Articles liés à Quand la philosophie doit s'appliquer

Quand la philosophie doit s'appliquer ISBN 13 : 9782705687908

Quand la philosophie doit s'appliquer - Couverture souple

 
9782705687908: Quand la philosophie doit s'appliquer
Afficher les exemplaires de cette édition ISBN
 
 
Extrait :
Situations hypermodernes, défis contemporains

SÉBASTIEN CHARLES

Situations hypermodernes, défis contemporains, c'est le titre que j'ai souhaité donner à ce texte parce que, malgré son caractère quelque peu grandiloquent, il me semble refléter assez justement l'intérêt que je porte à la philosophie dans sa dimension pratique qui passe pour moi par une réflexion sur le concept d'hypermodernité, concept qui est avant tout descriptif et non prescriptif, et sur les enjeux propres au monde hypermoderne. Ces défis contemporains me semblent renvoyer à un certain nombre de malaises dans la modernité, ou plutôt dans l'hypermodernité, que j'aborderai, après avoir présenté le concept d'hypermodernité en regard avec celui de postmodernité, en me situant dans la lignée des travaux de Lyotard, Lipovetsky et Gauchet, repris actuellement par des auteurs comme François Ascher, Anthony Giddens, Zyngmunt Bauman ou encore Nicole Aubert, qui ont été parmi les premiers à décrire notre temps à partir de la catégorie de l'excès, et à faire de la logique hypermoderne une caractéristique majeure de nos sociétés.

I. LA QUESTION HYPERMODERNE5

Avant toute chose, mieux vaut commencer par un travail de clarification des concepts. Si la notion de postmodernité est sans doute familière au lecteur contemporain, il n'en va sans doute pas de même de la notion d'hypermodernité. Pourtant, cette seconde notion, on le verra, a l'avantage de la clarté et de la distinction sur la première, car si l'expression de postmodernité semble en général être usuelle, elle n'en est pas pour autant précise. En effet, cette notion de postmodernité est tout à la fois vague et mal choisie, et possède comme autre défaut de ne pas décrire adéquatement notre époque, d'où l'importance de recourir à un concept plus spécifique et plus en accord avec les transformations de notre présent.
Commençons donc par définir ce concept de postmodernité, qui ne me paraît plus adapté pour décrire la nature de nos sociétés contemporaines. Cette notion de postmodernité, empruntée au champ de l'urbanisme, a été particulièrement développée dans le domaine des sciences humaines et sociales dans les années 1970, en particulier par le philosophe français Jean-François Lyotard. Ce qu'a voulu montrer Lyotard avant tout, c'est que le projet moderne était alors parvenu à son terme, ce qui signifiait par conséquent l'entrée dans une société postmoderne. Pour quelles raisons Lyotard a-t-il émis un tel constat ? Premièrement, il a montré que ce projet moderne s'était construit sur de grands récits, ce qu'il a appelé les métarécits comme l'idée que le progrès économique et social conduirait à une société sans classe, au bonheur universel, à la réalisation de l'Esprit, à l'émancipation des individus, grands récits qui se seraient au fil du temps délités et essoufflés, avec pour conséquence la crise de l'idée même d'une finalité historique universelle propre à l'humanité, conception qui valait au XIXe siècle tant pour des idéalistes comme les hégéliens que pour des matérialistes comme les marxistes. Bref, nous n'aurions plus le sentiment que l'histoire progresse vers une fin particulière et que les actions des hommes s'inscrivent bel et bien dans ce déploiement historique.
Deuxièmement, il a rappelé que le développement des techniques et des médias de masse avait ruiné une grande part des idéaux de la modernité. D'un côté, les techniques informatiques et communicationnelles ont dissous l'humanisme moderne en faisant prédominer les visions à court terme, rationnelles et pragmatiques, sur les visions à long terme, soucieuses d'universalité et de bonheur collectif. D'un autre côté, les médias de masse ont entraîné une diversification de l'information et créé en retour une multiplication des messages, qui rend impossible tout discours unitaire, et problématique l'existence de valeurs unanimement partagées.
Présentation de l'éditeur :
Si la philosophie se laisse assez bien circonscrire à une prétention de rationaliser le monde et de proposer un canevas d'explications auquel puisent les autres disciplines, la question de son application reste entière. Comment en effet prétendre offrir des réponses concrètes à ceux qui s'interrogent sur la manière de mener leur vie, d'intervenir dans l'espace public et d'organiser cet espace dans des sociétés traversées par un individualisme profond ? Comment offrir un cadre de réflexion acceptable pour développer des applications concrètes alors que les cadres de référence traditionnels et usuels s'estompent ? Comment répondre à des questions si singulières alors que la philosophie se veut, par essence, universelle ? Voilà ce dont les auteurs discutent en proposant un état des lieux et des pistes de réflexion pour ramener la philosophie sur le terrain de l'application.

André Lacroix est professeur au département de philosophie et d'éthique appliquée de l'Université de Sherbrooke, et titulaire de la Chaire d'éthique appliquée à la même université. Il est aussi l'auteur de Éthique appliquée, éthique engagée ; Critique de la raison économiste et Redéployer la raison pratique, chez Liber.

Les informations fournies dans la section « A propos du livre » peuvent faire référence à une autre édition de ce titre.

  • ÉditeurHermann
  • Date d'édition2014
  • ISBN 10 2705687904
  • ISBN 13 9782705687908
  • ReliureBroché
  • Nombre de pages292

(Aucun exemplaire disponible)

Chercher:



Créez une demande

Si vous ne trouvez pas un livre sur AbeBooks, nous le rechercherons automatiquement pour vous parmi les livres quotidiennement ajoutés au catalogue.

Créez une demande

Meilleurs résultats de recherche sur AbeBooks