Présentation de l'éditeur :
Un élève frappe un autre élève dans la cour d'un établissement scolaire. Un enseignant humilie ses élèves cours après cours. Un homme bat sa compagne. Une femme rabaisse son compagnon. Un manager harcèle ses collègues. Un automobiliste s'en prend physiquement aux autres pour une place de parking. Dans toutes ces situations, la violence n'est plus seulement un mot malheureux ou un accès de fureur sans lendemain, mais un réflexe, un langage, une manière d'être.
Il s'agit là d'un environnement propice à des violences souterraines, insidieuses, rampantes... entre violence réactive et désespoir social... Se propagent alors des relations «en faux» où la confiance n'est plus possible en famille ou dans l'entreprise, l'État et la religion. De plus en plus, on peut dire que ce siècle est devenu celui de la violence «spectacle» dont les médias se font à chaque fois complices.
Pourtant puisque la pulsion agressive existe au plus profond des gènes de chaque être vivant, du plus rudimentaire comme l'amibe au plus développé comme l'homme, elle doit avoir son utilité dans la survie des espèces et dans la perpétuation de la vie elle-même. Si l'être humain souhaite s'élever au-dessus de la nature, peut-il, pour autant, renier ou renoncer à cette pulsion agressive sans se mettre en danger ? Ne doit-il pas plutôt éduquer cette pulsion afin de lui donner une visée constructive et structurante, tant dans une dimension individuelle que sociale ?
Joyce Aïn est psychanalyste à Toulouse, membre adhérente de la Société psychanalytique de Paris, présidente de l'association Carrefours et médiations.
Avec la participation de : Daniel Ajzenberg, Gérard Bonnet, Colette Combe, Robert Faury, Bernard Golse, Philippe Gutton, Pierre Molinier, Tobie Nathan, Gérard Ostermann, Gérard Pirlot, Nicole Ramage, Alain Roucoules, René Roussillon, Jean-Luc Sudres, Chantal Zaouche Gaudron
Extrait :
Joyce Ain
La violence des mots
En ouverture de ce livre qui rend compte du dernier Carrefour, «Violences chaudes, violences froides», il m'a semblé important de reprendre, un peu, pour la retracer, au moment où elle s'achève, l'histoire de notre association qui fêtait, cette année 2010, les 25 ans des Carrefours toulousains. Ces manifestations ont eu l'originalité de faire de chaque participant, lors de son inscription, un «adhérent» pour l'année en cours... Adhérer, cela signifie aussi partager une manière de penser et accepter d'écouter la pensée de l'autre, même si on en discute le point de vue. Cela implique, donc, d'échanger plus que des mots...
Et ce n'est pas par hasard si, après notre émouvant Carrefour «Réminiscences» de 2009, le titre de celui-ci, «Violences chaudes, violences froides», s'est imposé, suggéré par un collègue éminent, René Roussillon, membre titulaire formateur de la Société psychanalytique de Paris : son intérêt pour ce sujet venant appuyer celui de Bernard Golse ainsi que celui de Gérard Bonnet, tous deux membres de l'Association psychanalytique de France. Cette reconnaissance du sérieux de notre travail depuis toutes ces années constitue une grande fierté.
C'est une aventure exaltante qui a commencé comme dans la joie d'un premier «enfant» : le Carrefour «Naissances», (...)
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