Isabelle Adjani, la princesse aux pieds nus. On l'a connue en Adèle H. En Camille C. En star ultime. En disparue. La revoilà en Repentie. Son nouveau retour, après quelques années (et quelques échecs), elle le doit à Michèle Halberstadt, ancienne journaliste, rédactrice en chef de Première, désormais productrice à succès... et amie d'Adjani. Le come-back de la reine Isabelle, elle en a rêvée. Elle l'a fait. Et le résultat est autant le sien que celui de l'actrice. Le journal de La Repentie l'atteste. L'histoire commence le 23 mai 1999. Festival de Cannes, Palme d'or décernée au film Rosetta. Succès pour ses producteurs Laurent et Michèle, félicités au téléphone par Isabelle. Voilà le début du rêve. Et la preuve que l'amitié et les intérêts professionnels peuvent parfois se retrouver : Michèle se met en tête d'offrir à Adjani un retour à l'écran à la hauteur de son immense talent, "pour qu'elle reprenne sa place, rebelle et souveraine, et nous montre son âme, à nu elle aussi". La machine démarre avec la recherche du bon scénario, qui aura comme point de départ un roman inadaptable mais un début et un titre prometteurs, La Repentie. L'histoire d'une femme "qui tente de refaire sa vie mais qui est poursuivie par son passé". Du remaniement de l'histoire au choix des comédiens, en passant par les réseaux de financement, ou les liens qui se tissent entre les trois femmes de l'aventure, Isabelle Adjani, Michèle Halberstadt et la jeune réalisatrice Laetitia Masson, toute la construction du film est ainsi racontée. Magnifiée aussi. Tout au long du livre, Isabelle survole le tournage de son mystère. Michèle Halberstadt semble hypnotisée, sous le charme. Non, la star n'est pas compliquée, capricieuse et, malgré les problèmes de stagiaire, de photographes, d'ego de comédiens, il y a dans ce journal une véritable déclaration d'amour. Pour le cinéma. Pour les acteurs. Pour Isabelle. On pardonne alors à l'auteur-producteur un éventuel parti pris. Car cet ouvrage est une tranche de vie de pellicules, où La Repentie croise La Chambre des officiers ou Les Blessures assassines. Où les stars dansent ensemble, boivent du champagne rosé et dégustent des truffes. Où on s'aime vraiment et on se déteste à contrecœur... "Produire un film, c'est avant tout partager une expérience humaine". C'est aussi participer à un rêve collectif en technicolor. On imagine la réalité plus sordide... mais le public veut-il vraiment la connaître ? --Marine Segalen
Comment rend-on à une comédienne le désir de donner à nouveau ce qui dormait en elle ? Comment une jeune réalisatrice gagne-t-elle la confiance d'une star ? Comment Alain Delon s'est-il transformé en Sami Frey ? Comment les passants de la Promenade des Anglais ont-ils fait de la figuration ? Comment lesjus d'orange de La Mamounia ont-ils failli arrêter le film ? Comment panser les plaies, calmer les crises, soigner les malades et avoir le sourire ? Comment garder le cap du film qu'on avait dans la tête ? Depuis trois ans, Michèle Halberstadt a tenu ce journal des coulisses de
La Repentie, le film de Laetitia Masson : l'histoire d'une femme qui tente de refaire sa vie, mais que son passé poursuit. Le choix de la réalisatrice, sa rencontre avec Isabelle, la sélection des autres comédiens, les repérages, les essais, et enfin le tournage, d'une cité de la banlieue parisienne au désert marocain, sans oublier le Negresco de Nice. Une aventure dans laquelle l'amitié, le hasard, le désir et la chance tiennent les rôles principaux.
Michèle Halberstadt a été journaliste, puis rédactrice en chef de Première. Elle est actuellement productrice. En mai 1999, elle s'est juré de faire revenir Isabelle Adjani au cinéma. De ce désir est née La Repentie.