Présentation de l'éditeur :
Vous travaillez pour la télévision. Comme vous souhaitez produire une série sur les grandes filles blondes au cinéma, mais aussi dans la vie, vous pensez faire appel à Gloire Abgrall qui est un cas particulier de grande blonde. On l'a vue traverser, dans les journaux, les pages Arts et spectacles puis les pages Faits divers du côté des colonnes Justice, il y a quelques années. Ce serait bien, pensez-vous, de lui consacrer une émission. Certes. Malheureusement, Gloire est un peu difficile à joindre. Le talent d'Echenoz n'a jamais été aussi éclatant maîtrisé et plaisant. C'est un bien grand crime en effet que de séduire ses lecteurs ; de les faire sourire et rire, de les enchanter de phrases légères comme du duvet, de distiller le saugrenu, de jouer avec la langue comme un chat avec une pelote de laine. Echenoz déploie une écriture qui ne pèse pas, qui n'appuie jamais, comme si elle se refusait à exercer le moindre pouvoir de persuasion ou de coercition. Son pouvoir est ailleurs, dans l'ordre poétique. D'où l'étrange impression de se mouvoir dans un espace aérien, libéré des règles de la gravitation. Nabokov et Queneau souvent donnent aussi le sentiment que leur écriture n'adhère pas, qu'elle n'est pas destinée à coller au réel, mais à d'autres usages moins gluants. Pierre Lepape, Le Monde.
Présentation de l'éditeur :
Voilà déjà longtemps qu'on s'acharne à "détruire le roman", à écrire des "anti-romans". Il est même probable que, pour l'essentiel, le meilleur, le plus vivant du roman depuis un demi-siècle soit sorti de cette volonté de suicide. Echenoz renverse la vapeur. Il croit au roman, même si cette foi n'est pas celle du charbonnier et qu'elle s'accompagne d'un regard critique et d'une bonne dose d'humour. A lire Les Grandes Blondes, il apparaît même que le romanesque, cette mise en présence de l'aléatoire, du libre-arbitre et de la nécessité, soit un des derniers espaces qui résistent à la vitrification de notre univers, une des dernières chances de l'irrégularité. Les Grandes Blondes ressemble à une machine (...) qu'un ingénieur aurait savamment déréglée tout en la construisant. (...) La machine ainsi clandestinement sabotée n'en ferait plus qu'à sa tête. Elle aurait encore l'apparence d'un mécanisme, brillant, nickelé, impassible, rationnel et abstrait, mais elle serait, en fait, vivante et soumise au hasard. (...) Elle serait même tendre, et parfois mélancolique. Juste retour des choses quand, ailleurs, c'est le vivant qui prend l'allure du machinal, que "le monde est taillé ton sur ton dans la même fibre synthétique". (...) Revanche de l'écriture : il n'y a pas un chapitre, pas un paragraphe, pas une phrase dans Les Grandes Blondes qui puisse servir au cinéma. Pierre Lepape, Le Monde.
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