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Extrait :
Extrait de l'introduction
Dans les sociétés occidentales, où le matérialisme et la pensée scientifique semblent dominer nos modes de raisonnement, transparaît de temps en temps et généralement en toute discrétion une réalité bien différente ; celle des croyances magiques. Il est banal de rappeler que la superstition vient régulièrement alimenter notre quotidien, ne serait-ce qu'à travers la page consacrée dans certains journaux et magazines à l'horoscope. La description de ces phénomènes, leur réalité, que l'on dit persistante, amène les scientifiques à se poser une question simple : pourquoi la superstition existe-t-elle ? Ou pour le dire différemment, quelle est son utilité ? Car si elle n'était pas utile, elle n'existerait plus.
En posant la question sous cet angle, on peut rapidement sortir des fantasmes et de l'imaginaire associé au terme pour aborder les processus psychologiques qui en sont à l'origine. En effet, bien peu d'hommes ou de femmes peuvent se prévaloir de n'avoir jamais été, au moins une fois, un peu superstitieux dans leur vie. Car la superstition n'est pas la modalité ancestrale du fonctionnement de la pensée des hommes ; c'est une manière pour l'être humain d'appréhender la réalité, son quotidien, sa vie... son expression varie selon la personnalité, les individus et les groupes. Les contextes dans lesquels se situent par exemple, des situations où l'enjeu est incertain, comme les compétitions sportives, sont l'occasion d'observer des rituels superstitieux. Ainsi, le journal Le Monde rapporte le 16 juillet 2008 que, lors du tour de France, Nicolas Portai portait deux amulettes : un tiki, statuette des îles Marquises, et un collier avec une croix. Jimmy Casper avait, quant à lui, accroché sur sa valise le porte-clés donné par son fils. Le journal rappelle également que Richard Virenque déclarait s'habiller toujours dans le même ordre avant la course...
Les effets de la superstition peuvent être aussi très concrets dans le quotidien des hommes. Ainsi, la tour Jin Mao érigée à Shanghaï, et qui est la tour la plus haute de Chine, compte 88 étages et a été inaugurée le 8 août 1998. Le chiffre 8, se prononçant presque comme les mots richesse ou prospérité, est considéré comme un porte-bonheur dans ce pays.
Plus récemment, les 4 et 5 juin 2011, le quotidien régional Ouest-France rapportait l'organisation d'une procession à Meslay-du-Maine en Mayenne pour faire venir la pluie et le 11 juillet 2011, le journal signalait que plus de deux cents véhicules avaient été bénis à Pontmain dans ce même département...
Si les pratiques superstitieuses sont différentes selon les aires géographiques, les cultures et les époques, elles n'ont jamais totalement disparu. On ne compte plus les sondages qui montrent un intérêt ou une recrudescence pour ce type de croyances. Actuellement, les peurs collectives constituent un terreau de captation pour les pratiques superstitieuses qui répondent pour partie au besoin d'adaptation des individus et des groupes à des contextes anxiogènes. Le problème majeur vient du fait que ces croyances ne peuvent se satisfaire de propositions scientifiques. Comme elles ne sont pas basées sur des faits objectifs, ces mêmes faits ne peuvent donc les défaire.
Les pratiques superstitieuses posent parfois problème à la société, notamment quand elles se combinent à des vents de panique et elles sont particulièrement difficiles à combattre. Le 09 mai 2003, le quotidien Nice Matin titrait La folle rumeur du haricot vert : «Le Cambodge a connu une folle soirée mercredi sous l'effet d'une rumeur qui s'est répandue comme une traînée de poudre dans tout le royaume. En début de soirée, les téléphones mobiles ont sonné dans quasiment toutes les familles équipées : pour survivre au virus du SRAS, les Cambodgiens devaient absolument manger des haricots verts bouillis mélangés à du sucre de palme, impérativement avant minuit. La population s'est ruée pour acheter les miraculeux haricots dont le prix a instantanément été multiplié par dix, passant de 22 centimes d'euros à 2,2 euros le kilo et les réseaux de mobiles ont été rapidement saturés». Cet exemple révèle que la rationalité semble souvent bien impuissante à contenir les croyances superstitieuses. Notre vie quotidienne est donc ponctuée d'immersions temporaires dans l'irrationnel ; curieux paradoxe pour une société noyée dans la technologie, des ordinateurs aux téléphones portables... L'avancée des sciences qui promettait un recul des croyances occultes semble même permettre leur essor, la voyance ou la télépathie se pratiquent désormais sur Internet ou par téléphone et la télévision est utilisée pour entrer en contact avec des défunts - on parle alors de transcommunication...
Présentation de l'éditeur :
Dans les sociétés occidentales, où le matérialisme et la pensée scientifique semblent dominer nos modes de raisonnement, transparaît de temps en temps et généralement en toute discrétion une réalité bien différente ; celle des croyances magiques. Il est banal de rappeler que la superstition vient régulièrement alimenter notre quotidien, ne serait-ce qu'à travers la page consacrée dans certains journaux et magazines à l'horoscope. La description de ces phénomènes, leur réalité, que l'on dit persistante, amène les scientifiques à se poser une question simple : pourquoi la superstition existe-t-elle ? Ou pour le dire différemment, quelle est son utilité ? Car si elle n'était pas utile, elle n'existerait plus.
En posant la question sous cet angle, on peut rapidement sortir des fantasmes et de l'imaginaire associé au terme pour aborder les processus psychologiques qui en sont à l'origine. En effet, bien peu d'hommes ou de femmes peuvent se prévaloir de n'avoir jamais été, au moins une fois, un peu superstitieux dans leur vie. Car la superstition n'est pas la modalité ancestrale du fonctionnement de la pensée des hommes ; c'est une manière pour l'être humain d'appréhender la réalité, son quotidien, sa vie... son expression varie selon la personnalité, les individus et les groupes. Les contextes dans lesquels se situent par exemple, des situations où l'enjeu est incertain, comme les compétitions sportives, sont l'occasion d'observer des rituels superstitieux. Ainsi, le journal Le Monde rapporte le 16 juillet 2008 que, lors du tour de France, Nicolas Portai portait deux amulettes : un tiki, statuette des îles Marquises, et un collier avec une croix. Jimmy Casper avait, quant à lui, accroché sur sa valise le porte-clés donné par son fils. Le journal rappelle également que Richard Virenque déclarait s'habiller toujours dans le même ordre avant la course...
Les effets de la superstition peuvent être aussi très concrets dans le quotidien des hommes. Ainsi, la tour Jin Mao érigée à Shanghaï, et qui est la tour la plus haute de Chine, compte 88 étages et a été inaugurée le 8 août 1998. Le chiffre 8, se prononçant presque comme les mots richesse ou prospérité, est considéré comme un porte-bonheur dans ce pays.
Plus récemment, les 4 et 5 juin 2011, le quotidien régional Ouest-France rapportait l'organisation d'une procession à Meslay-du-Maine en Mayenne pour faire venir la pluie et le 11 juillet 2011, le journal signalait que plus de deux cents véhicules avaient été bénis à Pontmain dans ce même département...
Si les pratiques superstitieuses sont différentes selon les aires géographiques, les cultures et les époques, elles n'ont jamais totalement disparu. On ne compte plus les sondages qui montrent un intérêt ou une recrudescence pour ce type de croyances. Actuellement, les peurs collectives constituent un terreau de captation pour les pratiques superstitieuses qui répondent pour partie au besoin d'adaptation des individus et des groupes à des contextes anxiogènes. Le problème majeur vient du fait que ces croyances ne peuvent se satisfaire de propositions scientifiques. Comme elles ne sont pas basées sur des faits objectifs, ces mêmes faits ne peuvent donc les défaire.
Les pratiques superstitieuses posent parfois problème à la société, notamment quand elles se combinent à des vents de panique et elles sont particulièrement difficiles à combattre. Le 09 mai 2003, le quotidien Nice Matin titrait La folle rumeur du haricot vert : «Le Cambodge a connu une folle soirée mercredi sous l'effet d'une rumeur qui s'est répandue comme une traînée de poudre dans tout le royaume. En début de soirée, les téléphones mobiles ont sonné dans quasiment toutes les familles équipées : pour survivre au virus du SRAS, les Cambodgiens devaient absolument manger des haricots verts bouillis mélangés à du sucre de palme, impérativement avant minuit. La population s'est ruée pour acheter les miraculeux haricots dont le prix a instantanément été multiplié par dix, passant de 22 centimes d'euros à 2,2 euros le kilo et les réseaux de mobiles ont été rapidement saturés». Cet exemple révèle que la rationalité semble souvent bien impuissante à contenir les croyances superstitieuses. Notre vie quotidienne est donc ponctuée d'immersions temporaires dans l'irrationnel ; curieux paradoxe pour une société noyée dans la technologie, des ordinateurs aux téléphones portables... L'avancée des sciences qui promettait un recul des croyances occultes semble même permettre leur essor, la voyance ou la télépathie se pratiquent désormais sur Internet ou par téléphone et la télévision est utilisée pour entrer en contact avec des défunts - on parle alors de transcommunication...
Si la superstition participe à l Histoire des hommes, les croyances et les processus sociocognitifs qui en sont à l origine participent, eux, à l histoire de la psychologie. Curieusement, et peut-être par manque de noblesse de l objet, les superstitions et leurs compréhensions par la psychologie restent un champ d études discret et méconnu du grand public ; l espace culturel qui leur est dédié est habituellement occulté par des publications où le folklore, le sensationnalisme et la pseudo-psychologie cohabitent sans grande difficulté. Nous tenterons dans cet ouvrage de donner quelques éléments de réponses à différentes problématiques relatives à la superstition, tant au niveau de leurs représentations et de leurs symbolismes qu à celui des pratiques et de leurs conséquences. La première grande question pourrait simplement être : est-ce que « ça marche » ? Mais bien d autres interrogations se posent... Comment définir la superstition, que recouvre exactement ce terme Qu apportent les études de psychologie à la compréhension du phénomène ? Comment peut-on mesurer la superstition, et l expliquer ? Est-ce une question de circonstances ou d attitude psychique particulière développée par certains individus ? Quel est le lien de la superstition avec d autres croyances comme les croyances religieuses ? Quel est son poids ou sa fonction sociale dans notre environnement quotidien ?
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- ÉditeurDE BOECK SUP
- Date d'édition2014
- ISBN 10 2804169235
- ISBN 13 9782804169237
- ReliureBroché
- Numéro d'édition1
- Nombre de pages144
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la superstition
Edité par
DE BOECK SUPERIEUR
(2014)
ISBN 10 : 2804169235
ISBN 13 : 9782804169237
Ancien ou d'occasion
Paperback
Quantité disponible : 1
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Description du livre Paperback. Etat : OKAZ. Que recouvre le terme de superstition ? Comment peut-on la mesurer et l'expliquer ? Quel est son poids dans notre quotidien, et quelles sont ses fonctions sociales ? Une étude sur ce phénomène qui peut sembler relever d'une autre époque mais qui, pourtant, est encore très présent dans nos sociétés occidentales. Si la superstition participe à l'Histoire des hommes, les croyances et les processus sociocognitifs qui en sont à l'origine participent, eux, à l'histoire de la psychologie. Curieusement, et peut-être par manque de noblesse de l'objet, les superstitions et leurs compréhensions par la psychologie restent un champ d'études discret et méconnu du grand public ; l'espace culturel qui leur est dédié est habituellement occulté par des publications où le folklore, le sensationnalisme et la pseudo-psychologie cohabitent sans grande difficulté.Nous tenterons dans cet ouvrage de donner quelques éléments de réponses à différentes problématiques relatives à la superstition, tant au niveau de leurs représentations et de leurs symbolismes qu'à celui des pratiques et de leurs conséquences. La première grande question pourrait simplement être : est-ce que " ça marche " ? Mais bien d'autres interrogations se posent. Comment définir la superstition, que recouvre exactement ce terme Qu'apportent les études de psychologie à la compréhension du phénomène ? Comment peut-on mesurer la superstition, et l'expliquer ? Est-ce une question de circonstances ou d'attitude psychique particulière développée par certains individus ? Quel est le lien de la superstition avec d'autres croyances comme les croyances religieuses ? Quel est son poids ou sa fonction sociale dans notre environnement quotidien ? - Nombre de page(s) : - Poids : 170g - Genre : Psychologie / Psychothérapie LE POINT SUR. PSYCHOLOGIE. N° de réf. du vendeur O2935994-666
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