Extrait :
LETTRE-PREFACE
«Ce qui t'advient, ne l'esquive pas.»
Sophie,
Cette lettre que je t'adresse aujourd'hui pourrait aussi bien s'intituler «Lettre à moi-même», tant il est vrai que, dans les multiples vicissitudes de notre parcours, nous avons encore et toujours à nous confronter aux mêmes vérités. C'est le message d'une soeur, d'une amie qui a traversé des difficultés semblables à celles que tu rencontres aujourd'hui. Souvent, lors de nos échanges, je t'ai entendue pousser des «cris du coeur», mélanges de fureur et de haine suite à certains comportements qui te semblaient inadmissibles et révoltants. Ces cris étaient si déchirants que je n'ai souvent rien dit, consciente que cette plaie qui saignait réclamait avant tout une oreille silencieuse qui ne juge pas.
Le temps n'était pas mûr pour que je puisse partager avec toi ce que ta souffrance m'évoquait.
Cela ne veut pas dire que tu as tort de ressentir les choses comme tu les ressens. Rien ni personne ne peut faire que notre ressenti soit autre qu'il n'est. Mais il nous incombe de ne pas en rester là. Oui, c'est ce que je ressens, c'est indéniable, mais sans oublier qu'il s'agit de ma réalité intérieure - et en aucun cas de la réalité. C'est la confusion entre les deux qui crée tout le problème.
Nos cris du coeur ne doivent en aucun cas être niés. Nous devons leur donner la parole, que ce soit face à un autre qui nous écoute ou dans le secret de nous-mêmes. Mais nous devons les voir pour ce qu'ils sont : des cris du coeur. Ils nous décrivent certes notre monde intérieur, nos blessures, mais ils ne nous décrivent en rien la réalité objective. Le drame commence quand nous nous mettons à croire ce qu'ils nous racontent, que nous pensons qu'ils voient clair et que nous les justifions, au lieu de les considérer comme des blessures qui se sont réouvertes, qu'il va falloir panser et guérir avec amour. (...)
Véronique
Quatrième de couverture :
Avec ces lettres intimes, c'est à chacun et chacune des quelques milliers d'hommes et de femmes rencontrés depuis plus de trente ans qu'Arnaud Desjardins s'adresse aujourd'hui. En des paroles simples, même si elles traitent parfois de thèmes nouveaux et inhabituels pour l'expérience commune, il partage les fruits d'une recherche personnelle. Celle-ci l'a conduit, au fil des années, à étudier auprès de sages hindous, tibétains, soufis - notamment en Afghanistan -, et plus particulièrement de la célèbre sainte bengalie Mâ Anandamayî, et surtout de celui qui fut son guide, Swâmi Prajnânpad. Éminemment concrètes, ces lettres concernent avant tout une méthode et une pratique pouvant étayer une existence plus consciente, plus libre et plus conforme à la dignité dont chacun porte en soi la nostalgie. Prenant appui sur la réalité psychique des débutants sur la Voie, elles conduisent peu à peu vers la perspective métaphysique et la transcendance et on y trouvera des références précieuses aux Évangiles.
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