Village la terre et ses hommes et église en beauce - Couverture souple

Leturcq Samuel

Couverture souple

ISBN 10 : 2735506312 ISBN 13 : 9782735506316

Editeur : CTHS EDITION, 2007

A propos du livre

Extrait :

Le concept d'openfield : une notion floue et globalisante

1. Le paysage d'openfield : définition académique d'un stéréotype géographique

Dans la littérature géographique et historique, le mot «openfield» apparaît très souvent mis en relation avec une autre expression, le «bocage». L'association étroite de ces deux expressions siamoises désigne une antithèse rigoureuse de deux types paysagers, l'un et l'autre parfaitement reconnaissables visuellement à cause d'un certain nombre de caractéristiques ; en particulier l'un est fondamentalement ouvert (openfield), tandis que l'autre est fondamentalement fermé (paysage d'enclos). Les géographes ont établi, sur ce modèle d'opposition entre paysage ouvert et paysage fermé, des critères de description précis pour définir les traits fondamentaux de ces deux types de paysage antithétiques. Les géographes historiens se sont emparés de ces travaux pour décrire et comprendre les campagnes de l'Ancien Régime. En 1934, Roger Dion établissait une carte de la répartition des grands types de structures agraires dans le royaume de France au XVIIIe siècle en s'appuyant sur les descriptions établies par le physiocrate anglais Arthur Young lors de ses voyages en France entre 1787 et 1790. La frontière (ou zone frontière) séparant les pays de champs ouverts des pays d'enclos traversait alors le Bassin parisien suivant une direction générale du nord-ouest vers le sud-est ; partant de l'estuaire de la Seine, elle contournait la Beauce par l'ouest et le sud pour gagner la Loire orléanaise, puis traversait le Nivernais pour atteindre finalement la Saône au nord du Maçonnais. Dans cette répartition, la Beauce marquait l'avancée la plus méridionale du paysage de champs ouverts. Il faut pourtant s'interroger sur la validité de cette répartition typologique avant de l'utiliser dans le cas de la Beauce. Le concept géographique d'openfield ne risque-t-il pas de biaiser l'interprétation des sources ?
Quelle réalité se dissimule derrière le terme «openfield» ?

Présentation de l'éditeur :

Il est des pays dont la simple évocation stimule l'imagination : la Beauce, aux portes de Paris, est de ceux-là. Longue étendue plate et austère brûlée par le soleil en été, par le gel en hiver, océan céréalier d'où émergent villages et hameaux tels des îles, la Beauce offre un paysage extraordinaire.
Pourtant, derrière cette façade pittoresque se dissimule une histoire discrète : celle de l'exploitation d'une terre. Qui, des nombreux voyageurs pressés traversant aujourd'hui la Beauce sans la voir, a conscience que cette terre à blé était autrefois tra­versée par des dizaines de milliers de moutons, depuis le Moyen Age jusqu'aux grands remembrements de l'après Seconde Guerre mondiale ? Qui perçoit, derrière l'apparence immémoriale de ce paysage, les multiples variations, évolutions, adaptations que le système agraire a pu connaître au cours des siècles ? C'est cette discrète et lente dynamique agraire qui est au coeur de ce livre.
Partant d'une observation minutieuse des structures d'exploitation d'un petit terroir sous l'Ancien Régime (Toury en Eure-et-Loir, possession de l'abbaye de Saint-Denis dès les premiers siècles du Moyen Age), l'auteur démonte les ressorts dune dynamique en remontant pas à pas jusqu'au XIIe siècle. A l'issue de l'analyse, de nombreuses certitudes tombent concernant les pratiques agraires, la dimension spatiale des communautés rurales et la place de l'initiative individuelle dans un système communautaire.

Samuel Leturcq est maître de conférences en histoire médiévale à l'université François Rabelais de Tours.

À propos de cette édition

• Éditeur: CTHS EDITION
• Date d'édition: 2007
• ISBN 10: 2735506312
• ISBN 13: 9782735506316
• Reliure: Broché
• Nombre de pages: 572