Présentation de l'éditeur :
Pourquoi retraduire, une fois de plus, les sonnets de Shakespeare, ou la Tragédie du roi Richard II ? Pour Frédéric Boyer, traduire n'est pas une simple opération linguistique. C'est d'abord une forme d'engagement, une confrontation sur un sol nouveau avec une patrie qui ne sera jamais tout à fait la nôtre. Mais, en nous déportant dans l'autre langue d'une ouvre, nous apprenons alors que nous n'étions d'aucun sol particulier, d'aucune patrie. Traduire, et retraduire, est une nécessité pour nous sauver, collectivement et individuellement, de l'oubli dans lequel nous sommes. Nous sommes oubliés des ouvres et de leurs langues. Les retraduire c'est réveiller leur mémoire de langage. Leur dire : nous sommes là nous aussi, et faire en sorte que nous puissions nous entendre. Leur faire dire : faites-vous entendre en nous, réveillez-nous, je vous prends dans mes mots, dans ma langue imparfaite et inachevée.
Quatrième de couverture :
154 Sonnets où Shakespeare dit " je ", faisant entendre sa voix même, celle que l'on cherche en vain parmi les centaines de voix de son théâtre. Destinés à un échange intime, ils sont l'écho d'une multiple passion qui lie le Poète, l'Ami et la Maîtresse. Investissant une forme déjà éculée, Shakespeare veut montrer que la vérité toute nue est plus forte que la poésie. L'amour vécu et souffert, corps et âme, exhibe sans pudeur les affres de la conscience déchirée entre les aspirations platoniques et les vils abandons charnels. La lecture française ne doit pas trahir cette douloureuse tension vers le vrai qui bannit l'artifice et les beaux mensonges poétiques, elle doit la traduire dans sa crudité splendide et dérisoire.
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