Biographie de l'auteur :
Né le 12 février 1945 à Montignies-sur-Sambre, dans la région de Charleroi (Belgique), Dupa fut un élève modèle jusqu'en 1963. C'est à cette époque qu'il découvre la BD et qu'à l'incitation de Maurice Tillieux («Gil Jourdan»), il s'inscrit à l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. A sa sortie, il rencontre Greg, alors rédac'chef du Journal «Tintin», et devient son assistant. Il participe en tant que décoriste, à la réalisation de séries telles que «Fifi», «Fleurette», «Luc Junior», «Zig et Puce» et «Achille Talon». En 1968, parce qu'il manquait une page de gags pour boucler un numéro de l'hebdomadaire, Greg lui demande de créer un personnage. Dupa dessine alors une grosse boule de poils blancs avec des pattes et donne à cet «animal», un air débonnaire. Comment l'appeler ? D'un nom d'os, puisque c'est un chien ! Oui mais, lequel ? Tibia ? Radius ? Ce sera Cubitus, os de l'avant-bras... C'est ainsi que, pur produit de l'imagination délirante de Dupa, le gros toutou Cubitus a fait son entrée dans le Journal «Tintin», le 16 avril 1968. D'abord sans maître, il sera adopté un an plus tard, par un certain Sémaphore, vieux loup-de-mer à la retraite... En 1971, Dupa reprend les personnages créés par Raymond Macherot, "Chlorophylle et Minimum", et les anime pendant cinq ans sur des scénarios de Greg, puis de Bob de Groot. En 1980, Dupa imagine les aventures rocambolesques de "Niky", chauffeur de poids-lourd, et en fait un routier sympa, amoureux fou de son bahut (3 albums au Lombard). En 1988, l'énorme popularité de "Cubitus" amène un studio japonais de dessins animés à adapter cette série et à en produire 104 épisodes. Ces téléfilms d'animation sont aujourd'hui encore régulièrement diffusés par diverses chaînes de télévision d'Europe, des Etats-Unis, du Japon et du Moyen-Orient. En 1993, le Festival BD d'Illzach (France) décerne à Dupa, le prix «110 d'Or» et honore ainsi l'ensemble de son oeuvre. En 1994, la Poste belge émet un timbre "Cubitus" dans le cadre de son émission annuelle «Philatélie de la Jeunesse». Cette même année, la Ville de Bruxelles associe "Cubitus" et "Manneken Pis" et en fait les héros d'une grande fresque murale qui orne le pignon du 109, rue de Flandre. "Cubitus" est aussi l'un des personnages de BD les plus sollicités par la publicité et l'un de ceux dont la popularité se décline le plus au travers d'une vaste gamme de produits dérivés. Outre "Cubitus" qui occupait l'essentiel de son temps, Dupa se consacrait à ses vieilles voitures ou motos. Il avait horreur des voyages, de l'avion, des vacances, du temps libre. Il aurait aimé vivre très vieux, très beau, très intelligent, avec du talent, de l'argent à distribuer, sentir toujours la violette, n'avoir jamais mal aux dents ni ailleurs d'ailleurs et raconter des histoires jusqu'à ce que mort s'ensuive... Dupa est décédé inopinément à Ottignies, le 8 novembre 2000.
Extrait :
Luc Dupanloup, dit Dupa, n'a que 16 ans lorsqu'il vient taper à la porte du studio Greg, un carton à dessins et les meilleures intentions du monde sous le coude. Durement rembarré, il ne désespère pas et revient la semaine suivante avec de nouveaux dessins. Impressionné par cette attitude, le rédacteur en chef de Tintin l'engage comme assistant. De décor en encrage, il apprend toutes les ficelles du métier, et puis, un soir de 1968, survient le coup de chance qui change une vie : il manque une page pour un magazine à boucler en urgence. Dupa est prié d'imaginer un personnage : il pense à un gros chien blanc débonnaire. Un nom ? Et pourquoi pas «Cubitus» ? Ca sonne toujours mieux que «Tibia» ! La suite se passe comme dans un rêve : son personnage devient populaire au point d'être adapté en dessin animé par un studio japonais, en 1988. Malgré ce succès, Dupa ne décolle quasiment pas de sa planche à dessin. Bûcheur infatigable, il trouve le temps de reprendre Chlorophylle, après Macherot, ou de créer Niky, un routier amoureux de son camion - comme Dupa pouvait l'être de ses vieilles voitures ou moto, son violon d'Ingres. Jusqu'au bout, il aura enchanté l'existence de ses lecteurs, de son humour anglais teinté de Tex Avery, avant sa disparition inopinée, en décembre 2000.
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