Extrait :
Introduction :
Après une formation de psychologue clinicienne, j'ai travaillé en milieu psychiatrique enfant et adulte à Strasbourg. À l'époque, j'assurais beaucoup de consultations auprès des enfants et je me suis rendu compte que leurs somatisations, que ce soient des maux de ventre, des troubles de l'alimentation - anorexie ou boulimie - ou du sommeil, trouvaient leur origine dans l'histoire parentale. Bien souvent, dans l'environnement familial, figurait un être qui était doté d'une personnalité tyrannique à tendance paranoïaque : c'est ainsi que l'on dénommait la perversion narcissique il y a trente ans.
J'ai toujours été fascinée par la perversion narcissique, parce que, sur des générations, on observe la répétition systématique et quasiment stéréotypée des mêmes schémas, des mêmes personnalités, des mêmes discours. Ce fléau psychique s'inscrit sur une lignée, dans la continuité. Des parents sains, équilibrés, venaient consulter pour leur enfant qui était perturbé, parfois à la limite de la psychose. À chaque fois, j'étais confrontée à une véritable énigme. Je ne comprenais rien du tout au chaos qui l'animait ou plutôt le désarticulait. Aussi, peu à peu, j'en suis venue à la conclusion qu'un individu, lorsqu'il naît, est porteur inconsciemment de messages familiaux qui se révèlent lors d'une difficulté plus ou moins grande. Il «débarque» dans une structure et marche dans les pas de ses ancêtres quand il y a eu un non-dit ou lorsqu'un drame n'a pas été «digéré» : deuil non fait d'un enfant, inceste, suicide... Pour moi, cela se situe sur un axe transgénérationnel et dépasse même la transmission d'inconscient à inconscient...
De fil en aiguille, je me suis beaucoup intéressée aux personnes perverses et tyranniques et à leur projection sur les autres. Très longtemps d'ailleurs, je me suis amusée à leur raconter leur propre histoire, en leur disant bien sûr qu'elle était arrivée à quelqu'un d'autre. Leur réaction était toujours la même : si l'on agit ainsi, c'est que l'on est un monstre. Elle soulignait qu'ils n'avaient pas conscience de leurs actes, ni de leurs conséquences, ni de leur portée.
J'ai rencontré nombre d'êtres dotés de cette structure. Cela m'a permis d'évoluer sur un plan personnel, d'éclaircir, voire de dissiper mes zones d'ombre, de restaurer ma confiance en moi. Cette souffrance m'a permis d'évacuer toutes les scories, sources d'inquiétudes existentielles. Quand on décide que personne n'a le droit de vous maltraiter, la vie a d'autres couleurs, elle n'est plus ni blanche ni grise. On décide d'aimer, mais auparavant, on doit être libre.
L'emprise est un état d'emprisonnement. Mais comment y mettre un terme lorsqu'on ignore les mécanismes destructeurs de la projection pathologique ? Afin de venir en aide aux victimes, j'ai crée une association où elles peuvent trouver des réponses à leurs interminables interrogations. L'information sur ce sujet encore tabou y circule et les victimes partagent leur expérience et s'organisent en réseau d'entraide.
Cet ouvrage a été conçu comme une main tendue à toutes celles et à tous ceux qui se sont unis malheureusement pour le pire à un être pervers narcissique et qui ne veulent pas que leurs enfants soient marques par l'engrenage de la destruction. Comprendre les origines de la perversion narcissique, s'interroger sur ce qu'elle possède d'inné et d'acquis, travailler sur le rapport qu'entretiennent les fractures narcissiques, la mésestime de soi et la violence me semble nécessaire pour y parvenir. C'est par la même «cerner» avec pertinence la qualité essentielle qui fait que nous sommes non plus dans la survie mais dans la vie : la confiance en soi.
Présentation de l'éditeur :
Silence, infidélité, scènes de ménage, humiliation, frustration et quotidien étouffant... Celui ou celle que votre entourage trouve " tellement épatant(e) ", vous entraîne, dans l'intimité, dans un engrenage de destruction dont vous n'êtes pas la (le) seul(e) victime si vous avez des enfants. Comprendre les origines de la perversion narcissique, démonter les mécanismes qui, au quotidien, nourrissent le mépris de vous-même et la violence est nécessaire pour parvenir, peu à peu, à faire face et à vous en sortir pour protéger les vôtres. Ce sursaut est nécessaire. C'est le premier pas sur Le chemin de la liberté, mais aussi vers une construction vraie : l'amour de soi et d'autrui.
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