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Voyages dans le sud de l'Amérique du nord - Couverture souple

 
9782714311023: Voyages dans le sud de l'Amérique du nord
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Extrait :
Trop emphatique, trop fantaisiste, pas assez scientifique, on ne compte plus les critiques dont les Voyages ont d'abord fait l'objet. Et pourtant, nous aurions aimé qu'il fût du voyage - le nôtre - pour que nous découvrions ensemble les dizaines de Historical Markers, que nous avions scrupuleusement repérés et tracés sur le plan de route - bornes historiques plus poétiques a priori, et, finalement, plus efficaces, sur le terrain, que le GPS acheté à la hâte et dont le mode d'emploi nous est resté mystérieux. A moins que tous ces «William Bartram fut là», stèles contemporaines que le présent jette devant lui pour évaluer, dévaluer ou ignorer l'histoire - ou plutôt l'étoffe dont sont tour à tour habillés et mis à poil ses héros - ne l'eussent fait sourire. Si ces cailloux blancs du temps dans l'espace surgissaient toujours devant nos yeux avec la même puissance émotionnelle d'un «William Bartram est là, pour nous», nous aurions ri avec lui devant ce panneau en bois faussement grossier - pour rendre wilder sans doute une nature ultra protégée, mise sous cloche, dirait Edward Abbey, ce panneau en bois, placé au coeur de ce qui reste de la Grande Prairie Alachua. Dans ce camping dont les emplacements, curieusement vides lors de notre passage, en avril 2012, suivent un ordre parfaitement régulier, nous avions, c'est vrai, peine - et j'ose jouer sur la sonorité du mot - à imaginer qu'ici un jour, en ce dix-huitième siècle finissant - hier, à l'échelle du Temps - qu'ici, sur les Payne Prairie, de l'actuel Comté d'Alachua, ait pu surgir «la terrible silhouette peinte du Séminole nu, sans entrave ni sans peur [qui fait] se disperser les pacifiques nations innocentes de la plaine» (comprendre les bêtes, car les bêtes aussi pour Bartram, étaient des nations).
J'ose imaginer que l'ironie aurait plu à Bartram, puisqu'il était l'ami des Indiens, puisque les Indiens, honneur suprême, lui ont offert un nom. Et parce que j'aurais aimé, à mon tour, être «l'amie de Puc-Puggy», Chasseur-de-fleurs, et donc par affinité élective, c'est-à-dire de proche en proche, l'amie des Indiens, ces quelques réflexions, anecdotes ou fantaisies se borneront à suivre ce que le nom d'une fleur voudra bien évoquer. Mais pas n'importe quelle fleur, une fleur dont il était peut-être - qui peut savoir vraiment ? le plus fier : Franklinia alatamaha ; une des rares aussi qui atteste qu'il en fut le découvreur. Son nom complet révèle bien, pour l'éternité, toute relative des hommes, qu'on lui en a - finalement - attribué l'autorité : Franklinia alatamaha W. Bartram ex Marshall.

De la méthode

C'est par une courte note de bas de page concernant Franklinia alatamaha que William Bartram nous expose, comme s'il nous prenait par la main sur le terrain, une méthode de travail, dont il est, à quatre ans près, le contemporain. Souvent, ce qui est révolutionnaire paraît, quelques secondes après sa découverte, d'une évidence confondante. Tel est le propre du génie qui a le chic pour enfoncer des portes entrouvertes quand nous restons, pauvres de nous, sur le seuil, médusés. Ce génie, c'est Linné, la révolution c'est son Systema Naturae, publié pour la première fois en 1735. Et si la classification binominale de Linné est aussi belle qu'elle est toute simple, il fallait tout simplement y penser. Pour un botaniste, cette classification c'est l'espéranto du vivant. Qu'il herborise dans l'arrière-pays de sa Majesté, ou qu'il pénètre à la machette dans la wilderness du Nouveau Monde, il utilisera la même méthode, découlant du même langage. Le «langage» c'est la nomenclature binominale, la méthode, c'est celle que rappelle Foucault, dans Les Mots et les choses. Elle consiste à décrire de proche en proche toute nouvelle espèce en ne mentionnant que les différences par rapport à l'antépénultième, «si bien qu'au bout du compte tous les traits différents de tous les végétaux ont été mentionnés une fois, mais jamais plus d'une fois. Et en groupant autour des premières descriptions celles qui ont été faites par la suite et qui s'allègent à mesure qu'on progresse, on voit se dessiner à travers le chaos primitif le tableau général des parentés.» Le chaos, avant Linné, n'était pas tant, comme on pouvait se l'imaginer, dans l'organisation du vivant lui-même que dans les multiples manières qu'on avait de l'appréhender ; classer et nommer revenait le plus souvent à ajouter des mots sur des mots et des autorités à des autorités.
Revue de presse :
Bartram est le premier naturaliste américain né sur la terre américaine...
Bartram n'est pas un conquérant. Il raconte une Amérique qu'il veut innocente, protégée des hommes, de leurs industries et de leurs querelles. Il ignore ainsi superbement la guerre d'indépendance pourtant contemporaine de ses explorations. Bartram aime les plantes et les animaux. Il porte un respect immense, et exceptionnel en ce temps, aux populations indiennes rencontrées et qui bientôt disparaîtront. José Corti publie justement cette édition dans sa très belle collection «Biophilia» dédiée à «l'amour du vivant»...
Un Indien séminole le surnomme «puc puggee», celui qui ramasse des fleurs. Et durant ses quatre ans d'aventures, Bartram collectionnera flore et faune. Il dessine, peint, décrit avec un soin maniaque tous les végétaux et animaux qu'il rencontre, découvrant au passage des dizaines de spécimens alors inconnus. L'édition de Corti est accompagnée d'un portfolio de ses gravures de grues et hérons, de lotus d'Amérique ou de tortues molles à épines qui seront; à l'époque; autant de découvertes pour les botanistes ou ornithologues. (François Sergent - Libération du 28 février 2013)

William Bartram (1739-1823), l'un des plus grands naturalistes de l'Amérique du Nord, décrivit des régions de ce continent jusqu'alors inexplorées ; il fit ainsi oeuvre utile - ses descriptions sont d'une merveilleuse précision - mais aussi oeuvre de poésie : il donne à voir et à sentir. (Christine Jordis - Le Monde du 28 mars 2013)

En bateau ou à cheval, seul souvent, accompagné parfois le temps de quelques jours, quelques semaines, William Bartram allait, tout au long des années 1773-1776, arpenter ces lieux parfois vierges de toute exploration coloniale, et consigner dans ses carnets une quantité ­stupéfiante de notes scrupuleuses, observations et croquis, menant le recensement de la flore et la faune, scrutant la topographie des paysages traversés. Dressant ainsi, en quelque sorte, l'inventaire naturaliste de la future nation américaine que la guerre d'indépendance n'allait pas tarder à enfanter...
De cette collecte d'informations, William Bartram allait nourrir Voyages, une somme naturaliste qui, au XIXe siècle, connut son heure de gloire - elle est devenue une référence pour les poètes romantiques anglais, de Wordsworth à Coleridge, pour Chateaubriand, qui y aurait notoirement puisé certains paysages d'Atala, pour Thoreau et ses Forêts du Maine, son Cape Cod, auxquels, lisant Voyages, on pense parfois...
Au-delà de l'effet de réel saisissant produit par ses descriptions méthodiques, de l'enchantement qui naît parfois au détour d'une page, lorsque s'étale par exemple, au pied d'une colline verte, un champ de fraises, ou que serpente, dans une vallée, un ruisseau «comme une nappe de cristal», Voyages offre aussi une prise directe avec la sensibilité et l'intelligence d'un homme du xviiie siècle, un esprit, si éloigné du nôtre, chez lequel les dispositions scientifiques et religieuses se concilient encore sans antagonisme. (Nathalie Crom - Télérama du 15 mai 2013)

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  • ÉditeurCORTI
  • Date d'édition2013
  • ISBN 10 2714311024
  • ISBN 13 9782714311023
  • ReliureBroché
  • Nombre de pages592

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Description du livre Paperback. Etat : NEUF. WILLIAM BARTRAM (1739-1823) fut et reste l'un des premiers et l'un des plus grands naturalistes américains. Sa renommée, toujours immense aux États-Unis, il la doit à ses Voyages (1775-1778) qui demeurent l'un des livres les plus étonnants du 18 ème siècle (il fut traduit en France au moment de la Révolution). Bartram, sans le savoir, est un précurseur, car ses Voyages constituent un témoignage de première main sur des régions encore inexplorées du Nouveau-Monde (les deux Caroline, la Georgie et la Floride du Nord). Son apport sera décisif pour certaines disciplines (géographie, histoire naturelle, anthropologie, ornithologie, botanique). Ses descriptions précises, subtiles de la nature, des paysages, des Indiens, de la flore, des animaux, du vivant en général, anticiperont une nouvelle façon de voir et de parler du monde. S'il est surtout connu en Europe pour avoir inspiré Chateaubriand et les romantiques anglais (Wordsworth et Coleridge, notamment), son oeuvre aura une influence non négligeable sur les écrivains américains de la nature, Emerson, Thoreau, etc. Bartram est aussi un visionnaire, car bien avant que les idées de Darwin aient conquis les esprits, il a l'intuition que l'observation du monde permet de l'appréhender et de donner à chaque chose sa place dans le cycle de la vie, d'où son respect des Indiens, sa condamnation de l'esclavage, son amour de la nature et sa défense des animaux. Pour toutes ces raisons, la collection Biophilia accueille la première édition naturaliste des Voyages dans la traduction d'époque remaniée. Elle comprend en outre un cahier en couleur de ses dessins et des photos prises sur le terrain de quelques paysages typiquement bartramiens d'aujourd'hui. - Nombre de page(s) : 608 - Poids : 754g - Genre : Sciences de la vie et de la terre, Botanique, Ecologie BIOPHILIA. N° de réf. du vendeur N9782714311023

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