Extrait :
La santé dans tous ses états
Les hommes perdent la santé pour gagner de l'argent et dépensent leur argent pour retrouver leur santé.
Dalaï Lama
En 1975, Némésis médicale, publiée aux éditions du Seuil, perturba le monde médical et reste plus que jamais d'actualité. L'auteur, le philosophe Ivan Illich, distinguait la médecine qui met ses compétences au service de la souffrance des hommes de celle qui décide de leurs besoins de santé et «transforme la terre entière en service hospitalier». Le patient est pris en main par une équipe de «fournisseurs de santé» qui impose un contrôle et un dépistage réguliers des gens en bonne santé, ce qui rejoint les déclarations du Dr Knock, personnage imaginé par Jules Romains : «Les bien portants sont des malades qui s'ignorent.»
Illich constatait que dans les sociétés nanties d'un système médical très coûteux, la multiplicité des actes médicaux est impuissante à réduire la morbidité globale et que ces actes médicaux ainsi que les programmes d'action sanitaire sont à l'origine d'une nouvelle maladie : la maladie «iatrogène», c'est-à-dire engendrée par la médecine.
«L'infirmité, l'impuissance, l'angoisse et la maladie occasionnées par les soins professionnels dans leur ensemble constituent l'épidémie la plus importante qui soit et cependant la moins reconnue. Les mesures prises pour neutraliser l'iatrogénèse continueront à avoir un effet paradoxal, elles rendront cette maladie médicalement incurable encore plus insidieuse, tant que le public tolérera que la profession qui engendre cette maladie la cache comme une infection honteuse et se charge de son contrôle exclusif.»
Dans son ouvrage, Illich prêchait l'abolition d'une «prêtrise sanitaire qui impose une médecine morbide» et d'un fléau contagieux : «l'invasion médicale». Comme il le constatait, la somme des actes préventifs, diagnostiques et thérapeutiques abaisse globalement le niveau de santé de toute la société, en réduisant ce qui précisément constitue la santé de chaque individu : son autonomie personnelle. Depuis lors, nombre de médecins ont adopté ce point de vue et le constat s'étend à tous les pays dits civilisés.
Le professeur de médecine Petr Skrabanek, né à Prague, a poursuivi sa carrière chirurgicale en Irlande et a enseigné au Trinity collège de Dublin. Ses compétences concernent aussi bien la médecine générale que la chirurgie et la cancérologie. Il partage entièrement l'opinion d'Ivan Illich sur notre médecine moderne. Il a démythifié ce qu'il appelle les «promotions de la santé» et les institutions de «santé préventive» - qu'il a rebaptisées la «médecine anticipative» - et qui représentent à ses yeux un lamentable gâchis, destiné à jeter de la poudre aux yeux du public et à satisfaire l'ego des administrations plutôt qu'à assurer la santé des populations. Il estime que les définitions de la santé selon les éminentes organisations mondiales participent d'une escroquerie intellectuelle. Il cite évidemment Jules Romains et se demande si l'on trouve encore des «bien portants par ignorance», car la médicalisation a progressé à une cadence inimaginable depuis la parution de Knock ou Le Triomphe de la médecine.
Présentation de l'éditeur :
Si vous êtes malade un jour, tout le monde s'intéressera à votre maladie, mais votre santé n'intéresse que vous. Ce livre fait le bilan de notre système de santé actuel, où le médecin ne connaît plus le malade car il est devenu un simple vendeur de médicaments. Il dénonce le lavage de cerveaux organisé par les instances de santé et les médias sous la pression des laboratoires, le dépistage systématique qui ne rapporte, la plupart du temps, qu'à ceux qui «dépistent» et l'abus de médicaments qui suppriment les symptômes et non les maladies. Il aborde la notion de «terrain» et propose de réconcilier la médecine avec le vécu sensible des personnes, de refuser de céder à la peur qui contribue à la défaillance de notre système immunitaire et de savoir qu'il existe des méthodes naturelles qui ont fait leurs preuves depuis des lustres, mais qui restent interdites car elles menacent la santé financière des laboratoires et la pérennité de leur dictature. Tous ceux qui croient encore que c'est la médecine qui guérit, et non le malade lui-même, devraient lire ce livre et apprendre que leur santé est entre leurs mains et qu'ils en sont les meilleurs garants. Sylvie Simon est écrivain et journaliste. Elle collabore à plusieurs journaux de santé et a publié de nombreux essais, dans lesquels elle analyse divers scandales engendrés par la corruption de certains milieux et d'experts qui se prétendent indépendants, mais qui sont à la solde des lobbies. À travers ses livres et conférences, en France et à l'étranger, elle souhaite réveiller la conscience endormie par le matraquage médiatique et nous invite à réfléchir, à être responsables de nos décisions en parfaite connaissance de cause, et à réviser entièrement toutes nos valeurs et notre système de pensée.
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