Extrait :
Extrait de la préface de Louis Le Pensec, Ancien ministre de la Mer
LA BELLE ÉCHAPPÉE DE GUY COTTEN
J'ai pris comme un honneur d'être sollicité pour écrire la préface du présent livre consacré par Claude Ollivier à Guy Cotten. Ce sentiment est né de l'admiration que je porte au personnage central de l'ouvrage et de la haute estime en laquelle je tiens l'auteur pour sa conscience professionnelle.
En le lisant, je ne pouvais me défaire de l'idée que Guy Cotten est d'abord un homme de paradoxes.
Voilà un jeune, né à la ferme, imprégné des dures réalités de la terre et des valeurs rurales, ignorant des choses de la mer, et dont le nom se lira plus tard sur tous les océans du monde.
Sans quitter Concarneau, il a tôt senti ce que l'on allait appeler la mondialisation. Des mers du monde, par les navigants, pêcheurs et plaisanciers, lui remontaient en son atelier une masse de données qu'il analysait, sur les attentes des marins et les modes opératoires en fabrication pris dans une grande mutation. Il a ainsi su, avant que ne fleurisse le slogan du penser global-agir local, en appliquer la logique.
Paradoxe enfin que ce soit dans un paysage industriel en ruine, dans une branche sinistrée, le textile, qu'il réalise pendant des décennies une insolente percée.
La libéralisation sauvage des marchés mondiaux le livre à une concurrence inexorable. Sa riposte s'appelle travail, innovation, qualité, fidélité absolue à ceux qui lui ont fait confiance. D'autres auraient baissé les bras, auraient vite délocalisé. Il a serré les dents pour ne concéder à la mondialisation que le minimum. Garder la maîtrise de la production au pays était son impératif catégorique.
Je sais gré à Claude Ollivier d'avoir montré combien Guy Cotten et son oeuvre sont le produit d'un terroir, d'un pays comme l'on dit en Bretagne. Si cette terre a produit autant de capitaines d'industrie partis de rien, il y a bien une raison. Ce pays est pétri d'une culture de la solidarité entre gens de terre et gens de mer. Ils ont répondu présents aux appels de Guy sans attendre un quelconque retour sur investissement, à l'image du facteur Pierre Mahé qui apporte ses économies à une entreprise improbable. À l'image de La Plume qui lui offre un vélo de course neuf car il a deviné l'énorme potentiel de son poulain.
Présentation de l'éditeur :
Il aurait pu devenir coureur cycliste professionnel. Ou rester à la ferme. L'enfant de Kermatret, petit hameau de Saint-Yvi en Sud-Finistère, a préféré relever le défi commercial et industriel. Guy Cotten a habillé la mer. Il s'est fait un nom qui a traversé les continents. Sa marque est passée dans le langage courant. Parti de rien, l'homme au ciré jaune s'est battu contre vents et nuages comme tous ces pionniers des années 60 qui ont redonné à la Bretagne ses lettres de fierté. C'est cette aventure exceptionnelle qui est retracée dans ces pages, chez lui à la ferme, sur les quais de Concarneau et à travers le monde...
Claude OLLIVIER
Journaliste, Claude Ollivier a réalisé sa carrière à Ouest-France où il a assumé différentes responsabilités à la rédaction en chef avant de devenir secrétaire général du journal.
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