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Extrait :
Le récit d'un voyage
Monet et Venise... Pouvait-on imaginer une rencontre plus juste, une alliance plus légitime que celle de ce peintre des jeux de l'eau et de la lumière et de cette ville aux cent mille reflets ?
C'est sur le mode du conte que le voyage de Claude Monet à Venise se devrait d'être raconté : «Il était une fois un peintre et une ville-nénuphar...» (pour reprendre la très heureuse formule de Paul Morand ; mais voilà, l'artiste séjourna bel et bien dans la ville lagunaire et la réalité, ici, l'a emporté sur la fable.
Rien, pourtant, ne le laissait prévoir. Claude Monet, lui-même, n'avait-il pas confié à son vieil ami Octave Mirbeau : «Venise... non... je n'irai pas à Venise...» ?
Cette déclaration, quelque peu hâtive, semble bien traduire à rebours chez le peintre sinon une impatience, du moins le pressentiment d'un rendez-vous à ne pas manquer. Un peu comme si Monet voulait le remettre à plus tard, de crainte de déflorer trop vite les moments heureux d'une telle rencontre.
Bien sûr, Monet n'est pas le premier à se rendre à Venise pour travailler. La liste des artistes qui ont tenu à confronter leur oeuvre à l'espace de cette ville hors du commun est, on le sait, terriblement longue et l'histoire de l'art regorge d'images de toutes sortes, anonymes ou reconnues, plates ou illuminées. Venise a attiré, capté et fasciné des centaines et des centaines de regards ; il fut un temps, alors que le voyage en Italie constituait la pierre de touche de toute formation artistique, où le séjour à Venise passait pour être le «clou» d'une telle aventure.
Lorsque Claude Monet consent à s'y rendre à son tour, il ne fait après tout qu'emboîter le pas de ses aînés et s'inscrire dans la grande tradition.
Renoir, Boudin, Manet, Corot, Turner, enfin, pour ne parler que des plus proches et des plus fameux, ont chacun, en leur temps, fait aussi le pèlerinage. Le mot n'est pas trop fort, tellement la découverte, l'approche et le phénomène de Venise sont historiquement chargés. Être artiste à Venise et tenter d'y placer son oeuvre, ce n'est pas y être en quidam, ni en touriste. Un artiste ne visite pas la ville ; il la partage avec ceux de ses prédécesseurs, grands ou petits, qui l'ont bâtie et qui en ont assuré le mythe. Il en rapporte sa moisson et donne à voir, à entendre ou à lire, sa perception, son intuition.
Présentation de l'éditeur :
Monet et Venise... Pouvait-on imaginer une rencontre plus juste, une alliance plus légitime que celle de ce peintre des jeux de l'eau et de la lumière et de cette ville aux cent mille reflets ?
C'est sur le mode du conte que le voyage de Claude Monet à Venise se devrait d'être raconté : «Il était une fois un peintre et une ville-nénuphar...» (pour reprendre la très heureuse formule de Paul Morand ; mais voilà, l'artiste séjourna bel et bien dans la ville lagunaire et la réalité, ici, l'a emporté sur la fable.
Rien, pourtant, ne le laissait prévoir. Claude Monet, lui-même, n'avait-il pas confié à son vieil ami Octave Mirbeau : «Venise... non... je n'irai pas à Venise...» ?
Cette déclaration, quelque peu hâtive, semble bien traduire à rebours chez le peintre sinon une impatience, du moins le pressentiment d'un rendez-vous à ne pas manquer. Un peu comme si Monet voulait le remettre à plus tard, de crainte de déflorer trop vite les moments heureux d'une telle rencontre.
Bien sûr, Monet n'est pas le premier à se rendre à Venise pour travailler. La liste des artistes qui ont tenu à confronter leur oeuvre à l'espace de cette ville hors du commun est, on le sait, terriblement longue et l'histoire de l'art regorge d'images de toutes sortes, anonymes ou reconnues, plates ou illuminées. Venise a attiré, capté et fasciné des centaines et des centaines de regards ; il fut un temps, alors que le voyage en Italie constituait la pierre de touche de toute formation artistique, où le séjour à Venise passait pour être le «clou» d'une telle aventure.
Lorsque Claude Monet consent à s'y rendre à son tour, il ne fait après tout qu'emboîter le pas de ses aînés et s'inscrire dans la grande tradition.
Renoir, Boudin, Manet, Corot, Turner, enfin, pour ne parler que des plus proches et des plus fameux, ont chacun, en leur temps, fait aussi le pèlerinage. Le mot n'est pas trop fort, tellement la découverte, l'approche et le phénomène de Venise sont historiquement chargés. Être artiste à Venise et tenter d'y placer son oeuvre, ce n'est pas y être en quidam, ni en touriste. Un artiste ne visite pas la ville ; il la partage avec ceux de ses prédécesseurs, grands ou petits, qui l'ont bâtie et qui en ont assuré le mythe. Il en rapporte sa moisson et donne à voir, à entendre ou à lire, sa perception, son intuition.
Le voyage de Monet à Venise en 1908 est unique à plus d'un titre.
En premier lieu, parce qu'il occupe dans le temps une période bien définie - du 30 septembre au 13 décembre 1908 - et que ce séjour, sorte d'intermède au milieu du cycle des Nymphéas, est le seul qu'il y fit.
En deuxième lieu, parce que le peintre en rapporte un ensemble d'une trentaine de toiles, toutes travaillées sur le motif, dans la plus pure tradition impressionniste.
Enfin, parce que cet ensemble ne fut présenté au public que quatre ans plus tard - du 28 mai au 15 juin 1912 - par les frères Bernheim-Jeune en leur galerie de la rue Richepance.
Une histoire unique encore, parce qu'elle nous est contée, jour après jour, grâce à la correspondance d'Alice, l'épouse du peintre, à sa fille Germaine Salerou ; lettres qui nous permettent de saisir l'activité quotidienne de Monet avec son lot d'enthousiasmes et de doutes.
PHILIPPE PIGUET, historien, enseignant et critique d'art, est le bel arrière-petit-fils de Claude Monet.
PIERRE SCHNEIDER, grand connaisseur de Venise aussi bien que de l'art moderne, a préfacé ce livre.
En premier lieu, parce qu'il occupe dans le temps une période bien définie - du 30 septembre au 13 décembre 1908 - et que ce séjour, sorte d'intermède au milieu du cycle des Nymphéas, est le seul qu'il y fit.
En deuxième lieu, parce que le peintre en rapporte un ensemble d'une trentaine de toiles, toutes travaillées sur le motif, dans la plus pure tradition impressionniste.
Enfin, parce que cet ensemble ne fut présenté au public que quatre ans plus tard - du 28 mai au 15 juin 1912 - par les frères Bernheim-Jeune en leur galerie de la rue Richepance.
Une histoire unique encore, parce qu'elle nous est contée, jour après jour, grâce à la correspondance d'Alice, l'épouse du peintre, à sa fille Germaine Salerou ; lettres qui nous permettent de saisir l'activité quotidienne de Monet avec son lot d'enthousiasmes et de doutes.
PHILIPPE PIGUET, historien, enseignant et critique d'art, est le bel arrière-petit-fils de Claude Monet.
PIERRE SCHNEIDER, grand connaisseur de Venise aussi bien que de l'art moderne, a préfacé ce livre.
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- ÉditeurHERSCHER
- Date d'édition2008
- ISBN 10 2733503774
- ISBN 13 9782733503775
- ReliureBroché
- Nombre de pages160
(Aucun exemplaire disponible)
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