La Pratique du théâtre - Couverture souple

Aubignac, François Hédelin

Couverture souple

ISBN 10 : 2745322591 ISBN 13 : 9782745322593

Editeur : Honoré Champion, 2011

A propos du livre

Extrait :

Extrait de l'introduction

Comment présenter François Hédelin, dit l'abbé d'Aubignac ? Connu sans vraiment l'être, il en est de cet auteur comme d'un personnage familier qui anime notre histoire littéraire et dont on ne connaît que les traits qui permettent la caricature : il est ce «bilieux» pédant qui cherche querelle à tous les érudits, il est ce «fou» qui eut l'audace de s'opposer au génie cornélien, ce dramaturge raté qui devint le théoricien intransigeant et borné de la vraisemblance, bref le représentant de tout ce qui pendant longtemps a constitué l'image négative de l'âge classique : pédantisme, rigidité, soumission aux Anciens et à des règles arbitraires. Peu de lecteurs savent qu'il est aussi cet audacieux qui le premier, avant les penseurs allemands de la fin du XVIIIe siècle, mit en doute l'existence d'Homère...
Cette imagerie simpliste découle de la rareté des éléments biographiques : outre les informations disponibles à partir de son oeuvre imprimée, comme les dédicaces ou les préfaces, l'histoire littéraire s'appuie sur les témoignages de Tallemant des Réaux dans ses Historiettes, sur quelques lettres de Chapelain, sur de minces allusions de contemporains, tels Boileau. Je ne peux donc que rappeler à mon tour la teneur de ces témoignages, en promettant cependant que l'étude précise de La Pratique permettra ultérieurement de nuancer quelque peu la caricature généralement adoptée, en particulier pour ce qui concerne ses rapports à Corneille.
François Hédelin est né à Paris en 1604, du mariage de Claude Hédelin, avocat au Parlement, «conseiller du roi en la chambre de son trésor», et de Catherine Paré, fille du célèbre Ambroise Paré. Nommé Lieutenant Général de la ville de Nemours en 1610, Claude Hédelin s'y installe en famille. C'est là que grandit et s'instruit François, qui signe en 1627 son premier ouvrage, le Traité des Satyres, brutes, monstres et démons, en le qualifiant de «prémices de [ses] études». De même, dans les pièces liminaires d'éloge, un avocat, G. Chesneau, écrit que ce livre est «le premier enfançon de son Auteur». On apprend aussi, grâce à la précision de la signature «par F. Hédelin, avocat en Parlement», qu'il s'est lancé dans la carrière juridique.
Devenu Parisien et ecclésiastique, il obtient en 1631, outre l'abbaye d'Aubignac, la fonction de précepteur auprès du neveu du Cardinal de Richelieu, Armand de Maillé-Brézé. Ce jeune prince, né en 1619, fils du maréchal de Brézé et de la soeur du cardinal, Nicole du Plessis-Richelieu, devient duc de Fronsac en 1634 et meurt en 1646 à Orbitello. Très attaché à son précepteur (on sait par exemple que Hédelin l'accompagne en campagne à Pontoise en 1636), il lui accorde dès sa majorité une rente de 4000 livres. Cette charge permet surtout à Hédelin de s'installer dans le grand monde, d'y plaire, et de conserver la très précieuse protection de Richelieu.
Ses talents de prédicateur commencent à le faire connaître et lui valent en 1641 de prononcer l'oraison funèbre du duc de Nemours, Louis de Savoie. L'ensemble de ses sermons seront d'ailleurs rassemblés et publiés par ses soins en 1671 sous le titre Essais d'éloquence chrétienne, constituant ainsi la dernière publication de son vivant.

Présentation de l'éditeur :

S'il ne fallait lire qu'un seul livre sur le théâtre, ce serait celui-ci !
Ouvrage à la fois d'analyse et de synthèse sur les questions dramatiques les plus débattues du Grand Siècle, La Pratique du Théâtre de l'abbé d'Aubignac transcende les réflexions propres à son époque pour interroger la spécificité de toute création dramatique. Surgissent ainsi les problèmes concrets et pratiques que posent une scène trop étroite, un comédien mal entraîné ou un public dissipé. Apparaissent les contraintes transhistoriques de toute écriture mimétique qui doit compenser, par le recours au nécessaire, ce que le narrateur ne peut nous dire. Se posent enfin les questions inhérentes à la représentation, et au surgissement de la fiction à partir d'un spectacle et à partir d'un texte.
Cette surprenante modernité découle d'une attitude résolument rationaliste : La Pratique renouvelle la tradition des «poétiques», enfermées dans l'exégèse aristotélicienne, pour promouvoir une entreprise concrète où l'abstraction du traité se combine à une somme d'observations faites par un individu singulier.
La présente édition, la première depuis plus des soixante-dix ans, propose pour la première fois l'élucidation et la traduction de toutes les mentions marginales, permettant ainsi une étude précise de ces lieux de mémoire que sont l'Antiquité et la Renaissance italienne au coeur du XVIIe siècle français. Une analyse critique tente enfin, en des Observations, de rendre à ce magnifique texte, trop souvent qualifié de doctrinaire, toute sa finesse et sa profondeur.

La série Littératures publie des oeuvres de toutes littératures et de tous siècles, connues ou peu connues, qui ont marqué l'histoire littéraire, la culture ou l'évolution des idées. Ces oeuvres sont éditées dans la tradition des Éditions Champion : le texte publié est celui faisant autorité au regard des spécialistes qui ont procédé à son complet réexamen en s'appuyant sur les dernières avancées de la recherche. Littératures propose ainsi une édition sûre, des textes parfois inédits et toujours accompagnés du meilleur environnement critique et explicatif (bibliographie, index, dossiers complémentaires, etc.).

À propos de cette édition

• Éditeur: Honoré Champion
• Date d'édition: 2011
• ISBN 10: 2745322591
• ISBN 13: 9782745322593
• Reliure: Broché
• Nombre de pages: 768