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Meirieu, Philippe Frankenstein pédagogue ISBN 13 : 9782710118909

Frankenstein pédagogue - Couverture souple

 
9782710118909: Frankenstein pédagogue
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Extrait :
Extrait de l'introduction :

Il y a Genevois et Genevois...
ou de la légitimité d'une approche mythologique en éducation

La ville de Genève s'enorgueillit, ajuste titre, d'être «la Mecque de la pédagogie». Et il est vrai qu'elle a bien des raisons pour cela. Jean-Jacques Rousseau y naquit en 1712 et il y fit plusieurs séjours au cours de sa vie mouvementée. Certes, après la publication de l'Emile et du Contrat social, le citoyen de la république genevoise eut quelques ennuis avec la justice de son pays : le Petit Conseil de la ville ordonna que ces deux livres soient lacérés et brûlés devant la porte de l'Hôtel de Ville «comme téméraires, scandaleux, impies, tendant à détruire la religion chrétienne et tous les gouvernements». On n'écrit pas impunément que la conscience est le seul juge infaillible du bien et du mal, ni que les sociétés légitimes doivent être fondées sur une adhésion préalable et sans cesse à renouveler de leurs membres à un pacte social. Aucun ordre établi ne peut considérer de tels propos d'un très bon oeil ; aucun pouvoir ne peut approuver des oeuvres qui semblent appeler aussi ouvertement à la désobéissance civile. Et Jean-Jacques devra prendre la fuite, d'Yverdon à Neuchâtel, de l'Angleterre à la France... sans trouver chez les Genevois la compréhension qu'il espérait plus que tout. Mais ce que Genève a refusé à Rousseau de son vivant, elle le lui a prodigué très largement après sa mort : une fois disparu le personnage incontrôlable et impétueux, reste son oeuvre, marginale et généreuse, frondeuse et sensible. Et si la personnalité de Jean-Jacques inquiétait les pouvoirs genevois, ces derniers ne manqueront jamais de s'y référer pour incarner l'originalité intellectuelle et politique de la petite république. Genève aime Jean-Jacques, parce que, comme lui, elle se veut esprit de liberté et de tolérance, modestie active au service de la paix entre les peuples, mépris des honneurs et du formalisme, confiance dans l'homme et dans les vertus de l'éducation.
C'est ainsi que Genève connaîtra au début du XXe siècle une formidable effervescence intellectuelle sur les questions pédagogiques : Adolphe Ferrière sera au centre d'un très important mouvement pédagogique en faveur de «l'école active» ; il fondera, dès 1899, le Bureau international des écoles nouvelles, puis la Ligue internationale pour l'éducation nouvelle, avant de participer activement à la création du Bureau international d'éducation en 1925. Célestin Freinet et bien d'autres pédagogues diront toute leur dette à l'égard de ces initiatives genevoises. Edouard Claparède fondera, lui, en 1912 à Genève, un Institut des sciences de l'éducation auquel il donnera précisément le nom d'Institut Jean-Jacques Rousseau. Pierre Bovet animera l'impor­tante revue de référence L'éducateur, avant de devenir premier président du Bureau international d'éducation. Robert Dottrens, outre ses nombreuses responsabilités universitaires et institutionnelles, créera en 1927 l'Ecole du Mail qui expérimentera des formes de travail individualisé se voulant capables, tout à la fois, de susciter le désir d'apprendre et de permettre à l'enfant de dépasser ses intérêts immédiats pour accéder à une culture exigeante. Genève ne cesse ainsi d'être au-devant de la scène pédagogique : elle devient la deuxième patrie des militants pédagogiques du monde entier ; elle abrite l'une des premières institutions consacrées explicitement aux travaux en «sciences de l'éducation» ; elle voit se développer en ses murs l'expérimentation pédagogique la plus hardie ; elle accueille les universitaires les plus renommés en matière de psychologie et de réflexion éducative dont le plus célèbre, évidemment, celui qui lui donnera définitivement ses lettres de noblesse dans ce domaine, est Jean Piaget.
La postérité de Jean-Jacques est donc assurée et si l'auteur de l'Émile a été injustement traité, ceux qui se réclament de lui ont maintenant pignon sur rue.
Il est pourtant un «pédagogue» genevois qui ne bénéficie guère des faveurs locales : aucun collège, aucune institution ne porte son nom ; aucun monument ni aucune plaque n'honore sa mémoire ; il n'existe pas de centre d'archives qui lui soit consacré et il n'est guère cité dans les travaux des universitaires. C'est pourtant bien un Genevois de souche et il appartenait, selon son propre témoignage, à «l'une des familles les plus distinguées de la ville», dont il appréciait «les institutions républicaines [...] qui ont eu pour résultats des moeurs plus simples et plus douces que celles des grandes monarchies qui l'entourent». Il résidait habituellement à Plainpalais, vers le boulevard des Philosophes, tout près des actuels locaux de l'université. Sa famille disposait d'une maison de campagne à Belrive, au bord du lac, et il aimait, comme Jean-Jacques, les promenades en barque au coucher du soleil. Comme Jean-Jacques aussi, il arpenta le monde, en quête désespérée d'une paix intérieure qui n'est jamais venue. Il travailla en Allemagne, à Ingolstadt, où il étudia la «philosophie naturelle» et réalisa sa première grande expérience pédagogique.
Présentation de l'éditeur :
Notre histoire semble hantée par le mythe de la fabrication d'un homme par un autre homme.

Pygmalion, Frankenstein et Pinocchio sont des exemples de cette rêverie sur l'éducation qui se poursuit aujourd'hui à travers les récits et les films de science fiction...

C'est à partir de l'histoire de Frankenstein et de sa créature que Philippe Meirieu interroge cette représentation de l'éducation comme projet de toute maîtrise de l'autre, de contrôle total de son destin. Il montre qu'une telle perspective conduit tout droit à l'échec et à la mort, et il affirme que le pédagogue doit renoncer au dessein de «fabriquer l'autre» pour s'attacher aux conditions qui lui permettent, comme l'affirmait déjà Pestalozzi en 1797, de «se faire oeuvre de lui-même».

Pour cela plusieurs propositions concrètes sont avancées. Elles constituent autant de moyens d'«éduquer sans fabriquer» et font de cet ouvrage un véritable petit traité de pédagogie destiné à tous ceux qui veulent faire oeuvre éducative.

Philippe Meirieu a enseigné à tous les niveaux de l'institution scolaire et a été associé à de nombreuses réflexions et réformes du système éducatif français. Après avoir dirigé l'IUFM de Lyon, il est aujourd'hui professeur à l'université Lumière-Lyon 2. Il est l'auteur de nombreux ouvrages de pédagogie.

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  • ÉditeurESF
  • Date d'édition2007
  • ISBN 10 2710118904
  • ISBN 13 9782710118909
  • ReliureBroché
  • Numéro d'édition5
  • Nombre de pages127

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