Extrait :
Extrait de l'avant-propos
Catherine Azoulay, Catherine Chabert, Michèle Emmanuelli, Benoît Verdon, Marie-Laure Sudre
Ce numéro 20 est, et restera sans aucun doute, un numéro historique pour notre revue : historique, car son dossier, consacré aux fondements psychanalytiques des méthodes projectives, permet de revenir aux sources même de leur pérennité et de leur fécondité ; historique, ce numéro l'est aussi car il rend hommage, de façon magistrale, à deux grandes figures de la psychologie projective, récemment disparues en 2012 et en 2013 : Rosine Debray et Nina Rausch de Traubenberg qui furent, chacune dans leur domaine du TAT ou du Rorschach, comme dans la vie, des pionnières, des femmes fortes et courageuses, des modèles pour des générations de psychologues cliniciens qui les ont côtoyées ou leur ont succédé.
Aussi, de façon fort complémentaire dans la continuité des travaux de Roy Schafer pour Nina Rausch ou la collaboration avec Vica Shentoub pour Rosine Debray, elles oeuvrèrent l'une et l'autre avec ténacité et fécondité à poser les bases de l'interprétation psychanalytique du Rorschach et des épreuves thématiques, notamment du TAT. Riches de leurs pratiques cliniques auprès d'enfants, d'adolescents et d'adultes, exigeantes quant à l'adossement théorique sur la psychanalyse des méthodes cliniques, notamment lorsque recours est fait à des outils qui prennent une place centrale dans la rencontre avec une personne potentiellement en souffrance, désireuses d'articuler la pratique professionnelle et la démarche de recherche, et soucieuses de la dialectique entre normal et pathologique, ces deux psychologues cliniciennes d'envergure ont contribué de façon décisive au déploiement de l'École Française d'interprétation des épreuves projectives.
Fondatrices, elles le furent, tout en s'inscrivant elles-mêmes dans la mise à l'épreuve des intuitions de leurs aînés ; passionnées par la pratique clinique, la recherche et l'enseignement, elles furent soucieuses de transmission, publièrent beaucoup et assurèrent bon nombre de formations à l'attention de plusieurs générations de psychologues.
La relecture critique de leurs oeuvres respectives est riche d'enseignement pour qui s'intéresse à l'histoire des idées, à la naissance de la psychologie clinique, à l'articulation complexe et heuristique de la psychanalyse et de la psychologie projective, de la psychopathologie de la vie quotidienne et des états de souffrance graves et invalidants.
C'est dans cette perspective dynamique que s'inscrit ce volume de Psychologie clinique et projective, en accord avec le double mouvement de transmission et d'ouverture porté par l'une et l'autre. Tout en montrant l'actualité et la pertinence de leurs travaux, il vise donc à mettre à l'épreuve des cliniques et des modélisations théoriques d'aujourd'hui la vivacité de pensée dont nous sommes héritiers et à présenter les avancées actuelles dans divers champs de la clinique.
C'est tout naturellement avec des témoignages que débute le dossier : témoignage de Nina Rausch de Traubenberg elle-même, qui a exposé, à l'occasion du colloque organisé en son honneur en janvier 2011 à l'Institut de Psychologie de l'Université Paris Descartes, son passionnant «parcours de vie», de la lointaine Russie jusqu'à Paris et jusqu'au Rorschach ; suivi par le texte de Michèle Martin et Nicole Duplant, qui pleines de vivacité, d'humour et d'une douce nostalgie, font revivre un «temps où les projectivistes rêvaient» avec Nina Rausch, bien évidemment... Rose-Angélique Belot nous offre un double témoignage, particulièrement riche et documenté, sur la vie et l'oeuvre de Rosine Debray, permettant de comprendre l'envergure et la portée des travaux de cette grande clinicienne, psychanalyste et fervente «TATiste».
Présentation de l'éditeur :
Rosine Debray et Nina Rausch de Traubenberg ont oeuvré avec ténacité, assiduité et fécondité à poser les bases de l'interprétation psychanalytique du Rorschach et des épreuves thématiques. Riches de leurs pratiques cliniques variées, exigeantes quant à l'adossement théorique des méthodes cliniques, ces deux psychologues cliniciennes ont contribué de façon décisive au déploiement de l'École française d'interprétation des épreuves projectives. La relecture critique de leurs oeuvres respectives est riche d'enseignement pour qui s'intéresse à l'histoire des idées, à la naissance de la psychologie clinique, à l'articulation complexe et heuristique de la psychanalyse et de la psychologie projective, de la psychopathologie de la vie quotidienne et des états de souffrance graves et invalidants. C'est dans cette perspective dynamique que s'inscrit ce volume de Psychologie clinique et projective. Tout en montrant l'actualité et la pertinence de leurs travaux, ce numéro vise à mettre à l'épreuve des cliniques et des modélisations théoriques d'aujourd'hui, la vivacité de pensée dont nous sommes héritiers, et à présenter les avancées actuelles dans divers champs de la clinique.
Ont participé à ce numéro : Catherine AZOULAY - Marie-Frederique BACQUE - Rose-Angélique BELOT - Monika BOEKHOLT - Loïc BOISSIERE - Catherine CHABERT - Jean-Yves CHAGNON - Stephanie CLAUDEL - Philippe CLAUDON - Claude DE TYCHEY - Nicole DUPLANT - Michèle EMMANUELLI - Marion LINTANFF - Michel MARTIN - Francoise NEAU - Marie-Christine PHEULPIN - Nina RAUSCH DE TRAUBENBERG - Almudena SANAHUJA - Karl-Leo SCHWERING - Jérôme SUDRE - Benoit VERDON - Catherine WEISMANN-ARCACHE -
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