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Présentation de l'éditeur :
Le paradigme du tiers en éducation et formation est un champ de recherche neuf. Certes, Jacques Lacan en psychanalyse et Michel Serres en philosophie ont montré la centralité du tiers dans la construction du psychisme et le développement de la pensée, mais leurs intuitions n'ont pas été poursuivies par la recherche en sciences de l'éducation. Le présent ouvrage vient combler cette lacune en présentant à la fois des fondements théoriques permettant de penser le tiers et des analyses de situations concrètes.
Pour étudier la fonction du Tiers aussi bien dans la construction psychique que dans la construction intellectuelle, l'ouvrage mobilise Bachelard pour l'épistémologie et Piaget pour la psychologie constructiviste ; Freud et Lacan, Winnicott et Kaës pour la psychanalyse ; Korczak, Freinet, Oury et Lapassade pour la pédagogie. Pour éclairer les figures du Tiers, l'ouvrage étudie des champs aussi diversifiés qu'une association de quartier en ZEP accueillant des enfants d'immigrés ; des écoles pratiquant la pédagogie institutionnelle ; l'accompagnement de doctorants à l'université ; la formation d'ingénieurs dans les grandes écoles ; mais aussi l'accompagnement d'adultes fragilisés et même les contes merveilleux éclairés par une lecture innovante.
Un éventail aussi large montre bien la centralité et la spécificité du paradigme du tiers éducatif. Au «triangle pédagogique» bien connu avec ses trois côtés - l'apprenant, le savoir et l'enseignant -, il apporte une dimension verticale qui surplombe et régule les trois autres. Ainsi, le livre s'adresse aux éducateurs et aux enseignants, aux universitaires et aux professeurs des grandes écoles, aux formateurs d'adultes et aux littéraires.
Constantin Xypas
Titulaire d'une licence ès lettres classiques de l'Université d'Athènes, docteur en sciences de l'éducation et habilité à diriger des recherches, il a enseigné à l'Université de Constantine (Algérie) avant d'être nommé maître de conférences à l'Université Catholique de l'Ouest (Angers). Il est actuellement professeur de première classe et dirige les études doctorales en sciences de l'éducation depuis 2004. Ses recherches et son enseignement concernent la socialisation en général (interculturel, citoyenneté, famille) et la construction d'une pensée autonome en particulier. Il est également professeur associé à l'Université de Sherbrooke et à l'Université du Québec à Trois-Rivières (Canada).
Michel Fabre
Il est agrégé de philosophie, docteur en sciences de l'éducation, habilité à diriger des recherches. Après avoir enseigné au lycée, il exerce pendant plus de quinze ans les fonctions de formateur d'enseignants à l'École Normale d'instituteurs de Saint-Lô (Manche) puis à l'Institut Universitaire de Formation des maîtres de Caen. Nommé maître de conférences à l'Université de Caen, Michel Fabre est actuellement professeur à l'Université de Nantes depuis 1996. Il dirige le Centre de Recherche en éducation de Nantes (CREN) depuis 2002. Ses recherches et son enseignement concernent la philosophie de l'éducation et de la formation et l'épistémologie de la problématisation. Il est également rédacteur en chef de la revue «Recherches en éducation» (Cren-nantes.net), membre de plusieurs comités de lecture et vice-président de la Sofphied (Société francophone de philosophie de l'éducation).
Renaud Hétier
Maître de conférences en philosophie de l'éducation à l'Université Catholique de l'Ouest. Directeur du Laboratoire de Recherche en éducation et formation d'Angers (LAREF).
Extrait :
Pour étudier la fonction du Tiers aussi bien dans la construction psychique que dans la construction intellectuelle, l'ouvrage mobilise Bachelard pour l'épistémologie et Piaget pour la psychologie constructiviste ; Freud et Lacan, Winnicott et Kaës pour la psychanalyse ; Korczak, Freinet, Oury et Lapassade pour la pédagogie. Pour éclairer les figures du Tiers, l'ouvrage étudie des champs aussi diversifiés qu'une association de quartier en ZEP accueillant des enfants d'immigrés ; des écoles pratiquant la pédagogie institutionnelle ; l'accompagnement de doctorants à l'université ; la formation d'ingénieurs dans les grandes écoles ; mais aussi l'accompagnement d'adultes fragilisés et même les contes merveilleux éclairés par une lecture innovante.
Un éventail aussi large montre bien la centralité et la spécificité du paradigme du tiers éducatif. Au «triangle pédagogique» bien connu avec ses trois côtés - l'apprenant, le savoir et l'enseignant -, il apporte une dimension verticale qui surplombe et régule les trois autres. Ainsi, le livre s'adresse aux éducateurs et aux enseignants, aux universitaires et aux professeurs des grandes écoles, aux formateurs d'adultes et aux littéraires.
Constantin Xypas
Titulaire d'une licence ès lettres classiques de l'Université d'Athènes, docteur en sciences de l'éducation et habilité à diriger des recherches, il a enseigné à l'Université de Constantine (Algérie) avant d'être nommé maître de conférences à l'Université Catholique de l'Ouest (Angers). Il est actuellement professeur de première classe et dirige les études doctorales en sciences de l'éducation depuis 2004. Ses recherches et son enseignement concernent la socialisation en général (interculturel, citoyenneté, famille) et la construction d'une pensée autonome en particulier. Il est également professeur associé à l'Université de Sherbrooke et à l'Université du Québec à Trois-Rivières (Canada).
Michel Fabre
Il est agrégé de philosophie, docteur en sciences de l'éducation, habilité à diriger des recherches. Après avoir enseigné au lycée, il exerce pendant plus de quinze ans les fonctions de formateur d'enseignants à l'École Normale d'instituteurs de Saint-Lô (Manche) puis à l'Institut Universitaire de Formation des maîtres de Caen. Nommé maître de conférences à l'Université de Caen, Michel Fabre est actuellement professeur à l'Université de Nantes depuis 1996. Il dirige le Centre de Recherche en éducation de Nantes (CREN) depuis 2002. Ses recherches et son enseignement concernent la philosophie de l'éducation et de la formation et l'épistémologie de la problématisation. Il est également rédacteur en chef de la revue «Recherches en éducation» (Cren-nantes.net), membre de plusieurs comités de lecture et vice-président de la Sofphied (Société francophone de philosophie de l'éducation).
Renaud Hétier
Maître de conférences en philosophie de l'éducation à l'Université Catholique de l'Ouest. Directeur du Laboratoire de Recherche en éducation et formation d'Angers (LAREF).
Le maître intérieur selon le rationalisme bachelardien
Michel Fabre
Dans l'orchestration du tiers, la pensée de Gaston Bachelard semble commettre une fausse note. Le Rationalisme appliqué (1949) semble en effet exclure toute figure tierce au profit des dualités ou quadruplicités. Il déploie une pensée du double quand l'esprit se surveille. Et dans l'équipe au travail ou à l'école, mon collègue et moi, ou encore le maître et moi, nous dédoublant et nous surveillant mutuellement, sommes quatre. Quelles significations donner à ce goût des dyades ? Il y a certes chez Bachelard (qui préfaça Je et Tu de Martin Buber), toute une philosophie du dialogue. Mais le dialogue qui suppose engagement et s'expose au refus, n'est-ce pas toute une aventure qui ouvre le moi à l'altérité et à l'extériorité ? Peut-on soupçonner une pensée de la rupture épistémologique, de la réforme continuée de soi, de la surveillance intellectuelle de soi, de rester englué dans la relation duelle, d'ignorer les vertus de la séparation, de la distanciation, incarnées par la figure du tiers ? Bachelard, tout en s'inspirant de la psychanalyse freudienne pour élaborer sa psychanalyse de la connaissance, méconnaîtrait-il les fonctions du père : arrachement à la mère et garant de la Loi ?
La question est bien de savoir si une pensée de l'immanence, qui fait du «je pense» la pierre de touche de la vérité, peut intégrer cet élément d'extériorité et de transcendance que constitue le tiers. Dans la tradition cartésienne, il ne semble pas y avoir de place pour un tiers entre moi et moi-même. Mais quel statut donner alors à un discours de la Méthode ? L'évacuation du tiers semble encore plus improbable s'agissant de Bachelard, c'est-à-dire d'une pensée qui se réclame à la fois du cogito et de la psychanalyse, qui pense le cogito, non plus comme évidence, mais comme dialogue et qui fait de la psychanalyse une instance de formation. En brouillant ainsi les cartes philosophiques et en déplaçant les problèmes traditionnels, n'est-il pas inévitable que Bachelard vienne aussi compliquer la notion de tiers ?
Dès lors, toute la question est bien de savoir si les dyades bachelardiennes, qui semblent exclure toute tercéité, n'en assument pas finalement les fonctions. Comme on le verra, c'est le statut épistémologique de la formation et de l'école qui est enjeu dans cette interrogation.
Michel Fabre
Dans l'orchestration du tiers, la pensée de Gaston Bachelard semble commettre une fausse note. Le Rationalisme appliqué (1949) semble en effet exclure toute figure tierce au profit des dualités ou quadruplicités. Il déploie une pensée du double quand l'esprit se surveille. Et dans l'équipe au travail ou à l'école, mon collègue et moi, ou encore le maître et moi, nous dédoublant et nous surveillant mutuellement, sommes quatre. Quelles significations donner à ce goût des dyades ? Il y a certes chez Bachelard (qui préfaça Je et Tu de Martin Buber), toute une philosophie du dialogue. Mais le dialogue qui suppose engagement et s'expose au refus, n'est-ce pas toute une aventure qui ouvre le moi à l'altérité et à l'extériorité ? Peut-on soupçonner une pensée de la rupture épistémologique, de la réforme continuée de soi, de la surveillance intellectuelle de soi, de rester englué dans la relation duelle, d'ignorer les vertus de la séparation, de la distanciation, incarnées par la figure du tiers ? Bachelard, tout en s'inspirant de la psychanalyse freudienne pour élaborer sa psychanalyse de la connaissance, méconnaîtrait-il les fonctions du père : arrachement à la mère et garant de la Loi ?
La question est bien de savoir si une pensée de l'immanence, qui fait du «je pense» la pierre de touche de la vérité, peut intégrer cet élément d'extériorité et de transcendance que constitue le tiers. Dans la tradition cartésienne, il ne semble pas y avoir de place pour un tiers entre moi et moi-même. Mais quel statut donner alors à un discours de la Méthode ? L'évacuation du tiers semble encore plus improbable s'agissant de Bachelard, c'est-à-dire d'une pensée qui se réclame à la fois du cogito et de la psychanalyse, qui pense le cogito, non plus comme évidence, mais comme dialogue et qui fait de la psychanalyse une instance de formation. En brouillant ainsi les cartes philosophiques et en déplaçant les problèmes traditionnels, n'est-il pas inévitable que Bachelard vienne aussi compliquer la notion de tiers ?
Dès lors, toute la question est bien de savoir si les dyades bachelardiennes, qui semblent exclure toute tercéité, n'en assument pas finalement les fonctions. Comme on le verra, c'est le statut épistémologique de la formation et de l'école qui est enjeu dans cette interrogation.
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- ÉditeurDE BOECK SUP
- Date d'édition2011
- ISBN 10 2804163466
- ISBN 13 9782804163464
- ReliureBroché
- Numéro d'édition1
- Nombre de pages191
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Une Nouvelle Relation Educative Ou l'Opportunite du Tiers Figures et Fonctions du Tiers en Education
Edité par
De Boeck
(2011)
ISBN 10 : 2804163466
ISBN 13 : 9782804163464
Ancien ou d'occasion
Softcover
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Description du livre Softcover. Etat : Très bon. Ancien livre de bibliothèque. Légères traces d'usure sur la couverture. Edition 2011. Ammareal reverse jusqu'à 15% du prix net de cet article à des organisations caritatives. ENGLISH DESCRIPTION Book Condition: Used, Very good. Former library book. Slight signs of wear on the cover. Edition 2011. Ammareal gives back up to 15% of this item's net price to charity organizations. N° de réf. du vendeur E-405-767
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