Biographie de l'auteur :
Warren Ellis a débuté comme nombre de scénaristes anglais en écrivant quelques épisodes de « Judge Dredd » pour le magazine de BD britannique « 2000AD ». Bien vite, il attire l'attention des Américains et commence à oeuvrer pour « Marvel et DC Comics ». Emblématique de la « génération A. Moore », il se fait rapidement remarquer par la crudité de ses dialogues, par l'omniprésence de l'alcool et du sexe dans un univers habituellement très policé, et par une certaine distance générale avec le mythe du super-héros. Déjà acclamé pour son « Transmetropolitan », récit d'anticipation mettant en scène un journaliste gonzo en droite ligne d'Hunter Thompson, il revient sur le devant de la scène au début des années 2000 grâce à son « Authority » qui provoque un choc comparable à ce que fut « Watchmen » en son temps. Depuis, Ellis entretient une relation à distance avec les super-héros, y revenant de temps à autre, tout en prenant celui de développer des projets plus ambitieux, tel son « webcomic » « Freakangels ».
Paul Duffield se destinait plutôt au dessin animé qu'à la bande dessinée, mais c'était compter sans une inscription heureuse sur le forum de Warren Ellis. Le jeune homme y était venu pour discuter « comics » et récolter deux ou trois conseils sur ses dessins, il repartira avec une proposition de travail, le maître des lieux ayant perçu en lui l'homme idéal pour illustrer son nouveau projet de « webcomic », « Freakangels ». Il se révèle effectivement l'homme de la situation : son trait léger, combiné à son découpage décompressé et à ses couleurs « cel-shadées », donne corps à ce roman graphique unique en son genre. La seule crainte de Warren Ellis le concernant : « Qu'on me le pique avant deux ans ! »
Extrait :
À chaque nouvel épisode de son web-comic, Warren Ellis démontre qu'il n'a rien à envier à un Robert Kirkman («The Walking Dead»), en termes de profondeur de caractérisation. Ici, point de zombies, mais une situation tout aussi postapocalyptique qui met les FreakAngels face à eux-mêmes. Les éléments se déchaînent en même temps que l'intrigue, mais le scénariste prend le temps d'un flash-back qui apporte toutes les réponses aux questions laissées en suspens depuis le début de la série. Certains eussent traîné en longueur, mais Ellis sait qu'il a bien assez de matière humaine pour ne pas se perdre dans les effets de manche. On reste confondu par la justesse de ce retour sur la nuit qui vit une bande d'adolescents apeurés se prendre pour Dieu - non par mégalomanie, mais par peur du reste de l'Humanité... Sur un tel scénario, Paul Duffield ne peut que donner le meilleur de lui-même, et ne s'en prive pas ! Ses couleurs confèrent un aspect dessin animé à l'ensemble - un dessin animé mature et ambitieux, entre «Akira» et rock n'roll.
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