Revue de presse :
"Si vous suivez les chemins balisés de la société, tout va bien, mais si vous vous en écartez pour emprunter un chemin de traverse, une déviation, alors là, d'étranges aventures vous attendent et nul ne sait où elles pourront vous mener." En 1991, dans l'introduction qu'il avait faite de l'édition de son album Arzach, Mœbius plantait le décor de l'élan qui l'amenait à la bande dessinée de science-fiction. De Bluberry à sa collaboration avec Jodorowsky pour la série l'Incal, l'itinéraire n'était, effectivement, pas "balisé".
C'est en 1970 que Jean Giraud, dessinateur des albums du célèbre lieutenant, entame sa seconde carrière et choisit pour cela le pseudonyme de Mœbius. Dès sa sortie, l'originalité d'Arzach a provoqué un choc dans le milieu de la bande dessinée. Réédité aujourd'hui sous une nouvelle maquette, l'album présente un univers fantasmagorique, plus proche du terrain de la poésie que de celui de la narration. Evocations oniriques et construction des symboles utilisés par la suite dans sa collaboration avec Jodorowsky, on y voit apparaître, notamment, son oiseau de béton, mi-ptérodactyle, mi-archange de la mort. Comme à l'orée du sommeil, lorsque les pensées glissent peu à peu dans l'irrationnel, l'auteur conduit son lecteur dans les tréfonds de mondes mystérieux et effrayants, disséqués par son trait, à nul autre pareil.
"J'ai lâché la bride de mon inspiration", dit-il. Entre rêve et cauchemar, d'une situation des plus ordinaires (une famille sur la route de ses vacances à l'île de Ré) aux mondes extraterrestres, il n'y a qu'un pas que Mœbius franchit ici avec talent et humour.--Laure de Montalembert-- -- Urbuz.com
Présentation de l'éditeur :
En 1986, pour la première fois, un grand éditeur américain, Marvel, décide de présenter à un large public toute l'oeuvre de Moebius aux Etats-Unis. Ce sera une série de très beaux "graphic novels" enfin dignes du dessinateur français qui a sans doute le plus influencé la bande dessinée mondiale à partir des années 1970. Pour le marché américain, de nouveaux sommaires d'albums ont été composés et les planches en noir et blanc, sauf exception comme ici "La Déviation", ont été colorisées. Mais "Arzach" présentait une originalité par rapport aux autres volumes : Moebius avait dessiné un chapitre inédit de son célèbre chef-d'oeuvre, qu'il avait d'ailleurs relié pour l'occasion à "La Déviation". C'est depuis lors, ce sommaire qui a prévalu dans toutes les éditions et rééditions "d'Arzach" parues chez Les Humanoïdes Associés.
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