Quatrième de couverture :
Ce livre, dont la première édition est parue quelques mois avant la mort du roi Hassan II, identifie les principaux changements en cours dans le système politique marocain, en esquisse les limites et en évalue les chances de réussite. La mort d'un roi qui a régné durant trente©huit ans ouvre une séquence historique durant laquelle les repères peuvent être redéfinis. Le système marocain est agité par une double tension, qui neutralise toute velléité de transformation radicale . L'enracinement d'une culture autoritaire, d'abord, qui vaut aussi bien pour la monarchie que pour la classe politique. La centralité de la religion, ensuite, dans le dispositif de légitimation du pouvoir en place et dans la construction d'un contre©projet de société. L'actualité récente conforte l'analyse. Le fonctionnement presque automatique de la succession à la mort de Hassan II montre bien l'hégémonie d'une culture de cour qui a su gagner en efficacité en utilisant le potentiel d'un Etat consolidé, sans pour autant perdre du subtil savoir©faire qui la caractérise et qui donne à la manière dont elle gère les hommes, les situations et les biens, la qualité d'un travail " cousu main ".Le taouil qui est précisément, en arabe marocain, le soin, l'art et la manière mis à accomplir un geste, une action, voire à énoncer un propos, a dominé les quarante jours de deuil observé après la mort de Hassan II. Sous l'harmonie du geste et de la parole, on retrouve le Makhzen : la culture de cour est réinventée en permanence pour absorber les tensions et exprimer, sous une patine d'authenticité, les changements de direction, voire les petites révolutions.
Présentation de l'éditeur :
Le Maroc donne, d'avantage que tout autre pays maghrébin ou même arabe, une impression d'inaltérabilité. Pourtant, le pays n'a pas échappé aux bouleversements économiques, sociaux, et même politiques. Cette sociologie historique du Maroc montre comment la société construit son univers politique et pense son rapport au pouvoir. L'auteur analyse les itinéraires des acteurs politiques, rend compte de l'aptitude du système perdurer et gérer de façon efficiente un certain nombre de traumatismes. Comment faire la différence entre les mesures qui indiquent une mutation dans les moeurs politiques et celles qui consacrent une culture de servitude ? Le référent islamique est certainement essentiel, mais n'épuise pas lui seul toutes les facettes de la culture politique marocaine.
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