Quatrième de couverture :
Légitimer Brassens ? Que les mânes de Tonton Georges - et le lecteur - se rassurent : tel n'est pas le propos de Fabrice Venturini. Légitimer, ce serait fixer sous l'épingle d'une étiquette, enfermer derrière les murs d'une chapelle, contraindre au prêt-à-porter idéologique. Anarchiste, chrétien, paillard, pudique, amoureux, misogyne, érudit, autodidacte, croyant, athée : Brassens fut tout cela et rien de tout cela. Le mérite du travail de Fabrice Venturini est justement de faire éclater les carcans réducteurs, de faire sauter les " grilles " d'interprétation pour tenter de retrouver, avec modestie, la sincérité d'une intention et le travail d'une création. La " distance " est bien le maître-mot de l'art de Brassens, qui plaçait le respect au centre de sa morale. La retenue, il en a utilisé toutes les ressources, dont Fabrice Venturini fait ici une recension admirative et juste : des jeux subtils de l'adresse (Brassens ne " tutute " ni ne " vouvoute " jamais au hasard) aux subtilités de la coupe et de l'enjambement, qui semblent retarder, avec des précautions de sage-femme, l'accouchement du sens. Avec une justesse d'intuition et une sympathie dont témoigne chaque ligne de ce livre, Fabrice Venturini, pourtant tout petit garçon à l'époque où le chanteur suivit la camarde, a bien senti en quel sens Brassens renoue avec la poésie " populaire " : non par le rattachement formel à une " tradition " médiévale ou folklorique, mais simplement, et n'en déplaise à ceux pour qui un beau poème est forcément confidentiel, en la rendant accessible à un vaste public, qui fredonnera longtemps encore Une jolie fleur, La femme d'Hector et Gastibelza. Jérôme Vérain
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