Elle vit seule avec ses deux petits et pour la première fois les emmène en vacances. Cette escapade doit être une fête, elle le veut, elle le dit, elle essaie de le dire. Ensemble ils vont donc prendre le car. En pleine nuit, sous la pluie, faire le voyage. Mais les enfants sont inquiets : partir en pleine période scolaire, partir en pleine semaine, partir en hiver à la mer les dérange. Et se taire, et se taire, surtout ne pas pleurer, surtout ne pas se faire remarquer, emporter toutes ses affaires pour se rassurer, juste pour se rassurer, pour ne plus avoir peur de la nuit. Car demain tout ira bien, demain ils seront heureux. Au soleil, ils iront voir la mer. Dans une langue âpre, empreinte de poésie, de tendresse et de révolte, Véronique Olmi compose une histoire simple et bouleversante. Car ce roman est aussi un cri, dérangeant, terrifiant comme une lame de fond, un miroir...
En pleine semaine d'école, une mère de famille emmène ses deux enfants, Kevin et Stanley, en bord de mer. C'est un voyage difficile, en bus, à travers la nuit et sous une pluie continue. L'hôtel est plutôt minable, la chambre ridiculement petite, le temps ne permet même pas de distinguer la mer de l'horizon, l'argent manque. Les jours pourraient être meilleurs. Mais de ces jours meilleurs il n'en est pas pour cette femme, qui doucement va s'enfoncer, se cogner à cette ville, à l'image du monde, hostile, froid, sans avenir possible, sans légèreté aucune, pas même dans cette foire foraine où elle conduit ses gosses. Rien qu'un voyage au bout de la nuit, qui s'achève dans l'étouffement.
Un premier roman réussi, lourd et pesant, asphyxiant, dans lequel Véronique Olmi (dramaturge) brosse le sinistre et sordide portrait d'une femme déchirée, acculée, minée par ses angoisses. --Céline Darner