Marcel Proust. L'arche et la colombe - Couverture rigide

Naturel, Mireille; Mante-Proust, Patricia

Couverture rigide

ISBN 10 : 2749917026 ISBN 13 : 9782749917023

Editeur : Michel Lafon, 2012

A propos du livre

Extrait :

Introduction

Que connaît-on de Proust avant d'avoir lu son oeuvre ? Un portrait, celui de Jacques-Émile Blanche, où le jeune homme fascine par ses yeux en amande, sa fine moustache, son gardénia à la boutonnière ; une phrase qui est celle de l'ouverture : «Longtemps, je me suis couché de bonne heure» ; et sans doute le nom d'un gâteau, la «petite madeleine». De perspicaces critiques ont cru déceler les initiales de Proust dans cette désignation tandis que d'autres retrouvaient les initiales de Reynaldo Hahn dans celles d'Henri de Réveillon. Dans les deux cas, au moyen d'une disposition inversée. L'oeuvre de Proust est un texte à décrypter ; l'écrivain joue avec son lecteur, joue avec lui-même, avec ses propres capacités créatrices. À la recherche du temps perdu, qui décourage certains lecteurs, est en fait une oeuvre ludique et comique, parfois au détriment du personnage dépeint et souvent avec un soupçon de cruauté. C'est par le célèbre Questionnaire - il y en a en fait deux -que l'on peut découvrir la personnalité de Marcel Proust et le rapport qu'il entretient avec ses proches. À treize ans, il remplit le questionnaire figurant dans un album anglais que possédait sa compagne de jeux aux Champs-Élysées, Antoinette Faure. À la question «Votre idée du malheur», il répond : «Être séparé de maman». Lorsqu'il a vingt et un ans, donc après avoir fait son volontariat, Marcel Proust se prête une nouvelle fois au jeu du questionnaire. Cette fois-ci, la question «Quel serait mon plus grand malheur» obtient comme réponse : «Ne pas avoir connu ma mère ni ma grand-mère». Marcel Proust entretient en effet une relation fusionnelle avec ces deux femmes. Il aura un frère, Robert, qui se destinera, comme leur père, à la profession médicale. D'un côté, la médecine ; de l'autre, la culture.
Marcel Proust est un être paradoxal. On l'imagine vivant reclus dans sa chambre de liège, ne la quittant que pour faire quelques apparitions au Ritz. Pourtant, certains ont eu le privilège de le rencontrer dans l'action et dans un état quasi sportif. Tel fut le cas de celui qui allait devenir son éditeur, Gaston Gallimard. Cette «première rencontre» - c'est ainsi que la désigne Gaston Gallimard dans le volume Hommage à Marcel Proust de La Nouvelle Revue française du 1er janvier 1923 - eut lieu à proximité de Cabourg. Marcel Proust apparaît comme un être à la fois fantasque et d'une remarquable gentillesse. Vêtu de façon négligée, il affiche déjà son étrangeté, tout en manifestant une grande délicatesse à l'égard des autres. Il produit immédiatement une forte impression sur Gaston Gallimard, à la fois par ses qualités humaines et sa sociabilité. D'autres récits de ce genre suivront, jusqu'à celui de Patrick Roegiers qui, dans La Nuit du monde, a imaginé une rencontre entre Marcel Proust et James Joyce, au Ritz, au printemps 1922, s'inspirant de celle qui a réellement eu lieu à l'hôtel Majestic. Proust a longtemps hésité avant de publier le premier volume d'À la recherche du temps perdu. Du côté de chez Swann paraît chez Grasset en 1913, à compte d'auteur. En 1896, il a composé une première oeuvre - la seule à avoir été publiée de son vivant avec la Recherche - intitulée Les Plaisirs et les Jours. Dans la préface, Proust raconte qu'enfant il se lamentait sur le sort de Noé, resté enfermé dans l'arche pendant quarante jours. Malade, il dut lui aussi rester enfermé dans l'«arche» et comprit alors que, paradoxalement, c'était de là que l'on avait la meilleure vision du monde. Et telle la colombe de l'arche, sa mère sortait le matin et revenait le soir, pour passer la nuit à ses côtés...

Présentation de l'éditeur :

« Longtemps je me suis couché de bonne heure » : peut-être le plus célèbre incipit de la littérature française, les tout premiers mots d’une œuvre magistrale que son auteur lui-même n’allait pas hésiter à comparer à une cathédrale. À la recherche du temps perdu, l’œuvre d’un homme ; Marcel Proust, l’homme d’une œuvre. Jamais écrivain n’avait poussé l’introspection et le travail de la mémoire à un tel niveau, gagnant à la faveur de cette quête prodigieuse au goût de petite madeleine une aura quasi mystique pour des générations de lecteurs à travers le monde. Œuvre à clés, réputée hermétique – la fameuse phrase proustienne – et pourtant débordante de fantaisies, La Recherche nous invite à percer les mystères de son auteur, ses secrets. On a souvent décrit celui-ci comme un être fébrile, timide à l’excès, reclus dans une chambre tapissée de liège : entre fantasmes et témoignages vécus, qui était réellement Marcel Proust ? Le célèbre questionnaire auquel il répondit et qui porte son nom peut-il nous éclairer ? Riche de nombreux documents issus de la collection familiale, d’archives nationales, des tiroirs de la célèbre maison de tante Léonie à Illiers-Combray, mais aussi de correspondances, de manuscrits rares ou inédits, de souvenirs retrouvés sur les lieux que Proust a fréquentés et aimés, ce livre – qui réunit ces trésors pour la première fois – a vocation à célébrer une vie et une époque devenues, par la magie d’un style inimitable, une éternité. POUR LES 90 ANS DE SA DISPARITION

À propos de cette édition

• Éditeur: Michel Lafon
• Date d'édition: 2012
• ISBN 10: 2749917026
• ISBN 13: 9782749917023
• Reliure: Relié
• Nombre de pages: 191