Stars Wars au risque de la psychanalyse : Dark Vador, adolescent mélancolique ? - Couverture souple

Hugues Paris; Hubert Stoecklin

Couverture souple

ISBN 10 : 2749216184 ISBN 13 : 9782749216188

Editeur : ERES, 2012

A propos du livre

Extrait :

Extrait de l'introduction

Incontestablement, la saga Star Wars, six films s'étalant sur trente ans, peut être considérée comme le prototype du film culte. Dépassant l'objet filmique, son «fandom» est immense et sans cesse renouvelé. Au moins deux générations de jeunes garçons d'origines géographique et sociologique les plus diverses y ont trouvé matière à réflexion, questionnement, jeu identificatoire et projection. Cependant, dans la littérature surabondante qui entoure la création quasi unique de George Lucas, les études savantes sont rares. Désintérêt pour un sujet vulgaire au sens premier du terme, c'est-à-dire commun, médiocrité artistique souvent mise en exergue par les critiques de cinéma, naïveté du traitement des scénarios, souvent qualifiés d'infantiles (comme si l'infantile n'était pas digne justement de recherche), succès attribué au seul marketing, les raisons en semblent multiples, pleines de lieux communs et d'idées fausses.
D'emblée, il nous faut battre en brèche plusieurs idées reçues sur la saga pour ne plus avoir à y revenir. Les fâcheux donc, ont volontiers raillé le caractère enfantin du récit, l'absence totale de psychologie des personnages, alors que se trouve ici même l'ambition de Lucas, construire un conte de fées moderne. «Une génération entière est en train de grandir sans conte de fées, et les enfants ont besoin de contes de fées.» Lucas veut «pénétrer de morale un film à l'action dramatique claire.»
Star Wars doit être entendu comme un pendant au Magicien d'Oz, dont les réminiscences sont nombreuses dans la série (C3PQ semble en être directement issu). Star Wars est donc un film destiné très clairement et dès sa conception, à l'enfance. Vouloir le comparer à 2001, A Space Odyssey, est un contresens critique.
Deuxième truisme, qui glisse pourtant sous les meilleures plumes : le film n'est que le produit aseptisé d'une industrie avide de profits. Typiquement un objet made in Hollywood ne cherchant que le gain avec une créativité marketing. Dans son essence même, il existe peu de films aussi antihollywoodiens que celui-là, écrit Pierre Jenn, professeur à la FEMIS et dont on ne peut douter du goût pour le cinéma. Le succès planétaire, les recettes colossales, le marketing efficace ne doivent pas faire oublier que George Lucas a toujours construit ses films dans une indépendance jalouse, en marge des Studios. Il autofinança tous ses films et tint à garder le contrôle de tous les aspects, écriture, réalisation, production. En cela, il est beaucoup plus proche d'un Rohmer ou d'un Godard que d'un besogneux de studio. Star Wars est un «film d'auteur», non dans le sens que nous lui donnons en Europe, mais à la mesure de l'Amérique. L'élaboration de son scénario n'est pas le fruit mécanique de l'application d'études de marché, c'est l'oeuvre d'un homme et surtout de toute une vie !

Présentation de l'éditeur :

Star wars et ses héros font partie de l'inconscient collectif juvénile depuis deux générations. Les auteurs, psychanalystes et passionnés de cinéma, analysent ce phénomène et questionnent la connaissance intime et singulière qu'en ont leurs patients surtout adolescents. En quoi peut-on parler de mythe moderne pour cette oeuvre ? Qu'est-ce que l'adolescent vient chercher dans cet univers : projection de ses fantasmes agressifs, oedipiens, identification à un héros traversé comme lui par la violence et l'ambivalence de son âge ? En quoi le destin du personnage principal de cette saga, le sombre Dark Vador, parle-t-il de mélancolie ?

Star wars a dépassé son créateur. À l'aide de la psychanalyse, nous pouvons y lire le miroir d'une époque qui change de millénaire, dans sa singularité et dans ses invariants, y entendre les questions et les angoisses inconscientes du sujet en devenir adulte, dévoiler aussi les fantasmes étonnants sous-tendus par l'oeuvre de Georges Lucas : le passage de questions sur le père mythique à la lutte contre une mère omnipotente, du conte au tragique, jusqu'à l'évitement final du féminin, et donc du sexuel.

Dans cet essai vif à l'adresse d'un public cultivé et curieux, Dark Vador, le méchant le plus célèbre du cinéma, passe sur le divan et dévoile sa mélancolie adolescente, cause et raison de sa bascule du «côté obscur de la Force».

Hugues Paris est psychiatre, psychanalyste, médecin responsable de la Maison des adolescents de Strasbourg.

Hubert Stoecklin est psychiatre, psychanalyste, chargé de cours à la faculté de médecine de Toulouse.

À propos de cette édition

• Éditeur: ERES
• Date d'édition: 2012
• ISBN 10: 2749216184
• ISBN 13: 9782749216188
• Reliure: Broché
• Nombre de pages: 176
• Éditeur: Jean-Philippe Raynaud