Extrait :
Extrait de l'introduction de Madeleine Hersent et Arturo Palma Torres
Pourquoi un nouveau livre sur l'économie solidaire ? Que peut-il apporter de nouveau ? Vu la quantité d'ouvrages déjà publiés sur le sujet, la question semble légitime. Ce en quoi celui-ci se veut différent tient tant aux personnes qui l'ont écrit qu'au souci pédagogique et à la philosophie générale qui l'animent.
À l'origine, l'idée a été de réaliser un ouvrage fonctionnant comme une carte de visite qui présente les initiatives de l'économie solidaire, les démarches qu'elles conduisent et leurs impacts sur des questions sociétales telles que le travail, l'emploi, la lutte contre l'exclusion, la lutte contre les inégalités, la construction de la démocratie. Nous avons souhaité que l'écriture de cet ouvrage soit accessible au plus grand nombre, réalisée par des acteurs qui pratiquent d'autres manières de faire de l'économie et participent à la construction d'une autre forme de mondialisation.
L'idée force est de montrer les dynamiques à l'oeuvre et la manière de construire ces alternatives au modèle dominant. Nous avons souhaité présenter ces initiatives comme elles sont et non telles qu'on voudrait qu'elles soient. Nous avons fait remonter des paroles du terrain, des acteurs qui travaillent dans des conditions souvent difficiles, car ces initiatives d'ES, si elles sont très commentées, demeurent très mal connues, peu reconnues et insuffisamment soutenues, parfois même combattues. Nous avons aussi insisté sur leurs enjeux, en montrant leurs points forts et leurs points faibles, ainsi que les stratégies à l'oeuvre pour les créer et les développer. Il nous a semblé important de donner à voir ces réalités multiples, du point de vue des propres acteurs engagés dans ces défis.
Depuis de longues années, les initiatives d'ES existent, et se construisent au jour le jour. Nous employons le terme «initiatives» car il nous paraît être le plus adéquat concernant les actions menées. Il fait référence à la capacité collective des acteurs d'entreprendre dans un temps et un espace précis. Ils ne répondent pas à une commande institutionnelle, ni à l'intention philanthropique d'un grand chef d'entreprise, mais décident d'agir en faveur de ce qu'ils pensent être nécessaire et juste.
Nous avons choisi de présenter des initiatives qui se reconnaissent dans la définition de Jean-Louis Laville : «L'économie solidaire peut être abordée comme l'ensemble des activités contribuant à démocratiser l'économie par des engagements citoyens.» Cette économie se veut utile, tant du point de vue économique que social, écologique et politique. Elle représente beaucoup plus qu'une économie de réparation, comme elle est trop fréquemment considérée. Inscrites dans une dimension d'économie plurielle, les initiatives d'ES veulent à la fois résister à la marchandisation de la vie et faire émerger des activités économiques à finalité humaine, favorisant l'avènement d'un autre monde. Leurs apports aux enjeux de la société sont particulièrement importants dans un moment de crise économique, financière et écologique, qui interroge fortement le modèle dominant.
Présentation de l'éditeur :
Cet ouvrage est conçu comme une carte de visite de l'économie solidaire, des démarches qu'elle induit et de leurs impacts sur des questions sociétales. Des acteurs engagés montrent comment ils ont construit et développé des initiatives citoyennes alternatives dans différents domaines de l'économie solidaire, sur divers territoires : finance solidaire, commerce équitable, auto-construction, régies de quartier, lieux artistiques et culturels, santé, initiatives de femmes, consommation responsable.
Ces initiatives sont présentées telles qu'elles sont et non telles qu'on voudrait qu'elles soient, sans éluder les conditions souvent difficiles de leur exercice sur le terrain où elles demeurent peu reconnues et insuffisamment soutenues, parfois même combattues. Les auteurs insistent sur leurs enjeux, en pointant les points forts et les points faibles, mais surtout les stratégies à l'oeuvre pour les développer. En effet, elles portent en elles les prémices de nouveaux modes de vivre, de travailler et de produire de la richesse sans exploiter ni exclure et sans détruire la planète.
Madeleine Hersent est sociologue, fondatrice et présidente de l'Agence pour le développement de l'économie locale (ADEL). Elle a été coprésidente du Mouvement pour l'économie solidaire.
Arturo Palma Torres est socio-économiste, engagé depuis plus de 30 ans dans l'économie solidaire et le commerce équitable, en tant que militant, salarié et/ou consultant. Il est président du Centre de recherche et d'information pour la démocratie et l'autonomie (CRIDA).
Postface de Jean-Louis Laville, professeur au Cnam.
Avec la participation de : Bahia Bachir, Michel Besson, Jean Bonnefille, Véronique Branger, Clothilde Bréaud, Paul Bretécher, Dominique Cariiez, Patricia Coler, François Cottreel, Laurent Courouble, Michel Da Cunha, Gérard Dechy, Bernard Fautrez, Thomas Fazan, Anne-Laure Federici, Michel Fréchou, Denis Lespiaut, Laurent Marbot, Anne Mistral, François Papy, Sylvain Pechoux, Vony Pelon, Vincent Ricolleau, Élodie Ros, Johanna Schneider, Pierrette Rita Soumbou-Addo, Philippe Soutan, Caroline Sporakowski, Isabelle Vallette d'Osia.
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