À trente ans ou quelques années de plus, il faut choisir : sa vie, sa carrière, ses amis... Zohra le sait mais n'y parvient pas. Pourtant elle essaie, à l'inverse de son amie Violette qui ne tente même pas, ou de ses collègues de l'agence de publicité qui semblent tout réussir naturellement. Comment rester libre lorsque tout vous assigne à la réussite sociale ? Comment éviter d'avoir le cœur et la conscience broyés par ce monde, tout près, qui vous tend ses bras de molosse assassin ? La rencontre avec un maître-nageur épris du grand large et d'une femme qui l'incarne – Lynne Cox, la grande nageuse américaine –, va donner à Zohra le courage de répondre : il faut tout laisser et savoir repartir à zéro.
Un livre dédié à Paul Nizon, sans doute parce que Zohra est de ces êtres qui souffrent de leur errance tout autant que de leur éventuel enracinement. Zohra : un être en rade. Sur le côté. L'un de ceux que l'on rencontre souvent, tout au fond de soi-même. --Isabelle Rossignol
Persuadée qu'elle trouvera un sens à sa vie, Zohra se jette à corps perdu dans le travail. Autour d'elle, discours et comportements légitiment ce choix d'existence. D'où vient, alors, que peu à peu le désarroi la gagne et l'empêche de jouer le jeu ? Un jour, elle découvre une piscine non loin des bureaux de l'agence où elle travaille : y nager, tous les jours, devient un rituel clandestin. Mais, échappatoire ou refuge, ce château d'eau, comme dans les contes, recèle d'autre pièges. A travers le personnage de Zohra, "Le château d'eau" brosse le portrait d'une détresse, celle de ces individus - nos contemporains - qui, disqualifiés par la scène sociale et prétendument inter-changeables, n'ont d'autre choix que la soumission ou la performance.