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Les cadres de santé et la reconnaissance au travail: Une position difficile entre soins et management
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Extrait :
Introduction de Dominique Bourgeon
Parler de la reconnaissance relève de la gageure dans le sens où nous avons affaire à un phénomène sociétal global dépassant la sphère de l'encadrement hospitalier. Il convient d'en avoir conscience. Cependant, la récurrence de ce vocable au sein de nos écrits professionnels doit-elle être réduite à une simple déclinaison d'une tendance générale ? Devons-nous prendre le risque que la forêt masque les problèmes singuliers d'un bosquet ? Nous ne le pensons pas car la loupe s'avère parfois utile pour révéler des particularités signifiantes. L'objet de cet ouvrage part de ce pari, de cette impression que, malgré le contexte général, un sens singulier se cache au sein du brouhaha général.
Néanmoins, l'approche reste complexe. De quelle reconnaissance parlons-nous ? Et de la reconnaissance de qui ? De l'institution, des patients, des médecins, de nous-mêmes ? Les lignes suivantes vont s'attacher à débroussailler cette jungle de la gratitude en abordant, en premier lieu, les liens entre reconnaissance et sentiment d'appartenance. Car, comme celui d'identité, le concept de reconnaissance offre une ambiguïté dans le sens où, pour être reconnu, il faut, à la fois, appartenir à un collectif et suffisamment s'en distinguer. Quelle est la plus-value des cadres de santé ? En quoi se distinguent-ils des cadres administratifs ? Quelles sont leurs problématiques singulières au regard de l'évolution hospitalière ? Nous le voyons, le problème est vaste et nous n'esquisserons que quelques réponses à travers cet ouvrage. Nous alternerons des apports plus génériques concernant les cadres en entreprise avec des analyses du quotidien hospitalier car nous sommes confrontés à des problématiques s'articulant sous la forme de poupées russes.
Nous ne négligerons pas l'aspect «du malaise des cadres» selon la formule consacrée. L'évoquant devant un collectif de directeurs des soins, un auditeur nous a demandé d'arrêter avec le misérabilisme ambiant. La formule est belle mais doit-elle exorciser la question d'une éventuelle souffrance au travail ? La société nous apprend à transiter de la maltraitance à la bientraitance ; à, parfois, évaluer les risques psychosociaux et les prévenir sans véritablement s'interroger sur leurs causes profondes... Nous ne souhaitons pas esquisser le problème sous le chapeau du misérabilisme car le fondement de la sociologie compréhensive repose sur la valeur qu'elle accorde à la parole des acteurs. Et le travail des cadres de santé est suffisamment complexe pour, à la fois, susciter un «malaise» et exiger une étude approfondie...
En dernier lieu, l'évolution médico-économique des structures sanitaires réclame de poser une ligne jaune entre le patient et les exigences financières. Sans nier la réalité économique, tout en l'accompagnant, le cadre de santé doit en marquer les limites par un souci éthique. Son positionnement, et donc la reconnaissance de son statut, passe par un management par et pour l'éthique. Cette question nous offrira la dernière partie de cet ouvrage qui, nous l'espérons, contribuera à la reconnaissance d'une fonction complexe regroupant des acteurs fondamentaux pour l'hôpital d'aujourd'hui et de demain.
Présentation de l'éditeur :
Parler de la reconnaissance relève de la gageure dans le sens où nous avons affaire à un phénomène sociétal global dépassant la sphère de l'encadrement hospitalier. Il convient d'en avoir conscience. Cependant, la récurrence de ce vocable au sein de nos écrits professionnels doit-elle être réduite à une simple déclinaison d'une tendance générale ? Devons-nous prendre le risque que la forêt masque les problèmes singuliers d'un bosquet ? Nous ne le pensons pas car la loupe s'avère parfois utile pour révéler des particularités signifiantes. L'objet de cet ouvrage part de ce pari, de cette impression que, malgré le contexte général, un sens singulier se cache au sein du brouhaha général.
Néanmoins, l'approche reste complexe. De quelle reconnaissance parlons-nous ? Et de la reconnaissance de qui ? De l'institution, des patients, des médecins, de nous-mêmes ? Les lignes suivantes vont s'attacher à débroussailler cette jungle de la gratitude en abordant, en premier lieu, les liens entre reconnaissance et sentiment d'appartenance. Car, comme celui d'identité, le concept de reconnaissance offre une ambiguïté dans le sens où, pour être reconnu, il faut, à la fois, appartenir à un collectif et suffisamment s'en distinguer. Quelle est la plus-value des cadres de santé ? En quoi se distinguent-ils des cadres administratifs ? Quelles sont leurs problématiques singulières au regard de l'évolution hospitalière ? Nous le voyons, le problème est vaste et nous n'esquisserons que quelques réponses à travers cet ouvrage. Nous alternerons des apports plus génériques concernant les cadres en entreprise avec des analyses du quotidien hospitalier car nous sommes confrontés à des problématiques s'articulant sous la forme de poupées russes.
Nous ne négligerons pas l'aspect «du malaise des cadres» selon la formule consacrée. L'évoquant devant un collectif de directeurs des soins, un auditeur nous a demandé d'arrêter avec le misérabilisme ambiant. La formule est belle mais doit-elle exorciser la question d'une éventuelle souffrance au travail ? La société nous apprend à transiter de la maltraitance à la bientraitance ; à, parfois, évaluer les risques psychosociaux et les prévenir sans véritablement s'interroger sur leurs causes profondes... Nous ne souhaitons pas esquisser le problème sous le chapeau du misérabilisme car le fondement de la sociologie compréhensive repose sur la valeur qu'elle accorde à la parole des acteurs. Et le travail des cadres de santé est suffisamment complexe pour, à la fois, susciter un «malaise» et exiger une étude approfondie...
En dernier lieu, l'évolution médico-économique des structures sanitaires réclame de poser une ligne jaune entre le patient et les exigences financières. Sans nier la réalité économique, tout en l'accompagnant, le cadre de santé doit en marquer les limites par un souci éthique. Son positionnement, et donc la reconnaissance de son statut, passe par un management par et pour l'éthique. Cette question nous offrira la dernière partie de cet ouvrage qui, nous l'espérons, contribuera à la reconnaissance d'une fonction complexe regroupant des acteurs fondamentaux pour l'hôpital d'aujourd'hui et de demain.
La reconnaissance des cadres au travail est un thème récurrent au sein de nombreux écrits professionnels. Sans nier que ce sujet porte une dimension sociétale beaucoup plus vaste que celle du monde hospitalier, les auteurs de cet ouvrage s'interrogent sur cette question répétitive de la «gratitude sociale» et misent sur un pari : cette redondance est signifiante. Elle doit donc nous éclairer sur le quotidien de ces acteurs fondamentaux des institutions sanitaires et médico-sociales que sont les cadres. Mais de quelle reconnaissance parlons-nous ? Est-ce celle des patients ? Des médecins ? De l'institution hospitalière ? Des personnels ? Autant d'acteurs, autant d'attentes !
Cette problématique complexe détient le mérite de porter la réflexion sur le coeur du travail hospitalier. Les cadres de santé sont-ils les victimes d'une division excessive du travail, d'une hiérarchisation exagérée des tâches et des soins ? Ont-ils la possibilité de développer un véritable corps professionnel, source de propositions ? Témoignent-ils d'un sentiment d'appartenance à un métier, à une profession, à une institution ?
En explorant ces différents questionnements, cet ouvrage esquisse des stratégies autour d'une certitude : la reconnaissance ne se donne pas, elle ne peut être que conquise ! Les cadres de santé ne peuvent l'obtenir que par une démarche collective mettant l'accent sur leurs apports spécifiques au sein des institutions. Or, au regard de l'évolution médico-économique de l'hôpital, l'une des stratégies possibles ne réside-t-elle pas en un management «par et pour» l'éthique ? Que peut-on attendre d'un soignant si ce n'est de poser une limite argumentée à la stricte approche financière ? Sans nier l'inévitable inscription de l'institution hospitalière dans une politique d'efficience, la situation actuelle de l'hôpital exige un certain rééquilibre.
Cette problématique complexe détient le mérite de porter la réflexion sur le coeur du travail hospitalier. Les cadres de santé sont-ils les victimes d'une division excessive du travail, d'une hiérarchisation exagérée des tâches et des soins ? Ont-ils la possibilité de développer un véritable corps professionnel, source de propositions ? Témoignent-ils d'un sentiment d'appartenance à un métier, à une profession, à une institution ?
En explorant ces différents questionnements, cet ouvrage esquisse des stratégies autour d'une certitude : la reconnaissance ne se donne pas, elle ne peut être que conquise ! Les cadres de santé ne peuvent l'obtenir que par une démarche collective mettant l'accent sur leurs apports spécifiques au sein des institutions. Or, au regard de l'évolution médico-économique de l'hôpital, l'une des stratégies possibles ne réside-t-elle pas en un management «par et pour» l'éthique ? Que peut-on attendre d'un soignant si ce n'est de poser une limite argumentée à la stricte approche financière ? Sans nier l'inévitable inscription de l'institution hospitalière dans une politique d'efficience, la situation actuelle de l'hôpital exige un certain rééquilibre.
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- ÉditeurLAMARRE EDITION
- Date d'édition2012
- ISBN 10 275730576X
- ISBN 13 9782757305768
- ReliureLivre broché
- Nombre de pages344
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