Présentation de l'éditeur :
Les institutions scolaires françaises seraient en crise, inadaptées au monde actuel, mal gérées, incapables de former les jeunes aux besoins des organisations, responsables de l'échec d'un grand nombre d'entre eux... Il faudrait donc les réformer d'urgence, malgré les supposés conservatismes et le manque de flexibilité des enseignants et autres personnels éducatifs. Une autre analyse est cependant possible, si l'on reconnaît que la crise qui traverse les institutions scolaires traduit en réalité une crise plus générale d'une société en mutation, marquée par l'accroissement des écarts culturels et sociaux, le déclin des valeurs, le culte de la performance, l'absence de perspectives, les incertitudes sur l'avenir... Ce numéro veut contribuer à la réflexion concernant les liens entre le type de société et le type d'éducation que l'on entend promouvoir. En examinant sous ses différents aspects comment l'évolution de la société infléchit les situations et les pratiques éducatives comme celles de la formation des maîtres, on s'interrogera sur des réponses possibles aux problèmes posés, en rapport avec les besoins actuels des jeunes et de la société.
Coordination : Florence GIUST-DESPRAIRIES - Andre LEVY
Ont participé à ce numéro : Jacques ARDOINO - Gilles ARNAUD - Alain AYMARD - Jacqueline BARUS-MICHEL - Guy BERGER - Joel BIRMAN - Christine BLOUET-CHAPIRO - Sebastien CHAPELLON - Francois DUBET - Eugene ENRIQUEZ - Brigitte FRELAT-KHAN - Valerie GANEM - Dominique GELIN - Danielle HANS - Francoise HATCHUEL - Magdalena LE PREVOST - Clarisse LECOMTE - Marc LEVIVIER - Jean MAISONNEUVE - Dominique OTTAVI - Pierre ROCHE - Omar ZANNA -
Extrait :
Extrait de l'introduction de Florence Giust-Desprairies et André Lévy
Ce numéro de la revue, consacré au système scolaire, paraît dans un moment où des réformes sont entreprises pour apporter des solutions à un système d'enseignement qui serait en crise, mal géré, inadapté. Elles devraient donc, à tout prix, être menées à bien, malgré les résistances qu'elles rencontrent chez les acteurs concernés, et notamment un corps enseignant qualifié de conservateur, imprégné d'idéologie et animé par le souci de défendre ses prérogatives et ses intérêts. Mais on peut se demander si cette «crise de l'enseignement» ne constitue pas surtout l'envers d'une crise plus générale d'une société en mutation, marquée par l'accroissement des écarts culturels et sociaux, le déclin des valeurs, le culte de la performance, l'incertitude quant à son avenir.
Dans un contexte où de nombreux ouvrages, articles de presse et revues spécialisées sont consacrés à ces questions, était-il utile d'ajouter une nouvelle publication ?
En répondant positivement, notre intention est d'apporter notre contribution à une approche de la complexité des questions posées dont les modes de traitement qui en sont faits nous apparaissent bien souvent faire symptôme. Au-delà des déclarations affichant la volonté de renforcer l'égalité des chances, respecter la diversité des publics, donner plus d'autonomie aux établissements, rationaliser leur gestion, rétablir l'autorité des maîtres, lutter contre la violence, revaloriser les connaissances... nous avons souhaité éclairer les contradictions plus profondes qui obscurcissent une réflexion sur les finalités de l'éducation dans la société d'aujourd'hui.
Les informations fournies dans la section « A propos du livre » peuvent faire référence à une autre édition de ce titre.