Présentation de l'éditeur :
De L'Egalité des races humaines est l'oeuvre polémique d'un auteur haïtien qui règle ses comptes avec les doctrinaires de l'inégalité des races dans le monde scientifique de la deuxième moitié du XIXe siècle, lesquels pratiquaient principalement une anthropologie physique. Contre ces pseudo-scientifiques, Anténor Firmin définit une anthropologie critique, sociale et culturelle laquelle entend prouver scientifiquement, par une démarche positiviste, l'égalité de toutes les races humaines et leur perfectibilité. En convoquant tous les champs du savoir dans l'enquête anthropologique, sa démarche annonce la science moderne. L'auteur fait également oeuvre personnelle en réévaluant le rôle essentiel des cultures africaines dans l'histoire de la civilisation, des Egyptiens à la première République noire de Haïti. Bien en avance sur son temps, remettant en question le concept même de race, cette réponse scientifique du monde noir au racisme de l'Occident a été occultée en raison des prises de position radicales de l'auteur et jamais rééditée en France jusqu'à ce jour. Il est temps de réparer cette injustice. Cette oeuvre appartient au grand mouvement des idées anthropologiques, sociologiques, philosophiques, historiques, littéraires et morales de la fin du XIXe siècle et restera actuelle tant que le racisme ne sera pas éradiqué de nos sociétés.
Biographie de l'auteur :
Anténor Firmin (1850-1911), né et éduqué à Haïti, fut avocat et inspecteur des écoles au Cap-Haïtien. Rédacteur du journal Le Message du Nord, il se lança dans une carrière politique en fondant le parti libéral. Ayant échoué aux élections, il arriva à Paris en 1883, en poste diplomatique. Il devint membre de la Société d'Anthropologie de Paris, participa aux débats qui avaient lieu sur la division de l'espèce humaine en races supérieures et races inférieures, ce qui l'incita à écrire cette réfutation cinglante : De L'Egalité des races humaines. Il retourna au Cap en 1888, exerça son métier d'avocat et reprit sa carrière politique. Il fut, à deux reprises, ministre des Finances et des Relations Extérieures sous le gouvernement Hyppolite. Il régla avec succès le délicat incident du Môle de Saint Nicolas avec les Etats-Unis (1890-1893). Il fit deux autres séjours à Paris, en 1891 où il prononça des conférences, et en 1900 où il fit partie d'une délégation officielle. En 1902, il brigua la Présidence de la République. Après l'échec de l'insurrection des Firministes dans une tentative de prendre le pouvoir par la, force, il dut s'exiler à Saint Thomas pour ne plus jamais revenir dans son pays. Ghislaine Géloin, Professeur, Département de Langues modernes, Rhode Island Collège, USA.
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