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Extrait :
Je suis né à Vaucouleurs en l'an 1400. Vallis Colorum, la vallée des couleurs. On dit que ce nom est dû aux arcs-en-ciel qui se dessinent ici sur le vert des champs et des bois et se plient à la jointure de la terre et du ciel. Dieu m'inventa un nom, Uriel, et une mémoire qu'il grava dans l'esprit de mes proches. Mon père était cirier, ma mère drapière. Je n'ai d'eux aucun souvenir. Plutôt des sensations et des images évanescentes. L'odeur de la cire d'abeille, la texture et la fraîcheur des gros draps. Le sourire de ma mère qui me porte sur les fonds baptismaux. Le doigt épais d'un prêtre qui trace sur mon front une croix humide. Je ne suis même pas sûr que ces images aient une réalité. Mes parents ont très tôt disparu. J'étais encore un enfant lorsqu'ils périrent sous les coups des Bourguignons.
Je fus recueilli par les moines prêcheurs du monastère de Goussincourt, à six lieues de Vaucouleurs. Ils devinrent ma famille, m'apportant la connaissance des choses que mon père et ma mère ignoraient. Les moines avaient leurs règles qui jamais ne m'empêchèrent de voler les noix et les pommes séchant sur les planchers du grenier, de me baigner dans les lavoirs de la buanderie, de courir sous le cloître, sous l'oeil rieur des convers. Les sociétés fraternelles sont supérieures aux familles. Ce sont des sociétés d'égaux. Le jour de mes treize ans, alors qu'on me coupait les cheveux autour d'un bol posé sur ma tête, le frère astrologue déroula à mes pieds une large feuille de parchemin. Il y traça un cercle parfait puis les douze signes du zodiaque.
- C'est ta vie me dit-il, en soufflant, pour écarter mes cheveux qui tombaient sur la feuille.
Il commenta longuement les positions et conjonctions des astres, les interpréta, me parlant de la difficulté de ma venue au monde, de la concordance des temps et des combats futurs.
- Que veux-tu dire mon frère ?
- Voilà, c'est fini Uriel, dit le frère convers qui me coiffait, en retirant le bol de ma tête.
Présentation de l'éditeur :
Je fus recueilli par les moines prêcheurs du monastère de Goussincourt, à six lieues de Vaucouleurs. Ils devinrent ma famille, m'apportant la connaissance des choses que mon père et ma mère ignoraient. Les moines avaient leurs règles qui jamais ne m'empêchèrent de voler les noix et les pommes séchant sur les planchers du grenier, de me baigner dans les lavoirs de la buanderie, de courir sous le cloître, sous l'oeil rieur des convers. Les sociétés fraternelles sont supérieures aux familles. Ce sont des sociétés d'égaux. Le jour de mes treize ans, alors qu'on me coupait les cheveux autour d'un bol posé sur ma tête, le frère astrologue déroula à mes pieds une large feuille de parchemin. Il y traça un cercle parfait puis les douze signes du zodiaque.
- C'est ta vie me dit-il, en soufflant, pour écarter mes cheveux qui tombaient sur la feuille.
Il commenta longuement les positions et conjonctions des astres, les interpréta, me parlant de la difficulté de ma venue au monde, de la concordance des temps et des combats futurs.
- Que veux-tu dire mon frère ?
- Voilà, c'est fini Uriel, dit le frère convers qui me coiffait, en retirant le bol de ma tête.
Et si Jeanne d'Arc n'avait été dans l'inconscient collectif que la représentation divine du désir absolu... au point de faire «chuter» un ange ?
C'est ce qu'affirme, en tout cas, Philippe Bataille qui nous raconte, comme personne n'avait osé le faire, l'histoire d'une jeune fille guidée par l'Esprit divin, rebelle à la loi des hommes et de son ange gardien qui, séduit autant par sa force que ses faiblesses décida de l'accompagner jusqu' au bout au risque d'en perdre son immortalité.
Ce roman raconte le face à face entre une guerrière hostile au renoncement et un ange qui n'aspire qu'à devenir humain. Chacun sait que les histoires d'amour entre anges et mortelles sont impossibles. Depuis la Jeanne d'Arc de Joseph Delteil (prix Femina en 1925), peu d'écrivains s'étaient risqués à faire de notre Jeanne nationale l'héroïne d'un roman, tant elle est statufiée dans le marbre de la sainteté et de la perfection.
Tout le talent de Philippe Bataille consiste à revisiter de façon originale le mythe éternel de notre «Pucelle d'Orléans».
Philippe Bataille a fait des études de lettres et de droit à Rouen et à Paris. Il est aujourd'hui avocat à Versailles.
C'est ce qu'affirme, en tout cas, Philippe Bataille qui nous raconte, comme personne n'avait osé le faire, l'histoire d'une jeune fille guidée par l'Esprit divin, rebelle à la loi des hommes et de son ange gardien qui, séduit autant par sa force que ses faiblesses décida de l'accompagner jusqu' au bout au risque d'en perdre son immortalité.
Ce roman raconte le face à face entre une guerrière hostile au renoncement et un ange qui n'aspire qu'à devenir humain. Chacun sait que les histoires d'amour entre anges et mortelles sont impossibles. Depuis la Jeanne d'Arc de Joseph Delteil (prix Femina en 1925), peu d'écrivains s'étaient risqués à faire de notre Jeanne nationale l'héroïne d'un roman, tant elle est statufiée dans le marbre de la sainteté et de la perfection.
Tout le talent de Philippe Bataille consiste à revisiter de façon originale le mythe éternel de notre «Pucelle d'Orléans».
Philippe Bataille a fait des études de lettres et de droit à Rouen et à Paris. Il est aujourd'hui avocat à Versailles.
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- ÉditeurPharos
- Date d'édition2006
- ISBN 10 2756900613
- ISBN 13 9782756900612
- ReliureBroché
- Nombre de pages246
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Image d'archives
JEANNE ET LE SOUFFLE DE L'ANGE
Edité par
PHAROS
(2006)
ISBN 10 : 2756900613
ISBN 13 : 9782756900612
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