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Cher Voltaire: La correspondance de madame du Deffand avec Voltaire - Couverture souple

 
9782721005694: Cher Voltaire: La correspondance de madame du Deffand avec Voltaire
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Extrait :
Lettres d'une Marquise et d'un Philosophe : tel pourrait être le titre de la correspondance que nous présentons ici. Mais, contrairement aux apparences, il ne s'agit pas d'un roman à l'eau de rose comme il en traînait dans les boudoirs du temps de Louis XV...
Le Philosophe, c'est Voltaire. La Marquise, Marie de Vichy-Chamrond, plus connue sous le nom de Mme du Deffand : elle figure dans les manuels de littérature, parmi les égéries et les épiStolières.
Elle tenait un salon, un de ces salons où s'élaborait la pensée du XVIIIe siècle et où accouraient les étrangers de marque, attirés, comme des moucherons, par les Lumières. On pense à ce tableau, si souvent reproduit, où, dans une salle décorée comme un musée, tous les grands hommes du temps, en présence d'une vieille dame un peu triste, écoutent Fadeur Lekain, qui, l'air inspiré, déclame une tragédie.
Ces salons prestigieux, on aurait tendance à les prendre pour des clubs privés et à négliger le rôle de la maîtresse de maison, qui ne consistait pas seulement à servir du thé ou à éviter les débats trop vifs.
Mme du Deffand a bel et bien régné sur Paris, à une époque où Paris régnait intellectuellement sur l'Europe.

Marie de Vichy, née le 25 septembre 1697 au château de Chamrond, près de Charolles (Saône-et-Loire), était la fille d'un gentilhomme campagnard qui se retrouva veuf avec quatre enfants, deux garçons et deux filles.
Dès l'âge de sept ans, Marie fut envoyée dans un couvent parisien chic, la Madeleine-de-Traisnel, rue de Charonne (dont une partie a été emportée par l'actuel boulevard Voltaire !). L'enseignement était axé sur la religion, les travaux manuels, les arts d'agrément. Décoratif et superficiel, en somme, mais a-t-on besoin de formation intellectuelle pour gérer un ménage ?
Sans fortune, elle ne trouve de mari qu'à l'âge de vingt ans. En 1718, elle épouse un de ses cousins, le marquis du Deffand de La Lande, qui, à défaut de richesses, possède un château près d'Etampes et collectionne les titres : brigadier des armées du roi, lieutenant général de l'Orléanais, etc.
La jeune femme découvre vite que son mari est du genre ennuyeux. Elle se jette à corps perdu dans les plaisirs mondains et brille dans les salons de la Régence, où l'on apprécie ses «mots» et son esprit caustique. Pour combattre l'ennui qui la menace, cette société pratique le divertissement sous toutes ses formes : le jeu, la comédie, l'amour. Prise dans le tourbillon de la «fête» qui commence, Mme du Deffand a peut-être tenu un rôle épisodique au sérail du régent. En tout cas, elle s'affichait avec les «roués», et le marquis, excédé de cette coquetterie, se retira sur ses terres. Au XVIIIe siècle, le divorce n'existait pas, mais la séparation judiciaire en tenait lieu. Mme du Deffand respire quand elle accède à l'indépendance.

En 1730, s'ouvre une nouvelle période de sa vie : elle fréquente la cour de Sceaux, sorte de petit Versailles, où la duchesse du Maine, qui a rêvé de porter la couronne de France, accueille les gens du monde et les écrivains, Fontenelle, Crébillon, Voltaire. C'est là que Mme du Deffand se lie avec Rose Delaunay, baronne de Staal, et surtout avec le président Hénault, courtisan, académicien, libertin. Leurs rapports manquent un peu de chaleur... Peu importe, elle lui restera attachée jusqu'au bout.
Autre grand ami : un magistrat qui n'eSt guère connu que par les lettres de Voltaire et de Mme du Deffand, Formont. Sa perte leur paraîtra irréparable.
Mme du Deffand se partageait entre Sceaux et sa maison de la rue de Beaune, où se rassemblait, d'après Hénault, «la meilleure compagnie et la plus brillante».
En 1747 commence la période de Saint-Joseph : Mme du Deffand occupe dans ce couvent de la rue Saint-Dominique (notre ministère de la Défense) les appartements de la fondatrice, Mme de Montespan. A la mort de la duchesse du Maine, la cour de Sceaux se disperse, et le salon de Mme du Deffand devient une institution. La maîtresse de maison a l'art du dosage : chez elle, les grands seigneurs rencontrent les gens de lettres, la mondanité tempère l'intellectualité. On parle de tout sans disserter de rien. Le pédant, voilà l'ennemi. Pour les étrangers de passage, pour les «touristes» anglais, mais aussi pour les diplomates et les altesses de toute l'Europe, il est indispensable d'aller prendre dans ce salon un brevet de parisianisme.
Revue de presse :
Il y a des siècles qu'à chaque génération nos auteurs annoncent la mort de l'esprit français. Si certains en doutent, ils n'ont qu'à lire la correspondance de madame du Deffand avec Voltaire. Un petit chef-d'oeuvre de perversité intellectuelle à notre façon...
A les lire, il n'y a plus de grâce dans les livres, le goût est perdu, l'esprit sentencieux prospère, l'opéra est indigne, la facilité a disparu, tout est à la glace, même la licence n'a plus de gaieté. Si la nation a déjà été plus malheureuse, elle n'a jamais été aussi plate. Lui n'aime plus que l'Ancien Testament, Virgile et Pascal. Elle regrette Cicéron. Les contemporains les impatientent, Rousseau les sort de leurs gonds mais le fait est là : ils ont du goût, de l'imagination, de l'esprit et de la culture. Ces deux vieillards acariâtres sont un élixir de charme assassin, même si le fleuve de leur méchanceté déroule sans fin ses méandres...
On relit Voltaire et on redécouvre que petit trône ne signifie pas petit roi. Si l'Amérique nous trouve intellectuellement indignes d'être le Q.g. du monde, tant pis. Paris se contentera d'en être le salon. Comme toujours. (Gilles Martin-Chauffier - Paris-Match du 13 décembre 2007 )

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  • ÉditeurDES FEMMES
  • Date d'édition2007
  • ISBN 10 2721005693
  • ISBN 13 9782721005694
  • ReliureBroché
  • Nombre de pages577

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