Extrait :
Extrait de l'introduction :
Réserves à demi vides ou à demi pleines...
«Ça ressemblait à une grenade à main. Le type de la station-service d'Albanie, New York, a donc pris ses précautions et s'est dit qu'effectivement, c'était bien une grenade à main. Il a servi à l'homme qui la brandissait toute l'essence qu'il voulait. D'autres stations-service, la semaine dernière, ont affronté ce genre de situation, des menaces, des violences avec des types dont les poches de vestes étaient curieusement gonflées. Quand un client fou furieux à Springfield, Massachusetts, a dit à un vendeur de station : "Tu me donnes de l'essence, sinon je te flingue !", le vendeur s'est débrouillé pour le servir : "Plutôt un trouillard vivant, qu'un héros mort." De tels incidents n'étaient certes pas la règle ces derniers jours, mais il y en a eu suffisamment, dans le nord-est, en particulier, pour donner une idée de la folie provoquée par la pénurie d'essence. [...] À New York City, deux camions-citernes, chacun chargé de 3 000 gallons, ont été volés dans la semaine. [...] Dans certains cas, des propriétaires de pompes et leurs agents sont devenus inapprochables, sauf pour leurs consommateurs habituels. D'ailleurs, certains fournissent des stickers de pare-brise à leurs meilleurs clients, tandis que d'autres servent uniquement sur rendez-vous. Le gouverneur de l'Oregon, Tom McCall, s'est présenté à une station-service pour s'entendre dire par le patron : "Désolé Gouverneur, nous ne vendons qu'à nos acheteurs habituels."» Si ces scènes rappellent l'ambiance de Mad Max, elles ne sortent pourtant pas d'un script de film ou d'un roman d'anticipation. Elles sont même bien réelles et sont relatées dans un reportage de l'hebdomadaire américain Time Magazine, publié en janvier 1974. Le monde subit alors, de plein fouet, le premier choc pétrolier.
Cet article, déjà vieux de plus de 30 ans, nous replonge dans l'ambiance qui règne alors. Retour rapide sur une époque pas si lointaine.
Présentation de l'éditeur :
Que se passerait-il si, comme le pensent beaucoup de spécialistes, le prix du pétrole se remettait à flamber ? Si la demande finissait par surpasser l'offre ? Aujourd'hui, personne ne sait, ou ne veut dire, si la décroissance irréversible de la production pétrolière s'amorce déjà. Beaucoup pensent que la pénurie de l'or noir aura lieu en 2015, voire avant.
Cet ouvrage étudie en direct la fin d'une civilisation fondée sur l'énergie bon marché et facile à produire. Il imagine la naissance d'un autre monde, dans lequel nos conceptions économiques, sociales et politiques seront ébranlées et où de nombreux secteurs seront touchés de plein fouet : transports, agriculture, cosmétiques...
À partir d'études pertinentes, d'interviews et d'enquêtes, François Marot résume la problématique actuelle, décrit l'ampleur des bouleversements futurs et propose des alternatives pratiques pour vivre sans pétrole.
François Marot est le rédacteur en chef du magazine National Géographie en France. Il a également écrit Les Riches, en collaboration avec Stéphane Courchaure (Balland, 1987), Les Douze Tribus d'Europe (Ramsay, 1989) et, avec Evgeni Dodolev, Les Coulisses du Kremlin (Mercure de France, 1992).
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