Corruptions - Couverture souple

Lascoumes, Pierre

Couverture souple

ISBN 10 : 2724607732 ISBN 13 : 9782724607734

Editeur : Les Presses de Sciences Po, 1999

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Rare Book

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Revue de presse :

Face � la r�cente mobilisation contre la corruption, longtemps consid�r�e comme un " crime blanc " (et n’appelant donc pas de r�probation sociale), deux probl�mes se posent, remarque l’auteur, directeur de recherche au CNRS : finalement, en d�pit des remous m�diatiques, la corruption ne reste-t-elle pas socialement per�ue comme sans v�ritable gravit� ? Par ailleurs, les projets punitifs renvoient-ils � une volont� et � une capacit� r�elles des autorit�s politiques ? Pour y r�pondre, Pierre Lascoumes se propose d’�largir le champ habituellement r�serv� au probl�me de la corruption (souvent limit� � son chapitre politique) en examinant les relations �troites et complexes qu’entretiennent la corruption politique, celle des fonctionnaires et celle pratiqu�e par les entreprises priv�es. Il circonscrit en revanche son objet aux ph�nom�nes observables dans les soci�t�s d�mocratiques industrialis�es - m�me si la fronti�re avec les pays en d�veloppement est �videmment poreuse.
Les acceptions du terme " corruption " sont nombreuses, et sont solidaires des diff�rentes cultures politiques, chacune ayant " produit son mode d’euph�misation, voire de d�ni de ces pratiques ". Insistant sur le flou qui accompagne la notion, ainsi que sur la facilit� d�routante avec laquelle sont re�us les propos des acteurs impliqu�s visant � nier leur responsabilit�, Pierre Lascoumes sugg�re qu’en France, la confiance en la justice et en la rationalit� du pouvoir nous porte � postuler l’irresponsabilit� a priori des dirigeants. Il examine longuement deux dossiers r�cents, afin de comprendre pourquoi l’un d’entre eux a abouti � un traitement social en termes de " corruption " (Agusta-Dassault) alors que l’autre y a �chapp� (Luchaire).
Il est d’ailleurs loisible de distinguer deux arch�types de luttes contre la corruption, que le chercheur d�veloppe et compare. Du c�t� am�ricain, la pression id�ologique du puritanisme a vite fait de la corruption un enjeu de r�flexion et de r�forme publique, m�me si l’absence de regard critique port� sur l’id�ologie sous-tendant cette pr�occupation ne permet pas de voir qu’il s’agit le plus souvent d’une lutte rh�torique. En France, il y a certes eu une rupture r�cente dans la culture de l’impunit� de la corruption publique qui s’expliquait par la faiblesse du syst�me d�mocratique, mais cette �volution ne peut occulter que " les atteintes � la probit� [...] restent encore dans beaucoup de circonstances un ill�galisme tol�r� ou discr�tement g�r� ". L’auteur conclut en montrant que la corruption proc�de des conflits d’int�r�t et des chevauchements entre deux l�gitimit�s, l’une �conomique, l’autre de type d�mocratique ; c’est d’ailleurs sous cet angle (sous une forme " �conomico-morale ") que la r�gulation internationale se manifeste. --Benjamin Delannoy-- -- Futuribles

Pr�sentation de l'�diteur :

Selon les pays et les cultures politiques, le contenu donn� � la notion de corruption s'est �largi et transform�. En France, on a longtemps d�fini de fa�on restrictive les atteintes au bien commun et rechign� � leur sanction. Les pays anglo-saxons en ont fait un enjeu de r�forme publique, sans pour autant r�soudre le probl�me. L'obstacle de fond � l'analyse et au traitement de la corruption tient aux relations indissociables qui existent entre la corruption politique, celle des fonctionnaires et celle pratiqu�e par les entreprises priv�es.

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