Extrait :
Les contraintes draconiennes de la transition énergétique
L'énergie est indispensable à la vie et à un très grand nombre d'activités économiques (agriculture, industrie, transports, etc.) et elle est devenue un concept d'application universelle. Elle représente la capacité d'un système matériel à produire un travail avec une machine et elle est aussi impliquée dans de multiples transformations de la matière d'origine physique (une vaporisation par exemple) ou chimique. Son utilisation suppose son stockage et son transport dans des «vecteurs» (des carburants dérivés du pétrole, de l'électricité).
Jusqu'au début du XXIe siècle, les pays développés de la planète, la France parmi d'autres, bénéficiaient d'une offre d'énergie abondante et relativement bon marché en dépit des chocs pétroliers de 1973 et 1980. Or, si la demande mondiale d'énergie primaire (toutes les ressources avant leur transformation : bois, charbon, pétrole, gaz, hydroélectricité, etc.) continue à croître depuis le début du siècle (à un rythme annuel proche de 2%, la consommation étant stable en France depuis 2005), elle est désormais soumise à trois contraintes majeures :
- les réserves de combustibles fossiles (80% de l'énergie primaire) seront épuisées à un horizon plus ou moins proche (quatre à cinq décennies pour le pétrole);
- la consommation d'énergie fossile carbonée accumule le gaz carbonique dans l'atmosphère et elle est la cause majeure du réchauffement climatique;
- la croissance économique des pays «émergents» (la Chine et l'Inde notamment) stimule la demande mondiale d'énergie. Les scénarios d'évolution de la consommation d'énergie intègrent ces contraintes et ils envisagent tous la nécessité d'une transition énergétique fondée sur une très forte croissance de la part des énergies non-carbonées dans le «mix énergétique» qui devrait être diversifié (des énergies renouvelables, des biocarburants, du nucléaire). C'est l'objectif retenu par la France pour 2050 : diviser par un facteur 4 ses émissions de C02.
Ainsi un scénario de L'AIE (Agence internationale de l'énergie) prévoit-il de faire passer à 38% la part des énergies non carbonées dans l'énergie primaire mondiale en 2035 (20% en 2010) - voir page suivante) et TUE a proposé un scénario où 64% de l'électricité serait produite par des énergies renouvelables (solaire et éolien) en 2050. Un scénario, dit «NégaWatt», suppose quant à lui que 90% de l'énergie primaire de la France soit d'origine renouvelable en 2050.
Présentation de l'éditeur :
On le sait, les contraintes pesant sur l offre et la demande d énergie sont fortes, mais notre
avenir énergétique repose-t-il uniquement entre les mains de l économie et de la
géopolitique ? Non : la science et la technologie peuvent, tôt ou tard, changer la donne.
À plusieurs reprises dans le passé, en effet, des « ruptures » scientifiques et techniques ont
changé radicalement les modes de production et de consommation de l énergie. Quelles
seront alors, à l horizon 2050, les ruptures ouvrant la voie à de nouvelles filières énergétiques
ou à de nouveaux modes de consommation de l énergie ?
Grands thèmes abordés : la problématique des moteurs du futur et des nouveaux carburants ;
l énergie nucléaire ; la filière photovoltaïque ; le stockage et la distribution de l électricité par
des réseaux adaptés ; énergie de demain/société de demain.
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