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Pour en finir avec le carcan du DSM - Couverture souple

 
9782749215846: Pour en finir avec le carcan du DSM
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Extrait :
La «souffrance psychique» déborde la définition habituelle des maladies, car elle peut concerner chacun. L'Organisation mondiale de la santé la considère comme une priorité. Mais I'OMS s'est engagée sur ce terrain selon un choix univoque, en considérant comme un acquis scientifique le manuel de I'APA (American Psychiatrie Association). Ce choix unique de l'OMS porte un nom générique, celui du DSM (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders). Sa troisième version stigmatise les conflits d'intérêt en psychiatrie et elle est contemporaine des recommandations de traitements comportementalistes et des thérapies cognitivo-comportementales. Et comme ces méthodes sont aléatoires, elles participent de la promotion d'un complément pharmacologique indispensable.

Quelle est la valeur scientifique du DSM ?

Son ancêtre, le SCND, est une compilation empirique rédigée en 1932 pour l'armée américaine. En 1948, l'OMS s'en est servie pour rédiger l'International Classification of Diseases, qui en est à sa dixième version (ICD10 ou CIM10 pour la France). Les différentes versions du DSM ont été rédigées depuis 1952 par l'American Psychiatrie Association. Alors que le DSM il prenait en compte l'approche dynamique de la psychopathologie, le DSM III, qui parut en 1980, a évacué toutes références à la psychanalyse au nom d'une totale neutralité théorique. Il en résulte une méthodologie descriptive, volontairement ignorante des concepts psychologiques à partir desquels aurait pu s'élaborer une classification objective, clinique et scientifique, des grands champs de la psychopathologie. Il existe de nombreux sous-ensembles du DSM. Leur méthodologie va à contresens des critères d'objectivité de n'importe quelle branche des sciences de la nature, comme de ceux de n'importe laquelle des sciences humaines. Pour qu'une observation prétende à la scientificité, il faut qu'elle isole des invariants latents, des déterminismes qui font axiomes et dégagent des structures réduites. Cette démarche s'appuie sur l'observation de faits en se gardant de tout présupposé. Elle s'appuie sur les acquis de l'expérience qui seule permet de vérifier leur intérêt diagnostique et leur valeur prédictive. C'est le contraire de la méthodologie du DSM, qui n'a aucun précédent dans aucune science, sinon les premières classifications encyclopédiques (Linné, Buffon...) qui classaient les espèces selon des caractères distinctifs avant de se tourner vers des classifications comparées mettant en évidence des traits communs aux différentes espèces. Dans son introduction, il est vrai, le DSM se déclare idéologiquement athéorique. Mais est-ce possible dans la recherche ? Le DSM démontre lui-même que non, car il suffit qu'une liste de «troubles» manifestes soit établie sans tenir compte des structures où ils s'inscrivent, il suffit que ces «troubles» soient détachés des circonstances subjectives de leur éclosion, pour que l'hypothèse d'une cause organique s'impose aussitôt. Cette conception réductionniste d'un «homme machine» n'a trouvé jusqu'à ce jour aucune preuve corroborée par l'expérience, y compris dans les travaux neuroscientifiques les plus reconnus. Au contraire du DSM, les avancées scientifiques les plus récentes dans le domaine de la neuroplasticité ou de l'épigenèse montrent qu'on ne peut plus opposer causalités psychique et organique, puisque la première influe sur la construction de la seconde. La prédictibilité s'en trouve subvertie : on n'utilise jamais deux fois le même cerveau. Mais en supprimant la causalité psychique, le DSM impose en contrecoup la causalité organique. Ce choix est d'autant plus antiscientifique qu'il proscrit d'autres références et que son usage est imposé aux praticiens dans le codage des diagnostics. Or l'impossibilité de réfuter un point de vue a pour conséquence de le faire sortir du domaine de la science (comme l'a montré Karl Popper). Quelle que soit l'idéologie de scientificité des troisième et quatrième versions du DSM, leur méthodologie n'est pas scientifique.
(...)
Présentation de l'éditeur :
Le DSM (Diagnostic and statistical manuel of mental disorders), classification des maladies mentales élaborée par l'Association des psychiatres américains, s'est imposé depuis une trentaine d'années comme la référence mondiale unique. Les auteurs, qui ne réfutent pas l'intérêt des classifications, dénoncent les effets de cette position hégémonique qui appauvrit la pratique clinique et stérilise la recherche. Ils contestent la validité scientifique et clinique des catégories du DSM ainsi que leur inflation, inutilement coûteuse et dangereuse, spécialement pour les enfants étiquetés précocement de façon abusive.

L'adoption du DSM au titre de référentiel universel conduit à des pratiques réductrices peu respectueuses des personnes en souffrance et signe une régression de la pensée, sommée de se plier à des normes diagnostiques et thérapeutiques sous contrôle politique et économique, et sous influence des entreprises pharmaceutiques.

Les auteurs appellent à une mobilisation des cliniciens, psychiatres, psychologues et psychanalystes de tous horizons, pour défendre le retour à une clinique du sujet et à la pluralité des références en santé mentale.

Jean-Claude Aguerre, Guy Dana, Marielle David, Tristan Garcia-Fons, Nicolas Gougoulis, Thierry Jean, François Kammerer, Patrick Landman, Claude Léger, François Leguil, Michel Patris, Gérard Pommier, Jean-François Solal, Dominique Tourrès-Gobert, Alain Vanier.

Avec la participation de Jean Garrabé, Bernard Golse, Roger Misès

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  • ÉditeurERES
  • Date d'édition2011
  • ISBN 10 2749215846
  • ISBN 13 9782749215846
  • ReliureBroché
  • Nombre de pages54
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INITIATIVE POUR UNE CLINIQUE SUJET
Edité par ERES (2011)
ISBN 10 : 2749215846 ISBN 13 : 9782749215846
Neuf Soft Cover Quantité disponible : 20
Vendeur :
booksXpress
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