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Réconcilier les Français: La fin des troubles de religion, 1589-1598 - Couverture souple

 
9782705690694: Réconcilier les Français: La fin des troubles de religion, 1589-1598
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Extrait :
Extrait de l'introduction

Le 22 mars 1594, vers quatre heures du matin, le comte de Brissac, gouverneur ligueur de Paris, et Pierre Lhuillier, prévôt des marchands de la ville, se présentent au Capitaine Forces, sergent-major de la milice urbaine, responsable de la sécurité de la Porte-Neuve. Ils lui ordonnent de l'ouvrir afin de permettre l'entrée d'une troupe de soldats royalistes menée par Timoléon d'Espinay, Sieur de Saint-Luc, et François d'O. Au même moment, l'échevin Martin Langlois ouvre la Porte Saint-Denis au marquis de Vitry, l'ancien gouverneur ligueur de Meaux qui s'était rallié au parti royaliste trois mois auparavant. Deux heures plus tard environ, Henri IV roi pénètre dans la ville sans coup férir, ou presque. Seules quelques escarmouches éclatent dans le quartier latin. Le roi reçoit les clés de la municipalité des mains de Lhuillier, puis se dirige à la tête d'une importante procession vers Notre-Dame où, à huit heures du matin, est célébré un Te Deum. Sur son passage est distribué un tract dans lequel il est dit que : «SA MAIESTE désirant réunir tous ses subiectz, et les faire vivre en bonne amytié et concorde, Notamment les Bourgeois et habitans de sa bonne ville de Paris, VEULT et entend que toutes choses passées et advenues depuis les troubles, soient oubliées.»
Un peu plus de quatre ans plus tôt, Henri de Navarre était devenu roi de France dans des circonstances tragiques. Accusé par des catholiques fanatiques d'être à la solde des protestants, Henri III était tombé sous les coups de Jacques Clément, moine dominicain convaincu que son geste lui vaudrait la grâce divine. Le premier Bourbon se trouve immédiatement en face d'un immense défi. Depuis près de trente ans, le royaume était secoué par d'énormes tensions et conflits politiques, économiques, sociaux et religieux. Afin d'y remédier, ce que ses prédécesseurs immédiats avaient été dans l'impossibilité de faire, le premier Bourbon oeuvre à une double réconciliation : les Français devront réapprendre à se faire confiance et à travailler ensemble à la restauration du royaume ; ils devront également, pour certains, se réconcilier avec la monarchie et reconnaître la légitimité du monarque régnant sur eux. La difficulté de la tâche qui attend le nouveau roi se traduit par la complexité de la politique qu'il met de l'avant pour l'accomplir, et par le temps qui sera nécessaire pour la réaliser complètement.
Dans l'édit par lequel il officialise sa réconciliation avec les Parisiens, Henri IV insiste sur le fait que Dieu a voulu enseigner aux hommes, «et tesmoigner par l'exemple, et par la parolle de son fils Iesus Christ, que ceux qui voudront estre tenus pour ses enfans, doivent oublier les offences». Pour cette raison, «recognoissant qu'il n'y a rien qui nous donne plus de tesmoignage que nous sommes faits à la ressemblance de Dieu, que la clémence et debonnaireté», le roi tient à oublier «d'un franc courage les offences et fautes passées» commises à son endroit. La réconciliation entre Henri IV et les ligueurs, les catholiques qui se sont dressés contre le pouvoir royal au cours des dernières années, se fait sous les auspices de la clémence et de l'oubli des fautes perpétrées à l'endroit du roi de Navarre et entre les Français. Le roi, se faisant, montre sa légitimité religieuse en accomplissant l'acte divin par excellence, celui pour lequel le Christ est mort sur la Croix, le pardon. Mais il témoigne également de sa légitimité politique en disposant d'un droit réservé officiellement depuis le début du XVIe siècle au seul souverain : le droit de grâce.
Présentation de l'éditeur :
Considérée généralement comme étant la plus grande réussite de son règne, la politique mise en avant par Henri IV pour mettre un terme aux conflits civils qui divisent le royaume de France durant la seconde moitié du XVIe siècle n'a pas encore fait l'objet d'une étude d'ensemble.
Ce livre veut combler ce vide en proposant une nouvelle lecture des «guerres de Religion» qui, seule, peut permettre de bien comprendre les gestes posés par le premier Bourbon. La guerre civile qui éclate en 1588, les conflits précédents étant davantage des révoltes, se nourrit de multiples tensions apparues au fil des ans. Elle met aux prises les catholiques regroupés au sein de la Ligue et le pouvoir royal. Se relever d'une telle épreuve s'avère excessivement difficile et ne permet pas au gouvernement royal de se lancer dans toutes sortes d'innovations. L'établissement de nouveaux liens contractuels entre le souverain et ses sujets et la réconciliation entre les Français impliquent un retour en arrière, vers les valeurs et pratiques qui avaient fait la grandeur du royaume : une foi, une loi, un roi.

Michel De Waele est professeur au Département des sciences historiques de l'Université Laval et doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines. Il a publié plusieurs livres et articles sur le règne d'Henri IV et l'histoire politique de la France aux XVIIe et XVIIIe siècles.

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  • ÉditeurHermann
  • Date d'édition2015
  • ISBN 10 2705690697
  • ISBN 13 9782705690694
  • ReliurePaperback
  • Nombre de pages379

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