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Extrait :
L'UNIVERS QUADRATIQUE
Toutes et tous, nous avons découvert les mathématiques à l'école primaire. Mais notre enfance préférait à ces cinq syllabes intimidantes, émaillées de consonnes, l'abréviation «maths» ou l'usage de mots plus proches du quotidien : le calcul, la géométrie. Saisissions-nous alors le lien profond qui unit ces deux activités d'allures si différentes : calculer une surface ou un volume, et effectuer des multiplications ? Un peu sans doute. Pourtant une vie de réflexion ne suffit pas à épuiser la richesse des liens qui unissent nombres et grandeurs : nous le constaterons au gré de ce livre. Commençons modestement, par les tout premiers pas.
La révolution néolithique
L'état actuel de nos connaissances suggère que les plus anciennes mathématiques, au sens où nous l'entendons aujourd'hui, sont contemporaines des débuts de l'agriculture, et donc de la révolution néolithique. On désigne ainsi la transition qui a fait passer l'humanité du stade des chasseurs-cueilleurs à celui des agriculteurs. Ce changement capital s'est produit indépendamment dans l'Ancien Monde et sur le continent américain, sans être universel pourtant : les Indiens d'Amérique du Nord, les tribus amazoniennes, les aborigènes australiens n'y ont été exposés qu'à l'époque moderne, le plus souvent dans la violence. Quelques groupes humains très isolés, rarissimes et vulnérables, y sont restés étrangers jusqu'à aujourd'hui.
Esquissons quelques aspects de cette transition. L'accès aux protéines végétales, à la viande d'élevage et au lait fourni par le troupeau diminuent la mortalité infantile et augmentent la fertilité maternelle. La sédentarisation évite aux plus faibles des migrations épuisantes. L'agriculture améliore le rendement alimentaire et diminue les aléas. La population augmente donc rapidement, et un déséquilibre démographique écrasant s'instaure avec les peuples restés au stade paléolithique. La révolution néolithique invente la ville, et avec elle les premiers empires centralisés mais aussi, sans doute, les premières guerres pour s'assurer le contrôle des sols fertiles, en attendant de se battre de plus belle pour les sous-sols. Cette nouvelle vision du monde fait de ce changement de pente démographique un reflet de la volonté du Créateur : croissez et multipliez-vous, peuplez la terre et soumettez-la, proclame la Bible. Voici que naissent les religions issues de la pratique de l'élevage, chargées de tabous portant, bien logiquement, sur les viandes domestiques et sur le lait, ou sacralisant la vache à qui nous devons tant. Et les communautés se structurent en castes : producteurs, guerriers, prêtres-rois.
Nous sommes restés les héritiers de cette révolution néolithique : les mouvements de pensée qu'elle a suscités n'ont pas encore été dépassés, l'agriculture et l'élevage restent avec la pêche la source principale de notre nutrition. La révolution suivante consistera peut-être à améliorer encore le rendement et à diminuer les aléas en consommant des aliments artificiels, concoctés en usine par de savants chimistes. Ce pas n'est pas encore franchi, même si quelques prémices en sont perceptibles dans les sociétés contemporaines les plus technologiques. Parmi nos contemporains, nombreux sont ceux que cette perspective scandalise. Seront-ils balayés par plus efficaces qu'eux, comme l'ont été les paléolithiques ? Et les aliments naturels sont-ils appelés à n'être bientôt plus que des produits de luxe ? Pensons-y quand un repas de fête nous offre du gibier accompagné de baies, ultime hommage à nos ancêtres chasseurs-cueilleurs. Et revenons aux mathématiques que leurs enfants ont fait naître.
Présentation de l'éditeur :
Toutes et tous, nous avons découvert les mathématiques à l'école primaire. Mais notre enfance préférait à ces cinq syllabes intimidantes, émaillées de consonnes, l'abréviation «maths» ou l'usage de mots plus proches du quotidien : le calcul, la géométrie. Saisissions-nous alors le lien profond qui unit ces deux activités d'allures si différentes : calculer une surface ou un volume, et effectuer des multiplications ? Un peu sans doute. Pourtant une vie de réflexion ne suffit pas à épuiser la richesse des liens qui unissent nombres et grandeurs : nous le constaterons au gré de ce livre. Commençons modestement, par les tout premiers pas.
La révolution néolithique
L'état actuel de nos connaissances suggère que les plus anciennes mathématiques, au sens où nous l'entendons aujourd'hui, sont contemporaines des débuts de l'agriculture, et donc de la révolution néolithique. On désigne ainsi la transition qui a fait passer l'humanité du stade des chasseurs-cueilleurs à celui des agriculteurs. Ce changement capital s'est produit indépendamment dans l'Ancien Monde et sur le continent américain, sans être universel pourtant : les Indiens d'Amérique du Nord, les tribus amazoniennes, les aborigènes australiens n'y ont été exposés qu'à l'époque moderne, le plus souvent dans la violence. Quelques groupes humains très isolés, rarissimes et vulnérables, y sont restés étrangers jusqu'à aujourd'hui.
Esquissons quelques aspects de cette transition. L'accès aux protéines végétales, à la viande d'élevage et au lait fourni par le troupeau diminuent la mortalité infantile et augmentent la fertilité maternelle. La sédentarisation évite aux plus faibles des migrations épuisantes. L'agriculture améliore le rendement alimentaire et diminue les aléas. La population augmente donc rapidement, et un déséquilibre démographique écrasant s'instaure avec les peuples restés au stade paléolithique. La révolution néolithique invente la ville, et avec elle les premiers empires centralisés mais aussi, sans doute, les premières guerres pour s'assurer le contrôle des sols fertiles, en attendant de se battre de plus belle pour les sous-sols. Cette nouvelle vision du monde fait de ce changement de pente démographique un reflet de la volonté du Créateur : croissez et multipliez-vous, peuplez la terre et soumettez-la, proclame la Bible. Voici que naissent les religions issues de la pratique de l'élevage, chargées de tabous portant, bien logiquement, sur les viandes domestiques et sur le lait, ou sacralisant la vache à qui nous devons tant. Et les communautés se structurent en castes : producteurs, guerriers, prêtres-rois.
Nous sommes restés les héritiers de cette révolution néolithique : les mouvements de pensée qu'elle a suscités n'ont pas encore été dépassés, l'agriculture et l'élevage restent avec la pêche la source principale de notre nutrition. La révolution suivante consistera peut-être à améliorer encore le rendement et à diminuer les aléas en consommant des aliments artificiels, concoctés en usine par de savants chimistes. Ce pas n'est pas encore franchi, même si quelques prémices en sont perceptibles dans les sociétés contemporaines les plus technologiques. Parmi nos contemporains, nombreux sont ceux que cette perspective scandalise. Seront-ils balayés par plus efficaces qu'eux, comme l'ont été les paléolithiques ? Et les aliments naturels sont-ils appelés à n'être bientôt plus que des produits de luxe ? Pensons-y quand un repas de fête nous offre du gibier accompagné de baies, ultime hommage à nos ancêtres chasseurs-cueilleurs. Et revenons aux mathématiques que leurs enfants ont fait naître.
" Toutes et tous, nous avons découvert les mathématiques à l'école primaire. Mais notre enfance préférait à l'emploi de ces syllabes intimidantes l'usage de mots plus proches du quotidien : le calcul, la géométrie. Saissons-nous le lien profond qui unit ces deux activités d'allures si différentes : calculer une surface ou un volume et effectuer des multiplications ? Un peu sans doute. Pourtant, une vie de réflexion ne suffirait pas à épuiser la richesse des liens qui unissent nombres et grandeurs. "
C'est pourtant ce que se propose de révéler ici Gilles Godefroy dans un ouvrage qui, tout en retraçant l'histoire de la découverte des propriétés et des concepts mathématiques des origines aux questions les plus actuelles, s'efforce de faire mieux comprendre ce qu'elles nous révèlent de la réalité et comment les hommes ont véritablement appris à penser et à manier le réel en inventant des outils mathématiques.
Un regard "différent" sur les mathématiques, où chaque grande avancée est expliquée à l'aune de ce qu'elle permet de faire et de penser dans la réalité concrète.
C'est pourtant ce que se propose de révéler ici Gilles Godefroy dans un ouvrage qui, tout en retraçant l'histoire de la découverte des propriétés et des concepts mathématiques des origines aux questions les plus actuelles, s'efforce de faire mieux comprendre ce qu'elles nous révèlent de la réalité et comment les hommes ont véritablement appris à penser et à manier le réel en inventant des outils mathématiques.
Un regard "différent" sur les mathématiques, où chaque grande avancée est expliquée à l'aune de ce qu'elle permet de faire et de penser dans la réalité concrète.
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- ÉditeurOdile Jacob
- Date d'édition2011
- ISBN 10 2738123228
- ISBN 13 9782738123220
- ReliureBroché
- Nombre de pages240
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Les Mathématiques, mode d'emploi
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JACOB
(2011)
ISBN 10 : 2738123228
ISBN 13 : 9782738123220
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Description du livre Etat : Neuf. N° de réf. du vendeur 9782738123220
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Les mathématiques mode d'emploi
Edité par
O. Jacob
(2011)
ISBN 10 : 2738123228
ISBN 13 : 9782738123220
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Paperback
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Description du livre Paperback. Etat : NEUF. " Toutes et tous, nous avons découvert les mathématiques à l'école primaire. Mais notre enfance préférait à l'emploi de ces syllabes intimidantes l'usage de mots plus proches du quotidien : le calcul, la géométrie. Saissons-nous le lien profond qui unit ces deux activités d'allures si différentes : calculer une surface ou un volume et effectuer des multiplications ? Un peu sans doute. Pourtant, une vie de réflexion ne suffirait pas à épuiser la richesse des liens qui unissent nombres et grandeurs. "C'est pourtant ce que se propose de révéler ici Gilles Godefroy dans un ouvrage qui, tout en retraçant l'histoire de la découverte des propriétés et des concepts mathématiques des origines aux questions les plus actuelles, s'efforce de faire mieux comprendre ce qu'elles nous révèlent de la réalité et comment les hommes ont véritablement appris à penser et à manier le réel en inventant des outils mathématiques.Un regard "différent" sur les mathématiques, où chaque grande avancée est expliquée à l'aune de ce qu'elle permet de faire et de penser dans la réalité concrète. - Nombre de page(s) : 1 vol. (238 p.) - Poids : 268g - Langue : fre - Genre : Sciences appliquées Mathématiques. N° de réf. du vendeur N9782738123220
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