LE POST- COMMUNISME DANS L HISTOIRE (0000) - Couverture souple

KOTT/MESPOULET

Couverture souple

ISBN 10 : 2800413808 ISBN 13 : 9782800413808

Editeur : UNIV BRUXELLES, 2006

Synopsis

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A propos du livre

Présentation de l'éditeur :

Depuis la disparition des Etats de type soviétique en Europe centrale et orientale, les travaux sur les voies de sortie du communisme se sont multipliés en sciences sociales. Cet ouvrage entend inscrire le postcommunisme dans l'histoire afin de comprendre la nature spécifique et les modalités particulières des changements intervenus dans ces pays depuis les années 1990. Il s'agit de montrer que l'histoire n'est pas un «poids», voire un obstacle au changement, mais au contraire un élément de celui-ci et un moyen d'en penser les spécificités. Réciproquement l'analyse précise des voies de sortie du communisme peut devenir un moyen de comprendre, autrement certains fonctionnements des sociétés et régimes politiques communistes.
L'ensemble des textes réunis dans ce livre ont en commun de s'interroger sur la manière dont le passé peut être constitué en ressource, dans la construction des représentations (mémoire, nostalgie) des acteurs comme dans celle de leurs pratiques politiques et sociales quotidiennes. La contextualisation précise des phénomènes étudiés est alors nécessaire pour identifier ce qui change vraiment.
Par ailleurs, certains discours tendent aujourd'hui à considérer que le processus de passage du plan au marché serait terminé avec l'entrée de certains de ces pays dans l'Union européenne et qu'il conviendrait désormais d'envisager leurs évolutions sous l'angle des réformes. Un tel point de vue ne fait-il pas courir le risque d'invalider systématiquement l'hypothèse que le communisme ait pu produire des effets durables ? Le présent de ces pays ne peut être pensé qu'à la lumière de leur passé communiste : seule une telle posture permet de comprendre le rapport, souvent contradictoire que les populations de ces pays entretiennent avec ce passé mais aussi la diversité des situations nationales.
Pour apporter des réponses à ces questions, l'ouvrage adopte une approche pluridisciplinaire. Les auteurs proviennent de différentes sciences sociales : anthropologie, géographie, histoire, sciences politiques, sociologie. Ils ont croisé des objets sur des terrains déjà intégrés à l'Union européenne : République tchèque, Pologne, Hongrie, Allemagne de l'Est ou plus éloignés Roumanie, Bulgarie, Russie et Ouzbékistan.

Extrait :

Extrait de l'introduction de Sandrine Kott, Martine Mespoulet :

Faire de l'histoire pour penser le changement

Depuis la disparition des Etats de type soviétique en Europe centrale et orientale, des travaux livrant des descriptions précises des voies et des modalités de sortie du communisme se sont multipliés. Ceux-ci tentent de mesurer les formes du changement et de les évaluer en référence, plus ou moins explicite, à un modèle d'Etat politiquement démocratique et économiquement libéral. Les travaux les plus récents et les plus stimulants ont généralement abandonné l'approche dite «transitologique» qui, privilégiant une vision volontariste et orientée des transformations, insiste sur les voies et les formes de «sortie» du communisme sans prendre en compte ce qui a précédé. La plupart de ces écrits soulignent la nécessité du «détour» par l'histoire (ils entendent généralement le passé) pour comprendre les caractéristiques spécifiques du postcommunisme.
Mais qu'attend-on généralement de ce «détour» ? Passons rapidement sur les approches culturalistes qui essentialisent le passé et expliquent le «retard» des anciens pays socialistes par des héritages lointains et insurmontables. La plupart des auteurs ont un rapport plus différencié et plus ouvert à l'histoire, qui leur apparaît comme un véritable instrument de compréhension des phénomènes, en ce qu'elle permet de dévoiler la «fabrication» ou la «construction», dans le passé, de la réalité qu'ils étudient.
Toutefois, la plupart de ces auteurs qui travaillent plus ou moins explicitement dans la tradition du chemin de dépendance (path dependence), présentent d'abord le passé comme un obstacle au changement, lui-même toujours implicitement mesuré en référence au modèle de démocratie libérale dominant dans le monde occidental. Il est vu comme un poids, une contrainte institutionnelle (verrouillage) ou personnelle (habitude), en ce qu'il impose aux acteurs un «héritage» indépassable, autre version de la «mainmorte» de Marx ou des «prisons de la longue durée» de Braudel. Plus rares sont les auteurs qui voient le passé comme une ressource à la disposition de ces mêmes acteurs individuels et collectifs et, par là même, un facteur - et non un obstacle - au changement.

À propos de cette édition

• Éditeur: UNIV BRUXELLES
• Date d'édition: 2006
• ISBN 10: 2800413808
• ISBN 13: 9782800413808
• Reliure: Broché
• Nombre de pages: 216