Présentation de l'éditeur :
Casse-pipe suivi du Carnet du cuirassier des touches est un document sur la vie militaire. " Livre capital ", écrivait Roger Nimier, puisqu'il paraît autobiographique. Il s'agit d'un engagé volontaire au 17e régiment de cavalerie lourde, qui arrive dans la nuit et tombe sur une patrouille de l'armée. On n'oublie pas ce peloton, qui court dans l'ombre et se cache pour finir dans une écurie, qui est évidemment celle d'Augias. Les Grecs, toujours les Grecs !
" Le langage saccadé d'un sous-officier furieux qui joue la comédie de la fureur, Céline le reproduit merveilleusement. Jamais il n'a été plus loin dans l'art des jurons, jamais il n'a eu plus de bonheur dans l'excès, car l'excès, en matière de cavalerie et de jurons, c'est la bonne moyenne.
" Ces invocations font la poésie. La caserne du 17e cuirassier est une création comparable à certaines apparitions, au milieu des flots, chez Homère. Elle n'est pas décrite, elle apparaît, elle se dégage lentement de la nuit, elle se révèle à travers la conversation des hommes, humanité pâteuse aux noms bretons, aux grosses moustaches, dont les sabres résonnent contre les pavés : les Bretons sont petits et les sabres sont grands.
" Dans ce vacarme, notre engagé volontaire garde la bonne volonté qui était celle de Bardamu, au temps de ses premiers voyages. "
Le carnet du cuirassier Destouches ne figurait pas dans la première édition de Casse-pipe.
Présentation de l'éditeur :
Après Voyage au bout de la nuit, Futuropolis poursuit les rééditions des oeuvres de Céline illustrées par Tardi avec Casse-Pipe, qui, pour l'occasion, bénéficie d'une nouvelle photogravure et d'une nouvelle couverture.
Publié pour la première fois en 1952, Casse-pipe raconte la première nuit en caserne de Ferdinand, au 17e régiment de cuirassiers à Rambouillet. Il découvre rapidement des soldats ivrognes qui discutent de leur vie militaire, chargée de règles et de discipline. Ferdinand le bleu subit les insultes et les humiliations. Les personnages sont dignes de toutes les infanteries du monde, parce qu'ils ont perdu toute dignité humaine en endossant celle du soldat.
De ce sujet minimum, Céline tire une vision apocalyptique, pleine de jurons, de tonnerre, de chevaux, et de bêtise. Il est ici dans toute la maîtrise de ses moyens. « Livre capital, écrivait Roger Nimier, puisqu'il paraît autobiographique ». Que ce soit par le discours comme par le langage des militaires, Céline peut s'en donner à coeur joie. Le style est là, haché, vivant, rythmé, musical.
De cette transposition du vécu en mots, Jacques Tardi a fait à son tour une transposition visuelle, avec la même fidélité à la sensibilité célinienne dont il avait déjà fait preuve dans son travail d'illustration de Voyage au bout de la nuit. Les dessins en noir et blanc, les nuances de gris de Tardi, collent parfaitement à la noirceur, le désespoir, mais aussi l'humour qui hantent les personnages du roman. En découle une oeuvre à part entière qui n'est pas seulement
une illustration mais surtout une variation en images. Du grand art !
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