Extrait :
Généralités sur le pèlerinage de Compostelle
Les pèlerinages au Moyen Âge Saint-Jacques-de-Compostelle, pour l'homme du Moyen Âge et pour ses successeurs, n'a pas été le grand pèlerinage que voulait la nature des choses, comme le voyage d'Orient parce que là étaient les Lieux saints, ou le voyage de Rome parce que là étaient les apôtres fondateurs de l'Église d'Occident.
Compostelle, ce n'était ni le voyage vers le martyre, ni la venue vers le Siège apostolique. Et pourtant, par-delà l'horizon limité de mille pèlerinages entre lesquels s'inscrivait le calendrier de la piété populaire, par-delà même les perspectives des hauts lieux comme Vézelay ou Saint-Michel-au-péril-de-la-mer, Compostelle fait figure de Lieu saint privilégié. Peut-être, sans les à-coups de la piété jubilaire sans cesse ranimée par la volonté pontificale en faveur du pèlerinage romain, celui de Compostelle représente-t-il le plus fort et le plus constant des centres d'attractions religieux de l'Occident médiéval.
C'est de foi qu'il s'agit ici, avant tout. Une foi qui pousse les hommes à la mortification des cheminements difficiles, à la brisure sociale qu'est l'absence, au risque que fait planer sur le pèlerin la multiplication des occasions de maladie. Acte de foi, qui fait aller de sanctuaire en sanctuaire des hommes pour qui le chemin constellé d'étoiles devient, dans le ciel, une immense signalisation.
Ces propos de l'illustre historien Jean Favier résument parfaitement l'une des données fondamentales de la piété au Moyen Âge : le Pèlerinage.
«Marche ! Sois guéri ! Vois !»
Appliquant à la lettre ce que leur dictait l'Évangile, des millions d'hommes et de femmes quittèrent leur foyer pour se faire pèlerins.
Aller prier sur le tombeau du Christ à Jérusalem était naturellement le pèlerinage par excellence. Mais la route des Lieux saints s'avérait un véritable calvaire pour ces humbles croyants, tant les dangers étaient grands sur les chemins «estrangers», quand les Turcs n'interdisaient pas purement et simplement le passage sur leurs territoires.
Le pèlerinage à Rome, sur les tombes des apôtres Pierre et Paul, connut un grand succès, dès le haut Moyen Âge (Ve au VIIIe siècle), à tel point que le terme de «Romieu» ou «Roumieu» servit à désigner ensuite les pèlerins, qu'ils aillent à Rome ou à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Au Ve siècle, nos ancêtres (du moins ceux habitant la future «Touraine») vénéraient à tel point un ancien légionnaire romain, qu'ils en firent «l'apôtre des Gaules» : saint Martin.
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Présentation de l'éditeur :
Cet ouvrage regroupe quatre itinéraires de découvertes :
° "Sur les chemins de Compostelle en terre de France"
° "Sur les chemins de Compostelle en terre d'Espagne"
° "Sur les nouveaux chemins de Compostelle en France"
° "Sur les nouveaux chemins de Compostelle en Espagne"
Patrick Huchet a suivi des études d'histoire avant de se tourner vers la recherche historique et l'écriture. Il est l'auteur de nombreux ouvrages aux Editions Ouest-France dont "Sur les chemins de Compostelle". Passionné par Compostelle, il a su traduire son enthousiasme dans cet ouvrage synthétique.
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