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Extrait :
Regarde de tous tes yeux, regarde !
Cette injonction résonne dans la littérature. Reprise en exergue du grand livre de Georges Perec La vie, mode d'emploi, elle nous avait déjà été donnée par Jules Verne dans son Michel Strogoff :
Regarde de tous tes yeux, regarde
Regarde... Regardons... Regardez... ! C'est impératif ! C'est notre impératif. Catégorique ! Il nous faut regarder, considérer cet espace où nous sommes ; notre environnement familier. Il nous faut l'interroger, le faire parler. Car il a des choses à nous dire. Il en sait long sur nous. Il connaît notre histoire.
Il nous faut regarder nos paysages. Comprendre leurs façonnages, dans les grandes lignes comme dans les plus petites ; comprendre l'ensemble comme le détail... Il nous faut regarder ce qui les meuble itou : le noble comme le trivial, le plus glorieux comme le plus humble...
Il nous fallait par conséquent regarder ces étables des champs, ces abris souvent réduits au strict nécessaire que sont les baraques à vaches. Il nous fallait consigner, avant qu'ils ne s'estompent, ces vestiges de l'histoire paysanne, ces traces de l'économie rurale de la région. C'est l'intention, le but de ce livre.
La Province de Luxembourg a d'abord organisé une collecte photographique de ces baraques - collecte comptant aujourd'hui un bon millier de clichés en raison du succès remporté par l'appel à contribution lancé à tous.
Ce livre que vous avez entre les mains vous en présente un peu plus d'une centaine. Une sélection répartie par famille : il y a les plus pauvres, les misérables, puis il y a la famille des modestes, et celle des recomposées, puis celle des métissées, et celles bâties pour essayer de durer, puis celles qui détonnent dans le paysage... Et - vous le verrez ! - des fragments littéraires - des fleurs poétiques - émaillent l'ensemble de ce recueil.
Parce que la littérature est, à n'en pas douter, le miroir, le témoin, le complice de nos vies. Toutes nos vies. Les grandes, oui, les tapageuses, les spectaculaires ; mais aussi les modestes, les discrètes, les plus humbles. Alors bonne balade à vous, maintenant. Bonne balade à travers champs. Et nous ne saurions terminer ce mot de présentation que comme nous l'avons commencé : par une injonction, mais une du poète Paul Fort cette fois :
Le bonheur est dans le pré.
Cours-y vite ! Cours-y vite !
Il va filer.
Présentation de l'éditeur :
Cette injonction résonne dans la littérature. Reprise en exergue du grand livre de Georges Perec La vie, mode d'emploi, elle nous avait déjà été donnée par Jules Verne dans son Michel Strogoff :
Regarde de tous tes yeux, regarde
Regarde... Regardons... Regardez... ! C'est impératif ! C'est notre impératif. Catégorique ! Il nous faut regarder, considérer cet espace où nous sommes ; notre environnement familier. Il nous faut l'interroger, le faire parler. Car il a des choses à nous dire. Il en sait long sur nous. Il connaît notre histoire.
Il nous faut regarder nos paysages. Comprendre leurs façonnages, dans les grandes lignes comme dans les plus petites ; comprendre l'ensemble comme le détail... Il nous faut regarder ce qui les meuble itou : le noble comme le trivial, le plus glorieux comme le plus humble...
Il nous fallait par conséquent regarder ces étables des champs, ces abris souvent réduits au strict nécessaire que sont les baraques à vaches. Il nous fallait consigner, avant qu'ils ne s'estompent, ces vestiges de l'histoire paysanne, ces traces de l'économie rurale de la région. C'est l'intention, le but de ce livre.
La Province de Luxembourg a d'abord organisé une collecte photographique de ces baraques - collecte comptant aujourd'hui un bon millier de clichés en raison du succès remporté par l'appel à contribution lancé à tous.
Ce livre que vous avez entre les mains vous en présente un peu plus d'une centaine. Une sélection répartie par famille : il y a les plus pauvres, les misérables, puis il y a la famille des modestes, et celle des recomposées, puis celle des métissées, et celles bâties pour essayer de durer, puis celles qui détonnent dans le paysage... Et - vous le verrez ! - des fragments littéraires - des fleurs poétiques - émaillent l'ensemble de ce recueil.
Parce que la littérature est, à n'en pas douter, le miroir, le témoin, le complice de nos vies. Toutes nos vies. Les grandes, oui, les tapageuses, les spectaculaires ; mais aussi les modestes, les discrètes, les plus humbles. Alors bonne balade à vous, maintenant. Bonne balade à travers champs. Et nous ne saurions terminer ce mot de présentation que comme nous l'avons commencé : par une injonction, mais une du poète Paul Fort cette fois :
Le bonheur est dans le pré.
Cours-y vite ! Cours-y vite !
Il va filer.
Baraques, cabanes et autres vacheries
Propos de l'une d'entre elles :
Et vous, dites-moi, comment m'appelez-vous ?
Baraque ou cabane ? Ou vacherie peut-être ? Non, vacherie, ça m'étonnerait. Plus personne ne dit ça, aujourd'hui. Tout le monde a oublié qu'avant d'être une parole fielleuse ou une action blessante, malveillante ; une veulerie, une saloperie... avant d'être tout ça, la vacherie, c'était moi, juste moi : l'innocente baraque à vaches. Oui, personnellement, je préfère baraque, moi, comme appellation. J'ai toujours préféré baraque...Mais plus encore maintenant que le taulier de la Maison Blanche s'appelle comme moi. Ah, je vous assure que ça me fait tout drôle... Moi, l'humble bâti champêtre juste destiné à procurer un abri, un ombrage aux bestiaux d'élevage, j'ai le même nom que l'étasunien président, le cow-boy suprême !
Devenues obsolètes, elles disparaissent peu à peu de nos paysages. La dernière grosse tempête en a encore jeté plus d'une à bas. Que personne ne relèvera plus.
Ces constructions souvent frustes, chétives, de peu d'apparence, témoignent pourtant, elles aussi, de notre histoire, de notre culture et notre agriculture, de notre manière d'être au monde. Dans ce monde fait de terre et de ciel, d'herbe et d'arbres - et d'animaux ! Dans ce monde où se fabrique notre subsistance. Elles disent, elles aussi, un peu de cette préoccupation qui est toujours la nôtre : Comment habiter au mieux ce monde où nous sommes ? Comment à la fois l'aménager et le ménager ? Quelles relations doit-on nouer et préserver avec les autres espèces ? Et avec notre espace ?
Cet ouvrage vous propose une balade à la découverte de ce patrimoine rural, injustement oublié, à travers plus de cent superbes photographies inédites et en compagnie de grands noms de la littérature, amoureux des mots tout autant que de la nature.
Propos de l'une d'entre elles :
Et vous, dites-moi, comment m'appelez-vous ?
Baraque ou cabane ? Ou vacherie peut-être ? Non, vacherie, ça m'étonnerait. Plus personne ne dit ça, aujourd'hui. Tout le monde a oublié qu'avant d'être une parole fielleuse ou une action blessante, malveillante ; une veulerie, une saloperie... avant d'être tout ça, la vacherie, c'était moi, juste moi : l'innocente baraque à vaches. Oui, personnellement, je préfère baraque, moi, comme appellation. J'ai toujours préféré baraque...Mais plus encore maintenant que le taulier de la Maison Blanche s'appelle comme moi. Ah, je vous assure que ça me fait tout drôle... Moi, l'humble bâti champêtre juste destiné à procurer un abri, un ombrage aux bestiaux d'élevage, j'ai le même nom que l'étasunien président, le cow-boy suprême !
Devenues obsolètes, elles disparaissent peu à peu de nos paysages. La dernière grosse tempête en a encore jeté plus d'une à bas. Que personne ne relèvera plus.
Ces constructions souvent frustes, chétives, de peu d'apparence, témoignent pourtant, elles aussi, de notre histoire, de notre culture et notre agriculture, de notre manière d'être au monde. Dans ce monde fait de terre et de ciel, d'herbe et d'arbres - et d'animaux ! Dans ce monde où se fabrique notre subsistance. Elles disent, elles aussi, un peu de cette préoccupation qui est toujours la nôtre : Comment habiter au mieux ce monde où nous sommes ? Comment à la fois l'aménager et le ménager ? Quelles relations doit-on nouer et préserver avec les autres espèces ? Et avec notre espace ?
Cet ouvrage vous propose une balade à la découverte de ce patrimoine rural, injustement oublié, à travers plus de cent superbes photographies inédites et en compagnie de grands noms de la littérature, amoureux des mots tout autant que de la nature.
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- ÉditeurEditions Mardaga
- Date d'édition2010
- ISBN 10 2804700593
- ISBN 13 9782804700591
- ReliureBroché
- Nombre de pages159
- IllustrateurPalix
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Baraques, Cabanes Et Autres Vacheries
Edité par
Mardaga
(2010)
ISBN 10 : 2804700593
ISBN 13 : 9782804700591
Ancien ou d'occasion
Couverture souple
Quantité disponible : 1
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Description du livre Etat : Bon. Merci, votre achat aide à financer des programmes de lutte contre l'illettrisme. N° de réf. du vendeur 2443202311233LJM12804700593
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Baraques, Cabanes Et Autres Vacheries
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(2010)
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