Présentation de l'éditeur :
Faux espoirs et vraies magouilles dans le monde impitoyable de la télé-réalité. Acide, survoltée, désopilante, une dénonciation sans concessions des dessous du petit écran, par l'auteur de Devine qui vient mourir ce soir ? et d'Amitiés mortelles.
99 000 candidats
12 finalistes face à un jury impitoyable
A la fin, il n'en restera qu'un
Ça vous rappelle quelque chose ?
Ze Star ou l'émission qui passionne toute l'Angleterre. Chaque semaine, devant un public chauffé à blanc, le jury humilie à qui mieux mieux les apprentis chanteurs qui en redemandent. Un vrai carton d'audience qui fait le bonheur du richissime producteur, Calvin Simms.
À voir... Car sa toute nouvelle épouse, par le jackpot alléchée, menace de divorcer. Calvin lui lance alors un défi : elle choisit le candidat, même le plus improbable ; si Calvin parvient à le faire gagner, elle ne touchera rien ; sinon, à elle la totalité de sa fortune.
Prise au jeu, la future ex-Mme Simms se décide pour le prince de Galles en personne. Mission impossible ? Pas pour le plus pourri des producteurs télé...
Né à Londres en 1959, Ben Elton est scénariste pour le cinéma et la télévision. Il a notamment participé à l'écriture des séries anglaises cultes, Blackadder et Mr Bean. Dramaturge (co-auteur de la comédie musicale du groupe Queen, auteur à succès de la pièce Popcorn), surdoué de la comédie et véritable star en Angleterre, il a reçu le Crime Writers'Association's Golden Dagger Award pour Popcorn (L'Archipel, 1999). Belfond a déjà publié Devine qui vient mourir ce soir ? (2003 ; LGF, 2007), Nuit grave (2006 ; LGF, 2008) et Amitiés mortelles (2007 ; LGF, 2009).
«Restituant avec beaucoup de réalisme l'atmosphère impitoyable des collèges anglais, la plume corrosive de l'auteur fait mouche. Le lecteur passe de l'épouvante à la grossièreté la plus crue, du rire aux larmes de crocodile. Bref ce roman vous tient en haleine.»
Claire Baldewyns, Gala (à propos d'Amitiés mortelles)
Extrait :
À venir
À quelques années d'ici
La nation tout entière avait vu Shaiana pleurer si souvent. L'avait si souvent entendue peiner pour finir la phrase : «C'est juste que je le veux tellement. Je le veux si fort. Depuis ma plus tendre enfance... C'est mon... Mon...»
En vain. Les mots ne venaient pas. Ses lèvres se mettaient à trembler, ses narines se dilataient et un voile de larmes couvrait son regard. Elle grimaçait, battait des paupières et libérait une larme scintillante.
Rien qu'une. Une larme isolée. Mais quelle larme ! L'une des larmes les plus guettées qu'on ait jamais versée. De toute l'histoire de l'humanité, peu de larmes auraient été vues et revues si souvent et par autant de monde. Inlassablement, elle apparaissait sur les cils inférieurs empâtés de mascara avant de rouler sur la couche de fond de teint appliqué par la maquilleuse pour camoufler les minuscules imperfections de son visage crispé. Du grand art.
Des millions de téléspectateurs ingurgitaient cette scène avant chaque coupure pub. Ils l'avaient déjà vue en tout début d'émission et en début de soirée, au moment des bandes-annonces. Les téléspectateurs câblés avaient eu la primeur de cette larme près d'une semaine avant les autres. On l'avait vue en photo dans la presse, et on pouvait même la télécharger sur son portable en cliquant sur l'onglet «avant-première» du site Ze Star.
Pourtant, en dépit du matraquage publicitaire, pour l'instant, cette larme, la larme que Keely, la présentatrice de l'émission, ne cessait d'annoncer comme imminente, n'était encore qu'une larme à venir.
«À venir : Shaiana face à la pression.»
«À venir : Shaiana tient le coup.»
«Le rêve de Shaiana vire-t-il au cauchemar ? Les réponses et bien plus, à venir.»
De sorte que la larme était toujours en suspens. Une larme en devenir. Une larme familière, mais encore en formation. Cette fois, ça y était. Elle n'était plus «à venir», mais en marche, réelle, palpable. Et pour la toute première fois (mais sûrement pas la dernière), des millions de téléspectateurs l'avaient vue disparaître derrière un faux ongle french-manucuré, alors que, le menton posé sur la belle épaule anguleuse de Keely, Shaiana cherchait en vain à exprimer ce qu'elle ressentait.
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