondamentaux de la vie quotidienne, privée ou publique. Il fallait aussi restreindre la part des apports probablement les plus exaltants de l'intelligence humaine au cours du siècle : tout ce que nous aurions pu apporter comme informations sur les progrès des disciplines scientifiques, sur les grands débats sociologiques, économiques, religieux ou philosophiques. Compte tenu, par exemple, du rythme auquel progresse la connaissance scientifique ou médicale, nous ne pouvions assumer le risque d'une vulgarisation périmée aussitôt qu'imprimée. Ces domaines sont devenus trop spécialisés pour que l'homme d'aujourd'hui puisse les considérer comme des pratiques culturelles majeures, même s'il est vrai qu'elles régissent son présent, sa vie et sa mort.
Présentation de l'éditeur :
Le projet d'un Dictionnaire culturel de la France au XXe siècle pouvait sembler démesuré, compte tenu de la multitude des bouleversements de notre temps, ou superflu, compte tenu du nombre de dictionnaires et d'ouvrages de synthèse, plus ou moins spécialisés, qui sont aujourd'hui proposés au lecteur. Queneau n'avait-il pas déjà déclaré inconcevable de céder à la tentation de l'encyclopédisme (ce qui ne l'empêcha pas de créer, avec un médiocre succès, au demeurant, l'Encyclopédie de la Pléiade) ?
Le terme «culturel» s'est en effet banalisé, au point de concerner chaque instant de notre vie quotidienne et de déborder des domaines traditionnellement réservés à la culture, perçue comme un concept chimiquement pur, à préserver de toute contamination. En fait, tout est devenu prétexte aux débordements culturels, les jeux télévisés, le tourisme de masse, la culture physique, la press people, etc. Le temps n'est plus celui où un Pic de la Mirandole espérait être savant de omni re scibili, ni même celui où Diderot et d'Alembert formaient le projet, pourtant si moderne, d'«exposer autant qu'il est possible l'ordre et l'enchaînement des connaissances humaines, [de] contenir sur chaque science et sur chaque art, soit libéral, soit mécanique, les principes généraux qui en sont la base et les détails les plus essentiels qui en font le corps et la substance».
Plutôt que de chercher à baliser tous les chemins d'une connaissance en constant devenir ou de proposer le panorama des apports culturels d'un siècle, il nous a paru stimulant d'ouvrir des voies, de découper des territoires, de façon aussi objective que possible et d'inviter le lecteur à une réflexion générale, voire critique, fondée sur des réseaux d'informations de tous ordres.
Encore fallait-il s'entendre sur le sens à donner au terme de «culture». Oubliant les cloisonnements traditionnels souvent normatifs, nous nous inspirons de l'exemple et de la démarche des ethnologues et sociologues du début du siècle, des Lévy-Bruhl ou des Mauss. Notre objectif est de refléter comme dans un miroir toutes les appartenances de l'individu à une société, à ses rites, à ses traditions et, aussi bien, de traduire les tâtonnements du présent. Témoignant d'un état de faits non hiérarchisés, non soumis à un critère de qualité, toujours transitoires, nous nous bornons à constater, sans chercher à juger ni à nous référer à un quelconque «modèle» civilisationnel.
L'accélération de l'histoire, les constantes révolutions du progrès technique, la multiplication des échanges à l'échelle mondiale, les crises successives de la pensée, l'effacement des repères ont fait qu'à l'empilement des savoirs, fût-ce sous forme de synthèses ou de vulgarisation, on est en droit de préférer une attitude critique permettant de valider l'information et de se repérer dans l'espace géographique, historique, artistique, institutionnel et moral du monde contemporain.
Aussi avons-nous choisi de donner à ce livre le dynamisme d'un «dictionnaire de la vie culturelle», plutôt que d'en faire un témoin un peu figé, et vite sclérosant, de la «culture contemporaine». Il fallait, pour cela, élargir, sans la rejeter, la perception de la culture traditionnelle - qui implique les lettres, les arts et quelques grands courants de pensée - et prendre en considération, en même temps, des aspects fondamentaux de la vie quotidienne, privée ou publique. Il fallait aussi restreindre la part des apports probablement les plus exaltants de l'intelligence humaine au cours du siècle : tout ce que nous aurions pu apporter comme informations sur les progrès des disciplines scientifiques, sur les grands débats sociologiques, économiques, religieux ou philosophiques. Compte tenu, par exemple, du rythme auquel progresse la connaissance scientifique ou médicale, nous ne pouvions assumer le risque d'une vulgarisation périmée aussitôt qu'imprimée. Ces domaines sont devenus trop spécialisés pour que l'homme d'aujourd'hui puisse les considérer comme des pratiques culturelles majeures, même s'il est vrai qu'elles régissent son présent, sa vie et sa mort.
Le XXe siècle a fait culture de tout, de la culture-tradition à la culture-consommation. Ce Dictionnaire culturel de la France au XXe siècle se propose comme un bilan raisonné. Dépassant les clivages idéologiques et passéistes, il s'appuie sur une conception de la culture ouverte sur la vie, permettant de traduire, au-delà de telle ou telle pratique, les aléas du présent.
Tout à la fois acteurs et observateurs de la vie culturelle, et non témoins figés de la «culture contemporaine», les auteurs de l'ouvrage privilégient les fondamentaux de la culture vécue par tous : littérature, arts, spectacles, tels que les ont rendus possibles des institutions, des politiques culturelles, une histoire; tels aussi que la mémoire collective a pu les assimiler et pourra en rendre témoignage.
En fin d'ouvrage, une chronologie des oeuvres et événements culturels les plus significatifs, ainsi qu'un index thématique, guideront le lecteur dans sa lecture et sa consultation.
Sous la direction de Robert Jouanny
LAURENCE CAMPA est maître de conférences à l'université Paris XII.
PIERRE-LOUIS FORT est chargé de cours à l'université Paris lll-Sorbonne nouvelle et à Paris XII.
LAURENT JEANPIERRE est maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Strasbourg.
ROBERT JOUANNY (décédé en 2007) était professeur émérite à la Sorbonne.
SYLVIE JOUANNY est professeur à l'université Paris XII.
LUCIE MARINIER est cadre culturel territorial à la Ville de Paris.
SARAH NANCY est chargée de cours à l'université Paris lll-Sorbonne nouvelle.
ESTELLE PAGES est historienne et critique d'art.
Tout à la fois acteurs et observateurs de la vie culturelle, et non témoins figés de la «culture contemporaine», les auteurs de l'ouvrage privilégient les fondamentaux de la culture vécue par tous : littérature, arts, spectacles, tels que les ont rendus possibles des institutions, des politiques culturelles, une histoire; tels aussi que la mémoire collective a pu les assimiler et pourra en rendre témoignage.
En fin d'ouvrage, une chronologie des oeuvres et événements culturels les plus significatifs, ainsi qu'un index thématique, guideront le lecteur dans sa lecture et sa consultation.
Sous la direction de Robert Jouanny
LAURENCE CAMPA est maître de conférences à l'université Paris XII.
PIERRE-LOUIS FORT est chargé de cours à l'université Paris lll-Sorbonne nouvelle et à Paris XII.
LAURENT JEANPIERRE est maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Strasbourg.
ROBERT JOUANNY (décédé en 2007) était professeur émérite à la Sorbonne.
SYLVIE JOUANNY est professeur à l'université Paris XII.
LUCIE MARINIER est cadre culturel territorial à la Ville de Paris.
SARAH NANCY est chargée de cours à l'université Paris lll-Sorbonne nouvelle.
ESTELLE PAGES est historienne et critique d'art.
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- ÉditeurBelin
- Date d'édition2008
- ISBN 10 2701136776
- ISBN 13 9782701136776
- ReliureBroché
- Nombre de pages413
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DICTIONNAIRE CULTUREL DE LA FRANCE AU XXE SIECLE
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BELIN, PARIS
(2008)
ISBN 10 : 2701136776
ISBN 13 : 9782701136776
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Tapa blanda
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Description du livre Tapa blanda. Etat : New. JOUANNY, R., ED.: DICTIONNAIRE CULTUREL DE LA FRANCE AU XXE SIECLE. PARIS, 2008, 413 p. , 670 gr. Encuadernacion original. Nuevo. (KA-4-1) 670 gr. Libro. N° de réf. du vendeur 443899
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